L'École des Lettres – Revue pédagogique, littéraire et culturelle

Bac philo : sujets et proposition de corrigé sur le bonheur

Hans Limon

  • 15 juin 2023
  • Actualités , Actualités pédagogiques , Baccalauréat , Philosophie

Les sujets du bac philo 2023

Filière générale :

  • Le bonheur est-il affaire de raison ?
  • Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?
  • Un extrait de  La Pensée sauvage  (1962), de Claude Lévi-Strauss

Filières technologiques :

  • L’art nous apprend-il quelque chose ?
  • Transformer la nature, est-ce gagner en liberté ?
  • Un extrait de la  Théorie des sentiments moraux  (1759) d’Adam Smith

Proposition de corrigé : le bonheur est-il affaire de raison ?

Introduction

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«  Ignorance is bliss  », affirme Cypher, personnage du film de science-fiction  The   Matrix  (1999) préférant être réencodé dans la simulation heureuse de la matrice plutôt que de vivre lucide au beau milieu d’un « désert du réel » au ciel obscurci, dominé par l’intelligence artificielle et le machinisme totalitaire. Avec cette sentence émerge la question de la nature du bonheur : réclame-t-il une part de calcul, de maîtrise et de prévision, un effort d’honnêteté, de réflexion, une conduite morale conforme à certains principes déontologiques, ou n’est-il qu’un état de satisfaction reposant sur la puissance des désirs et faisant feu du bois de l’ignorance, de l’illusion, du matérialisme et de la sensualité ? Le bonheur, étymologiquement affaire de chance, est-il à la portée de notre libre arbitre ? Peut-on travailler à être heureux ou faut-il, au contraire, en opportuniste guettant la moindre occasion, s’y abandonner ? Plutôt que sur la raison, le bonheur ne repose-t-il pas sur la passion ? Est-il marqué du sceau de l’égoïsme ou de la moralité ? Enfin, peut-on à coup sûr se rendre heureux ? Existe-t-il une technique du bonheur ? Dans quelle mesure peut-on se rendre soi-même heureux ? Voici quelques pistes de réflexion, à rédiger et à développer.

Première partie : le bonheur, une affaire de passion ?

L’évidence première définit le bonheur comme un état durable – à distinguer de la joie éphémère – découlant de la satisfaction de tous nos désirs.

  • Calliclès, rhéteur du  Gorgias  de Platon et chantre de « la justice selon la nature », ne conçoit de bonheur que dans l’accroissement des désirs et leur satisfaction subséquente.
  • De son côté, l’utilitarisme prône une moralité basée sur le bonheur du plus grand nombre, au niveau individuel comme au niveau collectif. Ce bonheur étant garanti par un calcul félicifique contrebalançant avantages et inconvénients.
  • Étymologiquement reliée à l’idée de calcul, la raison semble quelque peu abstraite, desséchante et théorique. Plaçant la vie au-dessus de la vérité, Nietzsche n’hésite pas à vanter les vertus de l’oubli et le pouvoir de l’illusion, notamment dans sa dimension artistique. 
  • La psychanalyse freudienne décrit l’économie pulsionnelle par l’intermédiaire du principe de plaisir. Le but de tout désir est d’obtenir satisfaction. En nous confrontant aux limites, normes et interdictions en tous genres, la raison nous précipite dans l’abîme douloureux et maladif du refoulement. 
  • Enfin, que peut l’aride raison aux principes universels face au subjectivisme de fond de tout bonheur ? Quelle prise a-t-elle sur le hasard, dont la faveur et la défaveur peuvent déterminer la trajectoire d’une vie ?

Transition Un bonheur fondé sur la passion n’est-il pas un bonheur animal ? N’y a-t-il pas un bonheur spécifiquement humain dont la raison serait la condition ?

Deuxième partie : la raison au service du bonheur 

En tant qu’instrument – propre à l’homme – permettant de dissocier le vrai du faux, le bon du mauvais, le bien du mal, la raison est garante d’un bonheur sage, stable et équilibré. Il existe donc une dichotomie entre un bonheur animal, matériel, et un contentement consubstantiel à la moralité.

  • Socrate n’hésite pas à qualifier l’homme selon Calliclès de «  pluvier  », un oiseau qui mange et fiente en même temps. Le bonheur platonicien est en effet le fruit d’une tempérance et d’une harmonie entre les trois parties de l’âme : l’ epithumia  ou désir, le  thumos  ou courage, et le  noûs (également  logistikon ) ou l’intellect. Vouloir satisfaire tous ses désirs revient à tenter de remplir un tonneau percé, en l’occurrence celui des Danaïdes.
  • Le bonheur du stoïcien n’est possible que par la distinction entre ce qui dépend de lui et ce qui n’en dépend pas, autrement dit de la prévalence lucide du principe de réalité sur le principe de plaisir. 
  • Aristote fait dépendre le bonheur de la vertu, juste mesure en toute chose acquise par l’habitude, et d’une activité conforme à la raison, part divine de l’homme.
  • Dans sa  Lettre à Ménécée , Épicure, en médecin de l’âme, propose une hiérarchisation éclairée des désirs menant à l’aponie, calme du corps, et à l’ataraxie, sérénité de l’âme.
  • Dans sa correspondance avec Élisabeth, fille du roi de Bohême, Descartes distingue bonheur et béatitude : cette dernière est la conséquence de la générosité, c’est-à-dire le bon usage de notre libre arbitre. S’illusionner revient selon lui à s’étourdir «  avec du pétun  », c’est-à-dire se perdre dans les fameux « paradis artificiels » : dans un langage sartrien, celui qui s’illusionne sait bien, au fond, qu’il s’illusionne. Son bonheur est donc fragile car incessamment menacé par l’immixtion de la réalité.

Transition La raison est-elle un instrument infaillible ? Le bonheur s’offre-t-il immanquablement à tout être raisonnable et moral ? Plutôt qu’un but accessible par une conduite conforme aux prescriptions de l’intelligence et aux injonctions du devoir, le bonheur n’est-il pas un idéal de l’imagination ?

Troisième partie : les limites de la raison et le bonheur comme idéal de l’imagination 

On peut être sensé, altruiste et lucide, sans toutefois être heureux. Si elle est nécessaire au bonheur, la raison n’y suffit pas pour autant.

  • Kant opère une distinction entre doctrine de la vertu et doctrine de la prudence : agir par devoir relève de l’évidence et d’un impératif catégorique, quand se rendre heureux dépend d’impératifs hypothétiques, c’est-à-dire de conseils dont l’effet n’est jamais garanti.
  • Aristote lui-même n’hésite pas à préciser qu’un sage, même vertueux, ne peut pas être heureux si la fortune s’acharne contre lui. Comment, en effet, accéder à la béatitude si je suis enchaîné à une roue en feu qui ne cesse de tourner ?
  • D’autres moyens d’accès au bonheur sont à envisager : la sensibilité, l’intuition ou ce que Pascal, dans ses  Pensées  (1670), nomme « vérités de cœur », par opposition aux « vérités de raison ». Dieu étant l’une de ces vérités de cœur.
  • La lucidité, comme l’explique Kant, est bien souvent une cause de tristesse (d’après l’expression qui lui est consacrée, c’est l’imbécile qui est heureux). Le respect de la loi morale, elle-même identifiée comme fait de la raison ( factum rationis ), ne conduit pas nécessairement au bonheur. Le pouvoir des hommes se limite à s’en rendre digne. Pris en lui-même, le bonheur n’est qu’un idéal de l’imagination qu’un sage peut rechercher, sans l’atteindre, toute une vie durant. Devant cette injustice, la raison n’est aucunement démunie : elle postule un Dieu justicier qui, dans l’au-delà, récompensera – proportionnellement – la moralité par le bonheur.

Conclusion 

Le bonheur n’est pas le fruit du pur hasard, pas plus qu’il n’est la somme d’un calcul savant. Il peut aussi consister en un « lâcher-prise » ou une « intensification du sentiment d’exister » telle que la décrit Rousseau dans Les Rêveries du promeneur solitaire  (1782) : un abandon au pur et simple temps présent. Reste à savoir si l’on peut invoquer une raison collective – une raison d’État ? – garante d’un droit au bonheur que stipule – entre autres – la constitution américaine. Et si, individuel comme collectif, le bonheur est la responsabilité de chacun, n’est-il pas – de nos jours – irrémédiablement conditionné par les médias et les réseaux sociaux ? La sentence de Cypher ne serait-elle pas, dans cette mesure, plus raisonnable qu’il y paraît ?

*Hans Limon est professeur de philosophie au lycée Louis-Massignon d’Abu Dhabi et chargé de projets culturels.

L’École des lettres est une revue indépendante éditée par l’école des loisirs . Certains articles sont en accès libre, d’autres comme les séquences pédagogiques sont accessibles aux abonnés.

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Le bonheur est-il affaire de raison ?

Sujet de dissertation du bac 2023 (métropole) qui lie deux notions de votre programme le bonheur et la raison . pour cette correction guidée, on va y aller étape par étape..

Philo dissertation corrigée sur le bonheur

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Exemples de sujets de dissertation de philosophie sur le bonheur

Quels sujets possibles pour une dissertation en philosophie sur le bonheur ? Le bonheur dépend-il de nous ? Entre la vertu et le bonheur, où se situe l'Homme ? Etc.

Dissertation sur le bonheur

Credit Photo : Pexels Lisa Fotios

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Sujet 1 - Le bonheur dépend-il de nous ? Sujet 2 - Entre la vertu et le bonheur, où se situe l'Homme ? Sujet 3 - Est-il naturel de vouloir être heureux ? Sujet 4 - La raison est-elle le chemin du bonheur ? Sujet 5 - La recherche du bonheur dure-t-elle toute une vie ?

Sujet 1 - Le bonheur dépend-il de nous ?

Il y a une recherche incessante du bonheur qui nous amène à tomber dans une sorte d'obsession, sans savoir exactement ce que c'est que le bonheur ni comment on peut l'avoir. Le bonheur est l'état dans lequel tous les êtres humains aimeraient se trouver. Mais sait-on dans quelle mesure être heureux dépend de soi-même ?

Tout d'abord, pour savoir ce qu'est vraiment le bonheur, il faudrait se poser une question : qu'est-ce que le bonheur pour moi ? La réponse peut être quelque peu complexe et pleine de nuances différentes pour chacun de nous. Ces nuances nous indiquent que le bonheur n'est pas quelque chose qui existe dans les circonstances dans lesquelles nous vivons, mais plutôt quelque chose qui est en nous-mêmes, dans la façon dont nous vivons ces expériences.

John Locke a dit : « Les hommes oublient toujours que le bonheur humain est une disposition de l'esprit et non une condition de circonstances ».

Sujet 2 - Entre la vertu et le bonheur, où se situe l'Homme ?

Comment être heureux ? Quel est le bien propre et spécifique de l'homme ? Comment l'homme devrait-il ordonner sa vie pour atteindre le bonheur ? Qu'est-ce que la vertu et comment est-elle liée au bonheur ? Le bien et l'heureux coïncident-ils dans le vertueux ? Sommes-nous liés par le bonheur ou pouvons-nous vraiment choisir de ne pas être heureux ?

D'après Aristote :

  • Le bonheur est ce vers quoi toutes les actions humaines sont dirigées.
  • Le bonheur est synonyme de perfection.
  • Le bonheur constitue l'activité la plus excellente et la plus élevée de l'être humain.
  • Le bonheur est un bien autarcique, il est recherché et vaut pour lui-même et non pour atteindre un autre bien
  • Le bonheur doit rendre l'homme bon.

Sujet 3 - Est-il naturel de vouloir être heureux ?

Nous avons parfois l'impression que le bonheur n'est plus un but ou un simple état à jouir, mais plutôt une obligation. Il faut être heureux à tout moment, pour tout et, dans la mesure du possible, faire participer les autres à ce bonheur.

Et si le bonheur n'était pas ce que l'on nous a fait croire ?

Dans le roman Madame Bovary , de Flaubert , l'auteur essaye de nous transmettre un message sur le bonheur au travers du personnage d' Emma , qui veut connaître la signification exacte des mots bonheur, passion et aliénation. Sommes-nous des Emma Bovary ?

Sujet 4 - La raison est-elle le chemin du bonheur ?

La philosophie dit que la raison n'est pas un attribut exclusif du rationalisme. De même, l'empirisme - la théorie « opposée » au rationalisme - ferait usage de la raison. En ce sens, Spinoza est un rationaliste radical, absolu, puisqu'il part de l'idée que, par la raison, l'être humain est capable de comprendre la structure (rationnelle) du monde qui l'entoure.

Ainsi, Spinoza dit que la philosophie n'est rien d'autre que la connaissance divine. C'est le mode suprême de connaissance. Et, c'est là que résident à la fois la liberté et le bonheur que nous recherchons dans la vie.

Sujet 5 - La recherche du bonheur dure-t-elle toute une vie ?

Personne ne naît heureux ou malheureux, il n'y a pas de gène connu pour le bonheur. Ceci n'est pas hérité, il doit être gagné tout au long de la vie.

La prétention d'atteindre le bonheur (une sorte de bien-être subjectif) c'est quelque chose de complexe. Il a été souligné que le bonheur n'est pas une destination, mais plutôt une attitude avec laquelle on voyage dans la vie. En médecine, en termes holistiques, le bonheur serait de vivre en paix, d'un point de vue psychologique, avec nous-mêmes, avec une bonne relation familiale et avec d'autres personnes dans l'environnement où nous vivons, d'être en bonne santé et avoir un bon état physique ; mais, est-ce possible de trouver le bonheur où il ne s'agit que d'un idéal ?

Kant dit que « Le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l'imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques ».

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Qu'est-ce que le bonheur? Définir pour problématiser

Etymologiquement :

Etymologiquement,  bonheur  fait référence à  « la chance, au hasard. »   vient de l’expression « bon eür ». « Eür » est issu du latin augurium qui signifie  « chance », c’est l’appui des dieux.

Le bonheur, c'est en français la chance, mais aussi l'état de la conscience pleinement satisfaite. (Dictionnaire Le Robert).

On distinguera le bonheur de la joie ou du plaisir : le bonheur renvoie à un état de satisfaction durable (une joie peut être éphémère) et profond (un plaisir peut être superficiel).

Si l'on définit le bonheur par sa durée, quels problèmes pose cette définition? 

 Le bonheur est-il une illusion? 

Dépend t'-il de nous d'être heureux? 

Autrui peut-il faire mon bonheur? 

Le bonheur est défini comme un état durable de satisfaction de tous les désirs . Est heureux celui qui ne souffre plus d’aucun manque ou frustration ( désir insatisfait), ni d’aucune angoisse (peur qu’un désir se trouve insatisfait). (Voir la doctrine épicurienne du bonheur, selon laquelle le bonheur est un état de “plénitude”, où ne subsiste aucun trouble de l’âme ni du corps.)

Mais le bonheur est difficile à définir dans la mesure où il est une affaire individuelle voici ce qu’en dit le philosophe  Blaise Pascal  :  « Tous les hommes recherchent d’être heureux ; cela est sans exception ; quelques différents moyens qu’ils y emploient, ils tendent tous à ce but. Ce qui fait que les uns vont à la guerre, et que les autres n’y vont pas, est ce même désir, qui est dans tous les deux, accompagné de différentes vues. La volonté [ne] fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre »   Blaise Pascal, Pensées.

Quelques définitions du bonheur

Aristote  : “S’il est vrai que le bonheur est l’activité conforme à la vertu, il est de toute évidence que c’est celle qui est conforme à la vertu la plus parfaite, c’est-à-dire celle de la partie de l’homme la plus haute. C’est l’activité de cette partie de nous-mêmes, activité conforme à sa vertu propre qui constitue le bonheur parfait”

Kant : “Le pouvoir, la richesse, la considération, même la santé ainsi que le bien-être complet et le contentement de son état, est ce qu’on nomme le bonheur”

L’eudémonisme antique - La conception aristotélicienne , épicurienne et stoïcienne - Le bonheur est le Bien suprême selon l’eudémonisme

L’eudémonisme antique

Dans la philosophie antique, le bonheur est le souverain Bien, c’est-à-dire, la fin suprême à laquelle toutes les autres fins sont subordonnées. Le bonheur par conséquent n’est pas un don. Il est en notre pouvoir. Par opposition à la pensée commune, il est nécessaire d’opposer le plaisir et le bonheur. Le plaisir est éphémère tandis que le bonheur par opposition à l’agréable est durable. Donc le plaisir et l’agréable peuvent tout au plus en être l’accompagnement.

La conception aristotélicienne , épicurienne et stoïcienne

Selon Aristote , Épicure et les stoiciens, le bonheur est durable; il n’est pas dissociable d’une vie vertueuse fondée sur la raison ;La raison est le propre de l’homme, elle doit guider ses choix.

Une vie heureuse serait par conséquent une vie conforme à la raison .

le bien pour l’homme consiste dans une activité de l’âme en accord avec la vertu, et, au cas de pluralité de vertus, en accord avec la plus excellente et la plus parfaite d’entre elles. Mais il faut ajouter : « et cela dans une vie accomplie jusqu’à son terme », car une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seul : et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l’œuvre d’une seule journée, ni d’un bref espace de temps.

Aristote , Ethique à Nicomaque, I, 6

Pour Épicure, il faut régler ses désirs sur la nature. Pour les stoiciens, l’homme doit accepter l’ordre du monde. Le bonheur est une absence de trouble. Pour Aristote, le bonheur est l’activité et la vertu propres à chaque être. Celle de l’homme est de penser; une vie heureuse est une vie pleinement humaine c’est-à-dire, délivrée du besoin et tournée vers l’intelligence.

Le bonheur est le Bien suprême selon l’eudémonisme

L’eudémonisme est donc une morale qui affirme que le bonheur est le Bien suprême. Selon Aristote , le bonheur est la fin anhypothétique, elle ne suppose aucune autre fin en dehors d’elle, vis-à-vis de la vie morale. Si nous désirons santé, beauté, richesse, c’est toujours en vue du bonheur. Pour savoir en quoi consiste le bonheur qui est la fin propre, il faut noter que tout homme vise sa fin propre lorsqu’il accomplit sa fonction propre. Aristote appelle vertu cet accomplissement d’une fonction, par exemple la vertu de l’œil est de voir. La fonction de l’homme, c’est la vie selon la raison; c’est par la vertu que l’on atteint le bonheur; elle nous pousse à rechercher la juste mesure; de cette orientation théorique de l’éthique découlent des impératifs en particulier celui-ci :

Une notion grecque , le kairos , le moment opportun

Cela suppose le respect du kairos : le moment opportun. Il faut savoir choisir le bon moment pour agir car il y a mille façons de mal faire tandis qu’il n’y en a qu’une pour bien faire. Le bonheur n’est pas le même pour tous car le choix de la juste mesure en quoi consiste la vertu dépend des circonstances dans lesquelles on se trouve et de la nature de chacun.

La conception épicurienne et stoicienne

L’ eudémonisme d ’ Épicure et des stoiciens est plus subjectif; le bonheur est la possession des biens mais il ne dépend pas de nous de les posséder. C ’ est pourquoi le stoïcisme conseille de vouloir ce qui arrive. Seul le sage est heureux, c ’ est un épicurien car il sait régler ses désirs. « ? Il faut changer ses désirs plutôt que l ’ ordre du monde ? », est la citation qui illustre le mieux la conception épicurienne du bonheur. Ne désirant que ce qu ’ il peut obtenir, l ’ homme ne manque pas d ’obtenir ce qui désire .  Pour les stoïciens, le sage est celui qui met en conformité ses actions avec l’ordre de la nature. Le stoïcisme vise lui aussi l’ataraxie mais par la vertu et la raison. 

Epicure, Texte 1

Il faut se rendre compte que parmi nos désirs les uns sont naturels, les autres vains, et que parmi les premiers il y en a qui sont nécessaires et d’autres qui sont naturels, seulement. Parmi les nécessaires il y en a qui le sont pour le bonheur, d’autres pour la tranquillité continue du corps, d’autres enfin pour la vie même. Une théorie non erronée de ces désirs sait en effet rapporter toute préférence et toute aversion à la santé du corps et à la tranquillité de l’âme, puisque c’est la perfection même de la vie heureuse. Car tous les actes visent à écarter de nous la souffrance et la peur. Lorsqu’une fois nous y sommes parvenus, la tempête de l’âme s’apaise, l’être vivant n’ayant plus besoin de s’acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni de chercher autre chose pour parfaire le bien de l’âme et celui du corps. C’est alors en effet que nous éprouvons le besoin du plaisir quand, par suite de son absence, nous éprouvons de la douleur ; mais quand nous ne souffrons pas, nous n’éprouvons plus le besoin du plaisir. Et c’est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse. C’est lui en effet que nous avons reconnu comme bien principal et conforme à notre nature, c’est de lui que nous partons pour déterminer ce qu’il faut choisir et ce qu’il faut éviter, et c’est à lui que nous avons finalement recours lorsque nous nous servons de la sensation comme d’une règle pour apprécier tout bien qui s’offre. 

Epicure, Lettre à Ménécée

Epicure, texte 2

Prends l’habitude de penser que la mort n’est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité. Par conséquent, la connaissance de cette vérité que la mort n’est rien pour nous, nous rend capables de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d’une durée infinie, mais en nous enlevant le désir de l’immortalité.(…) Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur, la mort, n’est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus. Mais la multitude tantôt fuit la mort comme le pire des maux, tantôt l’appelle comme le terme des maux de la vie. Le sage, au contraire, ne fait pas fi de la vie et il n’a pas peur non plus de ne plus vivre : car la vie ne lui est pas à charge, et il n’estime pas non plus qu’il y ait le moindre mal à ne plus vivre. De même que ce n’est pas toujours la nourriture la plus abondante que nous préférons, mais parfois la plus agréable, pareillement ce n’est pas toujours la plus longue durée qu’on vent recueillir, mais la plus agréable. Quant à ceux qui conseillent aux jeunes gens de bien vivre et aux vieillards de bien finir, leur conseil est dépourvu de sens, non seulement parce que la vie a du bon même pour le vieillard, mais parce que le soin de bien vivre et celui de bien mourir ne font qu’un.

Texte  Epictète

Il y a ce qui dépend de nous, il y a ce qui ne dépend pas de nous. Dépendent de nous l’opinion, la tendance, le désir, l’aversion, en un mot toutes nos oeuvres propres ; ne dépendent pas de nous le corps, la richesse, les témoignages de considération, les hautes charges, en un mot toutes les choses qui ne sont pas nos oeuvres propres. Les choses qui dépendent de nous sont naturellement libres, sans empêchement, sans entrave ; celles qui ne dépendent pas de nous sont fragiles, serves*, facilement empêchées, propres à autrui. Rappelle-toi donc ceci : si tu prends pour libres les choses naturellement serves, pour propres à toi-même les choses propres à autrui, tu connaîtras l’entrave, l’affliction, le trouble, tu accuseras dieux et hommes ;mais si tu prends pour tien seulement ce qui est tien, pour propre à autrui ce qui est, de fait, propre à autrui, personne ne te contraindra jamais ni ne t’empêchera, tu n’adresseras à personne accusation ni reproche, ni ne feras absolument rien contre ton gré, personne ne te nuira ; tu n’auras pas d’ennemi ; car tu ne souffriras aucun dommage.  Toi donc qui poursuis de si grands biens, rappelle-toi qu’il faut, pour les saisir, te remuer sans compter, renoncer complètement à certaines choses, et en différer d’autres pour le moment. Si, à ces biens, tu veux joindre la puissance et la richesse, tu risques d’abord de manquer même celles-ci, pour avoir poursuivi ceux-là, et de toute façon tu manqueras assurément les biens qui seuls procurent liberté et bonheur. Aussi, à propos de toute idée pénible, prends soin de dire aussitôt : « Tu es une idée, et non pas exactement ce que tu représentes. » Ensuite, examine-la, éprouve-la, examine-la selon les règles que tu possèdes, et surtout selon la première, à savoir : concerne-t-elle les choses qui dépendent de nous ou celles qui ne dépendent pas de nous ? Et si elle concerne l’une des choses qui ne dépendent pas de nous, que la réponse soit prête : « Voilà qui n’est rien pour moi. »

Épictète, Manuel I 

LE STOICISME ET L’EPICURISME :

Similitudes et différences : Le but de ces deux philosophies est le bonheur, la sérénité, la tranquillité de l’âme.

Le bonheur est-il la satisfaction de tous les désirs? Platon, Gorgias

Platon, disciple de Socrate, se détourne de sa carrière politique à la mort de son maitre. Pour lui, le monde sensible est faux et laid. Seul le monde intelligible, celui des Idées, mérite notre attention.  Platon dans le Gorgias utilise  le dialogue, comme dans la plupart de ses œuvres.

Dans ce dialogue extrait du Gorgias, Platon fait dialoguer Calliclès et Socrate qui s’opposent sur la conception du bonheur… C’est évidemment le point de vue de Socrate que défend Platon.

CALLICLÈS  – si on veut vivre comme il faut, il faut laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, au lieu de les réprimer. Au contraire, il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de si grandes passions  et de les assouvir, elles et tous les désirs qui les accompagnent. Mais cela n’est pas, je suppose, à la portée de tout  le monde. C’est pourquoi la masse des gens blâme les hommes qui vivent ainsi, gênée qu’elle est de devoir dissimuler sa propre incapacité à le faire. La masse déclare donc bien haut que l’intempérance est une vilaine chose.  C’est ainsi qu’elle réduit à l’état d’esclave les hommes dotés d’une plus forte nature que celle des hommes de la masse ; et ces derniers, qui sont eux-mêmes incapables de se procurer les plaisirs qui les combleraient, font la louange de la tempérance et de la justice à cause de leur propre lâcheté. Car pour ceux qui ont hérité du pouvoir ou qui sont dans la capacité de s’en emparer (…), pour ces hommes-là, qu’est-ce qui serait plus mauvais que la tempérance ? ce sont des hommes qui peuvent jouir de leurs biens, sans que personne n’y fasse obstacle (…) La vérité, que tu prétends chercher, Socrate, la voici : si la vie facile, l’intempérance, et la liberté de faire ce qu’on veut, demeurent dans l’impunité, ils font l’excellence et le bonheur. Tout le reste, ce ne sont que de belles idées, des conventions faites par les hommes et contraires à la nature, rien que des paroles en l’air, qui ne valent rien.                                                                                          

SOCRATE — Ce n’est pas sans noblesse, Calliclès, que tu as exposé ton point de vue, tu as parlé franchement. Toi, en effet, tu as exposé clairement ce que les autres pensent  mais ne veulent pas dire. Je te demande donc de ne céder à rien, en aucun cas ! Comme cela, le genre de vie qu’on doit avoir paraîtra tout à fait évident. Alors expliques-moi : tu dis que, si l’on veut vivre tel qu’on est, il ne faut  pas réprimer ses passions, aussi grandes soient-telles, mais se tenir prêt à les assouvir par tous les moyens. Est-ce bien en cela que consiste [le bonheur et] l’excellence ?                                

CALLICLÈS-  Oui, je l’affirme !                                                                                                                                                                              

SOCRATE-  On a donc tort de dire que ceux qui n’ont besoin de rien sont heureux.                                                        

CALLICLÈS-  Oui, car, à ce compte, les pierres et les cadavres seraient très heureux.                                                               

SOCRATE  -Mais, tout de même, la vie dont tu parles, c’est une vie terrible ! 

(…) D’ailleurs, un sage  fait remarquer que, de tous les êtres qui habitent l’Hadès, le monde des morts, -là il veut parler du monde invisible- les plus malheureux seraient ceux qui, n’ayant pu être initiés, devraient à l’aide d’une écumoire apporter de l’eau dans une passoire percée. Avec cette écumoire, tou­jours d’après ce que disait l’homme qui m’a raconté tout cela, c’est l’âme que ce sage voulait désigner.  Oui, il comparait l’âme de ces hommes à une écumoire, l’âme des êtres irréfléchis est donc comme une passoire, incapable de rien retenir à cause de son absence de foi et de sa capacité d’oubli.

Ce que je viens de te dire est, sans doute, assez étrange; mais, pourtant, cela montre bien ce que je cherche à te faire comprendre. Je veux te convaincre, pour autant que j’en sois capable, de changer d’avis et de choisir, au lieu d’une vie déréglée, que rien ne comble, une vie d’ordre, qui est contente de ce qu’elle a et qui s’en satisfait.

Platon, Gorgias

Le bonheur, un idéal de l’imagination - Le christianisme et le kantisme - Le bonheur kantien est l’aboutissement historique du christianisme.

Le bonheur, un idéal de l’imagination

Nous devons pour répondre à la question, poser les difficultés pour définir ce concept de bonheur. Il n’y a pas de définition universelle possible car il n’est pas valable pour tous de la même façon. La définition est donc relative . Il échappe à la simple volonté. Pour Kant, c’est un idéal non de la raison mais de l’imagination donc il est impossible de le poser comme fin d’une action morale. Il est en conséquence impossible d’être heureux sans être vertueux et vertueux en étant malheureux. L’action morale n’est pas celle qui rend l’homme heureux mais celle qui le rend digne de l’être.

“[…] le malheur est que le concept* du bonheur soit un concept tellement indéterminé’ que, même si tout homme désire d’être heureux, nul ne peut jamais dire pourtant avec précision et en restant cohérent avec soi-même ce que vraiment il souhaite et veut. […]

[…] S’il veut la richesse, combien de soucis, quelle envie et que d’embûches ne risque-t-il pas d’attirer ainsi sur sa tête! S’il veut beaucoup de connaissances et de discernement, peut-être cela ne pourra-t-il que se transformer en un regard d’autant plus aiguisé pour lui montrer d’une façon seulement d’autant plus effrayante les maux qui jusqu’ici restent encore dissimulés à ses yeux et qui ne sauraient pourtant être évités, à moins que cela ne fasse que charger d’encore plus de besoins ses désirs, qu’il a déjà bien assez de difficulté à satisfaire. S’il veut une longue vie, qui va lui soutenir que ce ne serait pas là une longue misère ? S’il veut du moins la santé, combien de fois les ennuis physiques l’ont-ils préservé d’excès où l’aurait fait tomber une pleine santé, etc. Bref, il est incapable de déterminer selon un principe’ avec une complète certitude ce qui le rendrait vraiment heureux, — car pour cela l’omniscience serait indispensable. […J le bonheur est un idéal, non pas de la raison*, mais de l’imagination”.

Emmanuel KANT, Métaphysique des moeurs, t. I, Fondation (1785) 

Le christianisme et le kantisme

le christianisme condamne le bonheur et pose le salut de l’âme comme la seule fin digne d’un chrétien . St Just pose le bonheur comme un droit par opposition au christianisme . St Just considère que tous les hommes doivent être délivrés du besoin afin que chacun puisse rechercher son bonheur. C’est une exigence de justice que l’état doit satisfaire. Il s’agit de confier à l’état la charge du bonheur de chacun à travers la définition d’un bonheur commun : est-ce une utopie?

Avec le christianisme , l’idée grecque d’un bonheur assuré par la rationalité de l’action selon la juste mesure est éliminée; le bonheur n’est pas de ce monde; il faut s’occuper du salut de l’âme et non du bonheur concret de l’homme. L’homme ne tire pas le bonheur de lui-même mais d’une force en lui : la grâce divine . L’idéal chrétien ne recherche pas les impératifs du bonheur mais en fait une espérance, c’est le royaume des cieux.

Le bonheur kantien est l’aboutissement historique du christianisme.

Le bonheur est l’état dans le monde d’un être raisonnable à qui dans le cours de son existence, tout arrive selon son souhait et sa volonté. La moralité de nos actions ne peut consister en ce qu’elles nous procurent le bonheur. La diversité des mobiles est telle qu’il n’y aurait pas de loi morale. Pour cette raison , la moralité est indépendante des fins empiriques de l’action. A l’inverse, le bonheur ne peut pas découler de la moralité de nos actions, c’est-à-dire, de notre vertu puisque celle-ci ne consistant pas à vouloir quelque fin déterminée mais agis par respect de la loi morale, elle n’a aucun rapport nécessaire avec le bonheur dont la réalisation suppose qu’on agisse d’après la connaissance des lois naturelles. La seule possibilité de lier vertu et bonheur consiste à supposer l’immortalité de l’âme, l’existence de Dieu et un monde intelligible., il nous faut poser le royaume de Dieu dans lequel la sagesse divine rend possible l’harmonie de la volonté et de l’ordre des choses. Cela fait du bonheur la conséquence de la vertu.

La morale n’est pas la discipline qui nous enseigne comment être heureux mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur. Le point commun entre le kantisme et le christianisme est le suivant :

Ils font du bonheur une valeur morale

L'homme a le droit au bonheur, Déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, 1776

Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu’une forme de gouvernement devient destructive de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l’abolir et d’établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l’organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur.

Déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, 1776

Mais le bonheur n'est pas la seule valeur - Jean Anouilh, Antigone, 1944

ANTIGONE, doucement : – Quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite Antigone ? Quelles pauvretés faudra-t-il qu’elle fasse elle aussi, jour par jour, pour arracher avec ses dents sont petit lambeau de bonheur ? Dites, à qui devra-t-elle mentir, à qui sourire, à qui se vendre ? Qui devra-t-elle laisser mourir en détournant le regard ?

CRÉON hausse les épaules : – Tu es folle, tais-toi.

ANTIGONE : – Non, je ne me tairai pas. Je veux savoir comment je m’y prendrai, moi aussi, pour être heureuse. Tout de suite, puisque c’est tout de suite qu’il faut choisir. Vous dites que c’est si beau la vie. Je veux savoir comment je m’y prendrai pour vivre.

CRÉON : – Tu aimes Hémon ?

ANTIGONE : – Oui, j’aime Hémon. J’aime un Hémon dur et jeune ; un Hémon exigeant et fidèle, comme moi. Mais […] s’il doit devenir près de moi le monsieur Hémon, s’il doit apprendre à dire « oui », lui aussi, je n’aime plus Hémon !

CRÉON : – Tu ne sais plus ce que tu dis. Tais-toi.

ANTIGONE : – Si, je sais ce que je dis, mais c’est vous qui ne m’entendez plus. Je vous parle de trop loin maintenant, d’un royaume où vous ne pouvez plus entrer avec vos rides, votre sagesse, votre ventre. (Elle rit.) Ah ! je ris, Créon, je ris parce que je te vois à quinze ans, tout d’un coup ! C’est le même air d’impuissance et de croire qu’on peut tout. La vie t’a seulement ajouté tous ces petits plis sur le visage et cette graisse autour de toi.

CRÉON la secoue : – Te tairas-tu, enfin ?

ANTIGONE : – Pourquoi veux-tu me faire taire ? Parce que je sais que j’ai raison ? Tu crois que je ne lis pas dans tes yeux que tu le sais ? Tu sais que j’ai raison, mais tu ne l’avoueras jamais parce que tu es en train de défendre ton bonheur en ce moment comme un os.

CRÉON : – Le tien et le mien, oui, imbécile !

ANTIGONE : – Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu’il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu’ils trouvent.

Jean Anouilh, Antigone, 1944

Avec ses théories sur l’inconscient, Freud montre que l’homme «n’est pas maître en sa propre maison»

La découverte de l'insconscient 

Ce qu’on nomme bonheur, au sens le plus strict, résulte d’une satisfaction plutôt soudaine des besoins ayant atteint une haute tension, et n’est possible de par sa nature que sous forme de phénomène épisodique. Toute persistance d’une situation qu’a fait désirer le principe de plaisir* n’engendre qu’un bien-être assez tiède ; nous sommes ainsi faits que seul le contraste est capable de nous dispenser une jouissance intense, alors que l’état en lui-même ne nous en procure que très peu. Ainsi nos facultés de bonheur sont déjà limitées par notre constitution. Or, il nous est beaucoup moins difficile de faire l’expérience du malheur. La souffrance nous menace de trois côtés : dans notre propre corps qui, destiné à la déchéance et à la dissolution, ne peut même se passer de ces signaux d’alarme que constituent la douleur et l’angoisse ; du côté du monde extérieur, lequel dispose de forces invincibles et inexorables pour s’acharner contre nous et nous anéantir ; la troisième menace enfin provient de nos rapports avec les autres êtres humains. La souffrance issue de cette source nous est plus dure peut-être que tout autre ; nous sommes enclins à la considérer comme un accessoire en quelque sorte superflu, bien qu’elle n’appartienne pas moins à notre sort et soit aussi inévitable que celle dont l’origine est autre.

Sigmund FREUD , Le Malaise dans la culture (1930) 

Nietzsche, le devenir éternel. Vivre chaque instant de notre vie avec l’idée suivante : accepterais-je de le revivre ?

Admettons que nous soyons destinés à revivre éternellement ce que nous vivons aujourd’hui: que penserions-nous de cette perspective? De notre réponse dépendra  notre présent. « Et si un jour ou une nuit, un démon se glissait furtivement dans ta plus solitaire solitude et te disait: «Cette vie, telle que tu la vis et l’a vécue, il te faudra la vivre encore une fois et encore d’innombrables fois; et elle ne comportera rien de nouveau, au contraire, chaque douleur et chaque  plaisir et chaque pensée et soupir et tout ce qu’il y a dans ta vie d’indiciblement petit et grand doit pour toi revenir, et tout suivant la même succession et le même enchaînement – et également cette araignée et ce clair de lune entre les arbres, et également cet instant et moi-même. Un éternel sablier de l’existence est sans cesse renversé, et toi avec lui, poussière des  poussières! » – Ne te jetterais-tu pas par terre en grinçant des dents et en maudissant le démon qui parla ainsi ? Ou bien as-tu vécu une fois un instant formidable où tu lui répondrais: « Tu es un dieu et jamais je n’entendis rien de plus divin!» Si cette pensée s’emparait de toi, elle te métamorphoserait, toi, tel que tu es, et, peut-être, t’écraserait; la question, posée à  propos de tout et de chaque chose, «veux-tu ceci encore une fois et encore d’innombrables fois?» ferait peser sur ton agir le poids le plus lourd! Ou combien te faudrait-il aimer et toi-même et la vie pour ne plus aspirer à rien d’autre qu’à donner cette approbation et apposer ce sceau ultime et éternel ?

  Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir

Citations sur le thème du bonheur pour un devoir type bac

Spinoza : « ? il n’ est pas de plus grand bonheur que de comprendre et de penser ? »

St Just : « ? le bonheur est une idée neuve ? »

Descartes : « ? il faut changer ses désirs plutôt que l’ ordre du monde ? »

Aristote : « ? le propre de l’ homme est l ’ activité de l ’ âme en conformité avec la vertu ? »

Épicure « ? la plaisir est la fin de la vie ? ».

Leibniz :“ Notre bonheur ne consistera jamais dans une pleine jouissance, où il n’y aurait plus rien à désirer; mais dans un progrès perpétuel à de nouveaux plaisirs et de nouvelles perfections ”

Sujets corrigés bac 

Peut-on être heureux sans être libre.

Le bonheur prime t’-il sur la liberté? L’homme peut préférer sa liberté au bonheur qui peut aussi en être la condition de possibilité. Les hommes veulent tous atteindre le bonheur, la liberté et le bonheur sont deux concepts difficiles à définir.

Peut-on être heureux sans être libre? Il semblerait que la liberté soit la condition de possibilité du bonheur.

1.Etre libre n'est pas vivre selon ses désirs. Le bonheur est absence de trouble

Selon Aristote, Épicure et les stoiciens, le bonheur est durable; il n’est pas dissociable d’une vie vertueuse fondée sur la raison;La raison est le propre de l’homme, elle doit guider ses choix.

Une vie heureuse serait par conséquent une vie conforme à la raison.

Pour Épicure, il faut régler ses désirs sur la nature. Pour les stoiciens, l’homme doit accepter l’ordre du monde. Le bonheur est une absence de

trouble. Pour Aristote, le bonheur est l’activité et la vertu propres à chaque être. Celle de l’homme est de penser; une vie heureuse est une vie pleinement humaine c’est-à-dire, délivrée du besoin et tournée vers l’intelligence.

L’eudémonisme d’Épicure et des stoiciens est plus subjectif; le bonheur est la possession des biens mais il ne dépend pas de nous de les posséder. C’est pourquoi le stoïcisme conseille de vouloir ce qui arrive. Seul le sage est heureux, c’est un épicurien car il sait régler ses désirs. «??Il faut changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde??», est la citation qui illustre le mieux la conception épicurienne du bonheur. Ne désirant que ce qu’il peut obtenir, l’homme ne manque pas d’obtenir ce qui désire.

II - Il est nécessaire d'être libre pour être heureux à condition que nous soyons maître de nous-même

L'homme peut-il être heureux en étant asservi? Privé de sa liberté, l'homme se voit démuni, défait de son humanité, privé de essence. Un prisonnier réduit à vivre sa condition ne peut ressentir le bonheur, le goût pour la vie dont il a été privé. Sans liberté, pas de bonheur possible. L'homme ne peut s'accomplir et réaliser son essence d'homme qu' en exercant sa liberté de choix.

Le bonheur prime t’-il sur la liberté? L’homme peut préférer sa liberté au bonheur qui peut aussi en être la condition de possibilité.

Sartre : Les Justes : l’idéologie peut-être notre raison de vivre, notre liberté au combat et pour l’idée : vivre libre ou mourir; Préférer rester fidèle en acte de nos convictions politiques et idéologiques. Préférer la mort au renoncement à ses idées.

Si la liberté est un moyen d’atteindre le bonheur, les conséquences nous éclairent sur la question :

Le travail devient un moyen d’atteindre le bonheur car il sert à être heureux

Il en va de même pour les valeurs morales : ne pas tuer autrui par exemple, aider son prochain : la solidarité, le partage l’entraide sont des valeurs valorisantes pour l’homme en quête de reconnaissance et d’accomplissement : il y a de l’épanouissement et du bien-être de l’homme.

La liberté devient un moyen d’être heureux

Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ?

Les distinctions conceptuelles qu'il nous faudra travailler et développer dans notre dissertation :

Vivre / et Bien-vivre (Aristote)

Bonheur (durable) / plaisir (sur l'instant)

Besoins / désirs

Il serait intéressant d'analyser le terme « faut-il » qui renvoie à une nécessité, une exigence.

Le questionnement  s'organise donc autour de la relation entre l'Homme et le Bonheur.

Reformulation du sujet :

Pouvons-nous trouver le bonheur sans l'avoir cherché ?

Pour être heureux, doit-on rechercher le bonheur ?

Problématisation:

Le sujet de la dissertation interroge  le fait qu'il faille rechercher le bonheur pour le trouver . Cela questionne aussi l'élan de l'Homme dans sa recherche du bonheur. Il soulève les questions suivantes :

Est-il nécessaire de rechercher le bonheur pour être heureux ?

Est-on obligé de rechercher le bonheur pour l'avoir ?

Plan possible : Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ?

I. La recherche du bonheur est propre à la vie Humaine

A. Les animaux connaissent l'agréable et le douloureux mais pas le bien et le mal. Alors que l'Homme est un être politique qui se fédère en Cité autour de valeurs comme le bien et le Mal , le juste et l'injuste . La fin de toute cité est le Bonheur comme la fin ultime de toutes les actions de l'Homme est le Bonheur. Ainsi nous pouvons dire que toute la vie de l'Homme a comme but la recherche du bonheur.

B. Pour la philosophie le « Souverain Bien » se travaille Les Stoïciens, pour trouver le bonheur, il faut atteindre la paix de l'âme ou « ataraxie »

II. Trouver le Bonheur, un travail sur ses désirs

A. L'Homme est un être de désirs. Le caractère illimité du désir fait qu'il est un obstacle pour le bonheur car il laisse l'Homme dans un état constant d'insatisfaction et de manque. Ainsi pour trouver le bonheur il est nécessaire de chercher à les maîtriser.

B. Par exemple, chez les Epicuriens, pour trouver le bonheur il faut satisfaire seulement ses désirs essentiels.

III. Le Bonheur est inatteignable mais...

A. Le Bonheur est inatteignable car nous sommes des êtres de désirs et nos désirs sont illimités. Platon l'illustre avec l'exemple du tonneau percé

B. Cependant, il faut distinguer plaisir et joie. La joie est un état durable. C'est selon Bergson, une création de soi par soi.

Peut-on être heureux en étant injuste ?

Définitions : 

"heureux" : le bonheur est un état de satisfaction prolongée, ce qui le distingue du plaisir, simplement momentané.

"injuste" : qui commet des injustices envers les autres.

"pouvoir" : possibilité accidentelle ou possibilité essentielle ?

Problématique : Est-il possible dans les faits d'être heureux tout en contrvenant à la loi, ou bien le bonheur nécessite-t-il le respect de la loi morale ?

I L'inquiétude résultant de l'infraction à la loi empêche le sujet d'être heureux.

A) Difficulté à s'accorder sur une définition de ce qu'est être injuste. Celle qui semble être la plus objectivement déterminable c'est l'infraction de la loi de son pays.

B) Or, l'infraction à la loi de son pays met le sujet au devant de sanctions. Le droit qui fonde l'institution judiciaire est en effet par essence contraignant. Cf Kelsen, Théorie pure du droit. La peur de la sanction empêche les hommes d'être heureux.

II Il est possible d'être heureux bien que l'on commette des actions injustes.

A) Le bonheur ne peut être défini comme la seule absence de sanctions extérieures, il doit posséder un contenu positif. Satisfaire ses désirs semble être un moyen d'accéder au bonheur.

B) Or, être injuste permettant de satisfaire ses désirs sans prendre garde à autrui qui pourrait limiter la satisfaction des désirs. Cf Calliclès dans le Gorgias de Platon.

III Seul la recherche de l'action juste mène nécessairement au bonheur. 

A) La satisfaction des désirs est elle-même infinie et ne peut pas conduire au bonheur. Le désir est toujours ou bien manqué ou bien nous étouffe. Cf Sénèque

B) La raison ne peut se contenter d'une voie d'accès accidentelle au bonheur. Seul la recherche de l'action juste permet une nécessité du bonheur, grâce à la satisfaction du respect de la loi morale. Cf Kant, Critique de la raison pratique.

L'Enracinement une philosophie morale et politique. L'Enracinement Simone Weil

L’homme, un animal politique - peut-on être homme sans être citoyenla politique est-elle naturelle à l’homme-est-ce une construction artificielle, l'etat, la société, le pouvoir, cours et sujets bac corrigés, qu'est-ce que la liberté cours de philosophie, sujets corrigés, questionnaire et réflexions autour de la notion au programme bac 2024, revient-il à l’état de décider de ce qui est juste dissertation corrigée, bac général 2022, la liberté consiste-t-elle à n’obéir à personne corrigé de la dissertation, bac technologique 2022, est-il juste de défendre ses droits par tous les moyens dissertation corrigée, bac technologique 2022, définir, problématiser une thèse philosophique, le scepticisme, bac philosophie 2024, lexique de philosophie, de a à z. bac 2024, problématiser les notions essentielles du programme du bac de philosophie 2024 : nécessité, contrainte, obligation = repères philosophiques, les repères philosophiques, contingent et nécessaire. problématiser au bac -cours, exercices, repérage des notions, comment utiliser les repères philosophiques singulier / particulier / général / universel. bac philosophie 2024.

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Date de dernière mise à jour : 01/08/2023

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Commentaire / Dissertation

Méthode simple pour réussir

Le repérage sur texte

  • Kant Qu'est-ce que les Lumières?
  • Husserl, rapports vérité/science
  • Exercice de reformulation
  • Exercices de philosophie

Problématiser 

  • Exercices. Concepts/Repères
  • Exercices sur les présupposés

L'existence humaine/ La culture

  • Le désir- le besoin   / Le langage 
  • Art et technique
  • Nature et Culture  
  • Conscience/Inconscient
Humanités, Littérature, Philosophie, bac 2021

Quels sujets sur le bonheur peuvent tomber au baccalauréat de philosophie ?

Par Olivier

Rédigé le 12 July 2010

2 minutes de lecture

sujet dissertation philo sur le bonheur

  • 01. Dissertation

Sophie

Dissertation

La recherche du bonheur vous paraît-elle constituer un idéal moral ?

Le bonheur nous manque parce que nous le désirons. Qu'en pensez-vous ?

Le bonheur est-il dans la durée ou dans le présent ?

Le bonheur est-il le bien suprême ?

Ai-je le devoir de faire le bonheur des autres ?

Le bonheur est-il inaccessible à l'homme ?

Peut-on faire le bonheur des autres malgré eux ?

Dans quelle mesure l'imagination contribue-t-elle au bonheur de l'homme ?

N'y a-t-il de bonheur que dans l'instant ?

Imaginer, est-ce là le bonheur ?

La recherche du bonheur est-elle un idéal égoïste ?

Bonheur individuel et exigence morale ?

Faut-il vouloir être heureux ? (Le bonheur est-il le but de l'existence ?)

La raison suffit-elle à nous garantir le bonheur ?

L'imagination créatrice comme condition du bonheur ?

Le bonheur est-il le souverain bien ?

Le bonheur est-il une utopie, un idéal inaccessible ?

En quel sens le bonheur et le devoir seraient-ils compatibles ?

L'obéissance au devoir peut-elle s'accompagner de la recherche du bonheur ?

Être juste est-ce la condition du bonheur ?

Le bonheur est-il possible ?

Peut-on faire le bonheur du Peuple ?

Faut-il rechercher le bonheur ?

La recherche du bonheur et les exigences morales sont-elles conciliables ?

Quelle place doit-on faire à la recherche du bonheur dans la vie morale ?

Influence des idées sur le bonheur

L'honnêteté suffit-elle à assurer le bonheur ?

Dans quelle mesure devons-nous prendre notre propre bonheur pour fin de nos actions ?

Quels sont les éléments essentiels du bonheur?

L'homme peut-il croire au bonheur ?

La beauté suffit-elle au bonheur ?

La fin de la vie humaine est-elle le bonheur ?

La fin de la réflexion philosophique est-elle la recherche du bonheur ?

Peut-on faire le bonheur d'autrui ?

Peut-on parler de bonheur commun ?

L'imagination peut-elle contribuer au bonheur de l'homme ?

L'industrie peut-elle faire le bonheur des hommes ?

La procréation médicale assistée peut-elle contribuer au bonheur de l'homme ?

La civilisation fait-elle le bonheur des hommes ?

Peut-on vouloir le bonheur tout en étant fataliste ?

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L'homme doit-il chercher son bonheur hors du quotidien ?

La recherche du bonheur est-elle le fondement de la morale ?

La morale se réduit-elle à la quête du bonheur ?

La raison conduit-elle au bonheur ?

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Exemple de sujet : Plaisir et bonheur

Dans le Gorgias, Socrate défend l’idée qu’un homme heureux est celui qui est capable de réguler ses désirs, de telle sorte qu’il ne sera pas l’esclave d’une recherche effrénée du plaisir. Se fondant sur une célèbre métaphore d’un tonneau qu’il s’agirait de remplir patiemment des biens les plus précieux et de consolider afin qu’il ne fuie pas, Socrate se voit pourtant opposer par Calliclès une conception plus hédoniste, selon laquelle le breuvage importe peu à condition d’avoir l’ivresse. L’iconoclasme moral de Calliclès, préfigurant la conception sadienne des plaisirs, consiste alors à montrer que l’homme doit rejeter une conception du bonheur uniquement fondée sur la mortification du corps. Le lien entre plaisir et bonheur est en ce sens ambigu. Il faut en effet problématiser la proximité entre les deux termes pour s’apercevoir de toute la difficulté de cette question. Si le plaisir désigne une satisfaction immédiate d’un désir, qui s’accompagne donc d’une sensation de bien-être ressentie par l’homme, le bonheur paraît alors dépendre du plaisir, puisqu’il désigne une satisfaction durable de l’homme, la seule différence entre les deux tenant au fait que le bonheur enjoint de privilégier le... [voir le corrigé complet]

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Sujets de réflexions philosophiques : Le bonheur

mis à jour le 29/08/2008

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Cette ressource propose quelques sujets de réflexions et de dissertations philosophiques sur le thème du bonheur.

mots clés : philosophie , morale , bonheur

Le bonheur :

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niveau : tous niveaux, Terminale

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Dissertation, « Le bonheur est-il affaire de raison ? », sujet de métropole, juin 2023

Introduction, i. la raison ne saurait nous rendre heureux, 1.  le bonheur est une affaire d'imagination, 2. la raison nous empêche même d'être heureux, 3. le bonheur, une affaire de désir, ii. le bonheur est affaire de conditions matérielle, 1. de la raison au plaisir, 2. le bonheur, une affaire de conditions matérielles d'existence, 3. le bonheur est affaire d'organisation sociale de la vie, iii. la raison actualise le bonheur, 1. le bonheur est affaire d'un plaisir raisonné, 2. sans raison, pas de sagesse ; sans sagesse, pas de bonheur, 3. la raison permet de se juger heureux.

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Sujets de philosophie sur Le bonheur

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La conscience fait-elle obstacle au bonheur ?

Amérique du Nord 2022 • Dissertation

Sprint final

phiT_2205_02_01C

Amérique du Nord • Mai 2022

La conscience fait-elle obstacle au bonheur ?

dissertation

4 heures

Intérêt du sujet • Ce sujet classique confronte la « conscience », que nous possédons, au « bonheur », que nous recherchons : ce qui nous définit comme êtres humains nous empêche-t-il d’atteindre ce qui donne sens à notre vie ?

Les clés du sujet

Définir les termes du sujet.

Du latin cum scientia (« avec science »), la conscience est de façon générale associée à un savoir (perception du monde, connaissance de soi) : c’est d’abord la lucidité sur ce qu’on est et ce qu’on peut espérer.

La conscience morale impose des limites à nos actions et la conscience du temps peut empêcher de goûter l’instant présent.

Faire obstacle

Faire obstacle, c’est constituer un empêchement : rendre impossible ou du moins difficile, mettre des bornes, poser une limite, interdire, détourner, décourager.

Du latin bonum augurium , le bonheur est un objectif soumis à beaucoup d’aléas, comme le connote le mot heur (« sort », « chance », « fortune ») en français classique.

S’il est difficile d’en définir concrètement les conditions, le bonheur est représenté comme un idéal offrant la plénitude d’une satisfaction durable, intense et variée.

Dégager la problématique

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Construire un plan

Tableau de 3 lignes, 2 colonnes ;Corps du tableau de 3 lignes ;Ligne 1 : 1. La conscience morale est un obstacle au bonheur; Exemple du remords : la « mauvaise conscience » est un obstacle d’autant plus puissant qu’il est intérieur.La conscience morale impose de relativiser la quête du bonheur et de la subordonner au respect du devoir.; Ligne 2 : 2. La conscience nous expose au malheur; La conscience nous montre notre finitude : l’homme est essentiellement malheureux et inquiet.Notre fardeau le plus terrible est la conscience du temps : poids de la mémoire, anticipation de la mort.; Ligne 3 : 3. Le bonheur est propre à l’être conscient; Le bonheur n’est pas la satisfaction : le sentiment de notre dignité compte davantage que le plaisir.Devenir plus conscients nous rend plus forts, plus autonomes et donc potentiellement plus heureux.;

Les titres en couleurs et les indications entre crochets servent à guider la lecture mais ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.

Introduction

[Reformulation du sujet] Le sort dresse parfois des embûches sur le chemin que nous essayons d’emprunter pour parvenir au bonheur. Mais il existe peut-être aussi un empêchement plus fondamental qui fait de ce chemin une impasse : la conscience fait-elle obstacle au bonheur ? [Définition des termes du sujet] Nous rêvons d’une satisfaction pleine et entière, suffisamment durable, intense et variée. Mais en offrant une connaissance du monde et de soi, la conscience nous rend lucides sur nos limites et sur ce que nous pouvons espérer. [Problématique] Le fait de distinguer le bien et le mal, de constater notre fragilité et le temps qui passe ne réduit-il pas considérablement nos perspectives de bonheur ? Ou bien doit-on au contraire chercher dans le renforcement de la conscience la voie d’une vie humaine parfaitement accomplie ? [Annonce du plan] Nous commencerons par voir en quoi le fait d’être conscients de nos devoirs entrave la quête du bonheur, puis pourquoi la conscience fait de l’homme un être inquiet. Nous verrons enfin qu’un bonheur véritable est lié au renforcement de la conscience.

1. La conscience morale est un obstacle au bonheur

A. l’obstacle intérieur de la mauvaise conscience.

La conscience morale nous rend attentifs à des valeurs relatives au bien et au mal, et nous impose de conformer notre conduite à certaines normes. Dans le cas contraire, on s’expose au blâme des autres – ce qui n’est pas le meilleur calcul pour être heureux – mais aussi et surtout au remords , ce tourment qui nous ronge lorsqu’on a « mauvaise conscience ».

Du latin remordere , le remords signifie littéralement la morsure renouvelée, voire incessante de la conscience.

Pour Aristote, dans l’ Éthique à Nicomaque , un homme méchant ne peut pas être heureux, car une partie de son âme accuse l’autre partie et le déchire au point de le rendre ennemi de lui-même . La conscience est un juge sévère qui empêche de goûter le bonheur acquis de mauvaise façon : l’obstacle est insurmontable précisément parce qu’il est intérieur.

B. La subordination du bonheur au devoir

Il nous faut relativiser l’importance du bonheur et considérer d’abord le respect du devoir . Certaines voies vers le bonheur nous sont interdites lorsque les satisfactions visées sont égoïstes ou dégradantes, pour notre personne ou celle des autres. Kant dit que l’ impératif moral est « catégorique » : il constitue une limite indiscutable que nous posons nous-mêmes à nos actions.

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« Agis de telle manière que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, jamais simplement comme un moyen » (Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs ).

La recherche du bonheur doit être subordonnée au respect du devoir. Cela ne signifie pas que l’une et l’autre soient incompatibles, puisque le fait d’avoir bien agi produit un contentement qui est, selon Kant, un « analogue du bonheur ». Mais « bonheur » et « vertu » sont souvent difficiles à concilier .

Le secret de fabrication

Illustrez le propos par un exemple : dans Les Misérables de Victor Hugo, Jean Valjean renonce à son bonheur et se livre à la police pour éviter qu’un sosie soit envoyé au bagne à sa place.

[Transition] La conscience morale fait obstacle à la recherche du bonheur, car elle lui impose des limites et prive l’individu qui les transgresse d’une satisfaction entière. Faut-il aller plus loin et dire que la conscience nous expose au malheur ?

2. La conscience nous expose au malheur

A. conscience et finitude.

Le regard qu’un être conscient porte sur lui-même est valorisant : comme on l’a observé, penser fait la grandeur de l’homme. Mais la pensée nous dévoile aussi notre finitude  : « la grandeur de l’homme est grande en ce qu’ il se connaît misérable  », note amèrement Pascal dans ses Pensées .

La finitude est le caractère de ce qui est fini, au sens de limité. On emploie le terme pour qualifier la condition humaine, habitée par la conscience du temps et de la mort.

Selon Schopenhauer , cette limitation fait de l’humain un être essentiellement malheureux , habité par un manque qui ne lui laisse que quelques rares moments de répit. Conscience rime avec souffrance. Comme il l’indique dans Le Monde comme volonté et comme représentation , « l’inquiétude d’une volonté toujours exigeante, sous quelque forme qu’elle se manifeste, emplit et trouble sans cesse la conscience : or sans repos le véritable bonheur est impossible ».

B. L’existence humaine alourdie par le temps

La conscience du temps est décrite par Nietzsche comme un fardeau. À l’inverse de l’animal attaché au « piquet de l’instant », l’être humain est privé d’une légèreté dans laquelle il voit confusément le secret du bonheur. En proie à la nostalgie, aux regrets ou à la mélancolie, il subit son passé  : la mémoire est avantageuse pour la connaissance, mais pas pour le bonheur.

La conscience ouvre aussi à l’avenir . Elle est « soucieuse », car nous anticipons sans cesse un après dans lequel nous nous projetons. Or nous savons bien que l’ultime possibilité qui nous attend est la mort , qui suscite en nous de l’« angoisse ». Au rebours d’Épicure qui proclamait que « la mort n’est rien pour nous » et que le bonheur est possible à condition de vivre au présent, les philosophes de l’existence insistent sur l’incertitude, voire le désespoir, qui hante l’esprit humain.

Les penseurs «  existentialistes » comme Kierkegaard, Heidegger ou Sartre prennent pour point de départ la fragilité de l’existence humaine.

[Transition] La conscience fait obstacle à un bonheur simple qui semblait à portée de main. Mais est-elle incompatible avec un bonheur plus complexe qui nous serait propre ?

3. Le bonheur est propre à l’être conscient

A. bonheur et satisfaction.

Introduisez une distinction entre « bonheur » et « satisfaction » pour envisager le problème sous un nouvel angle.

Si la définition du bonheur n’est jamais tout à fait claire et varie d’un individu à un autre, Mill observe qu’elle est toujours assez riche pour ne pas se réduire à la satisfaction , c’est-à-dire aux plaisirs élémentaires qui nous sont communs avec les animaux (manger, boire, etc.). Le bonheur que nous cherchons inclut aussi la connaissance du monde et de soi, les arts, les relations sociales et amoureuses, le bien-être social, etc.

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« Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait » (Mill, L’Utilitarisme )

Si nous nous heurtons à de nombreux obstacles dans notre quête, c’est tout simplement parce que nos ambitions sont plus élevées  : elles ne sont peut-être pas toutes susceptibles d’être comblées, mais cette incomplétude est compensée par la conscience de notre dignité . Nos moyens aussi sont plus élevés, puisque notre intelligence nous permet de calculer au mieux comment être heureux, individuellement et collectivement.

B. Le renforcement de la conscience

Selon Freud, l’incapacité de certains individus à trouver l’épanouissement, ou ne serait-ce que l’équilibre psychique, ne doit pas être mise sur le compte de la conscience, mais sur celui de l’inconscient . Les symptômes tels que les angoisses, phobies, obsessions, épuisement dépressif, etc., sont le fait de désirs refoulés qui reviennent se manifester de façon voilée, et dont il s’agit de comprendre le sens .

La voie à privilégier est donc le renforcement de la conscience et non son effacement : il faut « rendre conscient l’inconscient », élargir notre champ de conscience en devenant plus lucides sur nous-mêmes, sur notre histoire et nos désirs secrets afin de devenir plus libres et plus heureux .

Le sacrifice de la conscience n’est ni possible ni souhaitable, car celle-ci définit l’être humain. Loin de constituer un obstacle à toute forme de contentement, le renforcement de la conscience est le moyen par lequel nous pouvons nous rapprocher du bonheur qui nous est propre.

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Bac de philo 2023 : corrigé du sujet « Le bonheur est-il affaire de raison ? »

Evelyne Oléon, professeure agrégée de philosophie, propose un corrigé d’un des sujets de l’épreuve de philosophie du baccalauréat général 2023.

Temps de Lecture 3 min.

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Mercredi 14 juin, les élèves de terminale générale passent l’épreuve de philosophie du baccalauréat. Voici le corrigé d’un des deux sujets de dissertation proposés, réalisé par la professeure de philosophie Evelyne Oléon.

« Le bonheur est-il affaire de raison ? »

Analyse et enjeux du sujet

Le bonheur représente une aspiration essentielle de l’homme. Qu’on le définisse comme la satisfaction durable et complète de nos aspirations – contrairement au plaisir éphémère – ou encore comme le sentiment de paix de l’âme – l’ataraxie des Grecs – on ne peut que reconnaître en lui l’une des aspirations fondamentales de l’existence humaine. Il représente le « bien suprême » , nous dit Aristote. Pour autant, le bonheur, souvent pensé comme finalité de nos désirs et inclinations, est-il affaire de raison ?

L’expression « être affaire de » est vague et imprécise et l’intérêt de cette expression est qu’elle se prête à différentes interprétations. Il y a des nuances ici à considérer. S’agit-il d’un intérêt de la raison pour le bonheur ? La raison s’intéresse-t-elle au bonheur et doit-elle le faire ? Peut-on penser la raison comme contribuant au bonheur parce qu’elle donne le sens de la modération, des limites et de la maîtrise de soi ? La raison doit-elle s’occuper du bonheur ? Peut-elle même être envisagée comme un moyen, voire comme un instrument du bonheur ? Et encore de quelle raison s’agit-il ? De la raison théorique qui pense et organise les connaissances ? De la raison pratique qui guide l’action selon des principes ?

D’une manière générale, le bonheur relève-t-il du domaine de la raison ou du seul registre de la sensibilité et des désirs ? La raison avec ses exigences d’objectivité, de réflexion, de mesure ne détourne-t-elle pas du bonheur ? Y a-t-il une affinité ou une incompatibilité entre la raison et le bonheur ? Est-il juste de penser le bonheur comme relevant du registre de la raison, est-il souhaitable de faire du bonheur une finalité de la raison ? Il s’agira de déterminer si l’on peut penser un bonheur raisonnable.

On pourra montrer d’abord que le bonheur ne saurait être affaire de raison car :

– Il relève de la sensibilité et des désirs, exprime la satisfaction de nos inclinations et ne doit rien à notre être raisonnable.

– La raison, qui exige réflexion avant d’agir, modération, mesure, peut être pensée comme une entrave au bonheur. Si la sagesse suppose la tempérance, le bonheur ne requiert-il pas à l’inverse une vie intense, où les désirs les plus variés et les plus forts trouvent satisfaction ?

– La discipline rationnelle peut constituer une entrave au bonheur (domestication et répression).

Pourtant, le bonheur n’est-il qu’une finalité de l’être désirant ? Opposer raison et bonheur n’est-ce pas confondre le bonheur et le plaisir ? Le bonheur entendu comme équilibre, paix de l’âme et stabilité ne requiert-il pas nécessairement la raison ?

Le bonheur ne peut sans doute pas exclure la raison :

– Le désir sans la raison conduit certes au plaisir mais ne saurait conduire au bonheur qui suppose un état de contentement stable et durable. Chercher le bonheur par la seule voie du désir, c’est se condamner, selon la métaphore de Socrate dans  Gorgias , à toujours remplir un tonneau percé, il ne s’agit pas de contentement mais de chasse infinie.

Le bonheur suppose le sens de la mesure et de la modération. C’est un lieu commun des sagesses antiques : le bonheur suppose la paix de l’âme, l’ataraxie, et accompagne l’activité raisonnée (les stoïciens). Il n’y a pas de bonheur sans vertu, Aristote aussi.

– Exclure la raison serait réduire le bonheur à la chance, la fortune, et le soumettre aux aléas de l’existence, comme le suggère l’étymologie de « bon-heur » : « bonne rencontre ». Descartes oppose à cette conception d’un bonheur qui dépend du sort le vrai contentement de soi, la satisfaction qui vient de la maîtrise de soi-même et de sa volonté qui vient de l’exercice de la raison.

Pour autant, si le bonheur n’est pas étranger à la raison, la finalité de la raison n’est pas le bonheur. Ce n’est pas la grande affaire de la raison que de chercher les voies du bonheur :

– Risque d’une raison instrumentale qui ne se penserait que dans l’évaluation du bonheur et des moyens d’y parvenir.

– Kant dans un célèbre passage des Fondements de la métaphysique des mœurs parle de la misologie, de la haine de la raison, dont finissent par être affectés ceux qui ont cru développer la raison en vue d’atteindre le bonheur et qui sont déçus des efforts entrepris et des sacrifices faits.

Ses finalités sont pour Kant la dignité et la liberté.

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Le bonheur est-il l'affaire de l'Etat ?

Ceci est le plan détaillé d'un élève.

" Le bonheur est une idée neuve en Europe " déclarait Saint-Just, constatant la revendication croissante des citoyens désirant que l’État développe les conditions nécessaires au bien-vivre. Naissait alors une idée nouvelle : le bonheur est l'affaire de l'État. Lorsque nous nous rebellons contre les décisions étatiques, c'est souvent, car ces dernières vont à l'encontre de notre bien-être.

Cependant, nous ne nous représentons pas le bonheur de la même manière : pour certains, être heureux c'est être en bonne santé ; pour d'autres la richesse est avant tout. Si nous nous accordons pour dire que le bonheur est bien la fin ultime de toutes nos actions, nous divergeons quant à la conception de son contenu. En ce sens, n'est-ce pas plutôt une affaire privée ?

I. Le bonheur se réalise dans l'Etat

a) Le bonheur, fin ultime de toute activité

Bien que le malade place son bonheur ds la santé, beaucoup sont malheureux tout en étant en bonne santé : les diverses conceptions particulières que nous construisons en fonction de notre situation personnelle ne représentent pas le bonheur en tant que tel, mais des satisfactions diverses qui varient selon l'âge de la vie et d'une personne à une autre. Le bonheur est ce que tout homme recherche, chaque activité est subordonnée à cette fin ultime. D'après Aristote, l'homme ne peut l'atteindre qu'à condition de réaliser son essence.

b) L'accomplissement de l'homme réside dans la vie politique

D'après Aristote l'homme est " par nature un animal politique ", par essence c'est un être qui vit dans une société politiquement organisée. Si le bonheur consiste pour l'être humain à réaliser pleinement son humanité, l’État est bien ce grâce à quoi l'homme peut trouver le bonheur. Le bonheur est l'affaire de l’État qui assure que chacun en participant à la vie de la cité, réalise son humanité et accède au bonheur.

c) La soumission avantageuse

L’État est l'autorité souveraine qui s'exerce sur une population et un territoire déterminé. Si l'homme accepte de se soumettre à ses lois, c'est qu'il doit bien y trouver un avantage. Or est avantageux ce qui ne nuit pas, le bonheur serait donc l'affaire de l’État.

Mais n'est-il pas institué pour d'autres raisons que pour unique fin le bonheur ?

II. Le bonheur, une affaire privée

a) Bien privé et public

Vu que tout homme n'est pas heureux, on peut pense que l’État ne remplit pas son rôle. Il faut distinguer bien public fin de l’État et bien privé, fin de l'individu en quoi il place son bonheur. Le bonheur est défini par Kant comme la " satisfaction de toutes nos inclinations tant en multiplicité qu'en intensité . Or les désirs varient et peuvent se contredire. La loi s'applique de la même manière à tous, alors que le bonheur est une affaire privée.

a) L’État garantit d'abord la sécurité

Si une loi existe, c'est que nous n'agissons pas comme elle le prescrit. Elle oblige et restreint la liberté. Hobbes décrit l'état de nature de " guerre de tous contre tous " : si nous nous soumettons à l’État, c'est en vue de la sécurité qu'il garantit. Si l'État menait au bonheur, il n'aurait pas besoin d'obliger, car bonheur étant ce que tous recherchent.

Mais contre quoi nous rebellons-nous lorsque nous remettons en cause la légitimité d'une loi, si ce n'est contre le fait qu'elle va à l'encontre de notre bonheur ?

III. Le bonheur ne doit pas être exclu des préoccupations de l’État

a) L’État ne doit pas imposer sa conception du bonheur

Un État qui prétendrait veiller au bonheur des citoyens serait totalitaire. Ce serait un État qui voudrait régenter tous les domaines de la vie. On ne peut rendre quelqu'un heureux en lui imposant notre propre vision du bonheur. L’État ne peut ainsi pas décider à notre place du nombre d'enfants que l'on voudrait, du mode de vie que l'on adopterait.

b) L’État doit garantir la liberté de chacun de rechercher le bonheur

À l'état de nature, la liberté des uns va à l'encontre de celle des autres, et seul le droit peut fonder la liberté. Ainsi, par les lois l’État nous garantit la liberté de chacun, la première des libertés étant de pouvoir rechercher le bonheur par nous-mêmes. Le contrat social doit seulement garantir notre liberté, car un État qui chercherait le bonheur à notre place infantiliserait et nierait la liberté de placer le bonheur là où chacun le souhaite.

c) La possibilité de bonheur concerne l’État

Il doit veiller à la possibilité de rechercher le bonheur en respectant les conditions d'accès au bonheur. Nous devons exiger un droit à des conditions de vie qui respectent notre liberté et notre poursuite du bonheur. Benjamin Constant " Prions l'autorité de rester dans ses limites; qu'elle se borne à être juste, nous nous chargerons d'être heureux "

L'homme ne trouve pas nécessairement ce qui serait susceptible de faire son bonheur dans l’État. Il a pour rôle premier de garantir la liberté du citoyen en ne lui imposant pas sa propre conception du bonheur. Il doit veiller au respect de la liberté et des conditions minimales de bien-être de chacun, celles-ci étant, pour une part des conditions nécessaires au bonheur.

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Comment justifier une politique du plaisir ?

La politique doit-elle se soucier du bonheur  quel équilibre peut-elle trouver entre réponse aux besoins, bonheur et plaisir .

Le rôle de la politique, de son intrusion, de son intervention au cœur de la vie humaine se situe quelque part entre le pur besoin, d'un côté, et à l'autre extrême du besoin, non pas le plaisir mais le bonheur. Il y a alors deux risques dans la politique et dans la façon dont elle répond aux finalités intimes de la vie humaine, des vivants, des subjectivités humaines. D'un côté, la politique ne sera juste que si elle répond aux besoins minimaux des êtres humains, ces besoins qui se définissent individuellement : le besoin de se nourrir, de survivre, de ne pas mourir de tel ou tel manque, mais aussi le besoin collectif de protéger une communauté humaine contre des dangers, des dangers comme la guerre, la catastrophe, la pénurie économique.

Apporter une réponse aux besoins de l'âme humaine

Dès lors, la satisfaction des besoins est le minimum vital de la politique. La philosophe Simone Weil en avait fait au début de  l' Enracinement  une généralisation : le rôle de la justice, de la politique est de répondre non seulement aux besoins du corps et aux besoins de l'âme humaine, à ce minimum, à ce sans quoi l'être humains ne peut pas vivre. L'être humain a besoin aussi de justice, de liberté, d'égalité et d'ordre social. Répondre aux besoins, ce serait déjà très bien mais c'est un minimum qui n'est jamais peut-être entièrement satisfaisant.

A l'autre extrême, il y aurait alors une politique qui nous dit "je ne vais pas seulement répondre à vos besoins. Je vais vous apporter le bien suprême, je vais vous apporter le bonheur absolu". Ces politiques du bonheur ont été critiquées dès le XVIIIe siècle par des philosophes qui demandaient à la politique de nous apporter comme disait Benjamin Constant non pas le bonheur mais la justice : "occupez-vous de la justice, je me chargerais de mon bonheur".

De fait, le bonheur n'est pas simplement la satisfaction d'un besoin minimal mais la réponse à une conception du bien humain dans son ensemble, une conception qui varie entre les êtres humains. Les conceptions du bien sont variables, alors que les résistances au mal sont communes. On ne peut donc pas fournir le bonheur sans de l'injustice, sans imposer une conception du bonheur aux autres.

La politique, entre le besoin et le bonheur ?

La politique se situe donc entre le besoin et le bonheur. Mais alors quelle est la place du plaisir ? C'est peut-être de dire qu'en satisfaisant les besoins minimaux, ce qui est bien le minimum d'une politique juste, il faut aussi laisser une place, laisser surgir, laisser naître chez tous les sujets la capacité à se procurer des plaisirs singuliers, la découverte de la diversité du monde, la diversité des goûts, des œuvres, de la culture, des relations humaines, la capacité à construire un cadre de vie où seulement on répond aux besoins les plus urgents mais on découvre les plaisirs humain dans leur diversité sans tomber dans la fuite en avant du quantitatif et de l'accumulation des plaisirs, sans tomber dans l'imposition d'un bonheur réduit la quantité de plaisir, mais en permettant à tous quelque chose de plus que le besoin pour que chacun puisse accéder à sa conception du bonheur.

La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, philosophie >>>   Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment"  ; les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.

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  2. Découvrez la quête du bonheur : Perspectives philosophiques pour une vie épanouissante

  3. BAC PHILO

  4. Faut-il préférer le bonheur à la vérité ? : partie 2

  5. Le désir

  6. Notre corrigé du bac philo : "Le bonheur est-il affaire de raison ?"

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  1. Le bonheur

    Désirer est-ce nécessairement souffrir ? Accomplir tous ses désirs est-ce une bonne règle de vie ? Doit-on tout faire pour être heureux ? Est-il absurde de désirer l'impossible ? Est-il légitime de rechercher son bonheur ? Être heureux, est-ce chercher à satisfaire tous ses désirs ? Faut-il avoir peur de ses désirs ? Faut-il changer ...

  2. Bac philo : sujets et proposition de corrigé sur le bonheur

    Les sujets du bac philo 2023. Filière générale : Le bonheur est-il affaire de raison ? Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? Un extrait de La Pensée sauvage (1962), de Claude Lévi-Strauss. Filières technologiques : L'art nous apprend-il quelque chose ? Transformer la nature, est-ce gagner en liberté ?

  3. Dissertations sur Le bonheur

    La question de savoir si une vie heureuse est nécessairement une vie de plaisirs est un sujet complexe et débattu en philosophie. Cette dissertation explorera les différentes perspectives philosophiques sur le bonheur, le plaisir et leur interrelation, afin de déterminer si le plaisir est essentiel à une vie heureuse. Lire la suite

  4. Philo

    janvier 14, 2024. Le bonheur est-il affaire de raison ? Sujet de dissertation du bac 2023 (Métropole) qui lie deux notions de votre programme le bonheur et la raison. Pour cette correction guidée, on va y aller étape par étape. Série générale: 04 heures, coefficient 8. Etape 1: lecture attentive du sujet.

  5. Quels sujets de dissertation sur le bonheur ? Philosophie

    Nous vous donnons des exemples de sujets pour une dissertation en philosophie sur le thème du bonheur. Entre la vertu et le bonheur, où se situe l'Homme ? Etc.

  6. Cours de philosophie, le bonheur

    Le sujet de la dissertation interroge le fait qu'il faille rechercher le bonheur pour le trouver. Cela questionne aussi l'élan de l'Homme dans sa recherche du bonheur. Il soulève les questions suivantes :

  7. Corrigés du bac philo

    Corrigés du bac philo - filière générale : "Le bonheur est-il affaire de raison ?" Frédéric Manzini publié le 14 juin 2023 5 min. Être heureux pourrait-il relever d'une décision...

  8. Sujets de Dissertation sur la Notion du Bonheur

    Les meilleurs professeurs de Philosophie disponibles. C'est parti. Dissertation. La recherche du bonheur vous paraît-elle constituer un idéal moral ? Le bonheur nous manque parce que nous le désirons. Qu'en pensez-vous ? Le bonheur est-il dans la durée ou dans le présent ? Le bonheur est-il le bien suprême ?

  9. Le bonheur : corrigés de dissertations & commentaires de texte qui

    Liste des sujets traités. Plaisir et bonheur. Faites vous plaisir ! Le bonheur n'est-il qu'une question de chance ? Le bonheur n'est-il pour l'homme qu'un idéal ? La conscience de soi peut-elle rendre l'homme malheureux ? Annales BAC 2017 - Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ? Commentaires disponibles.

  10. Bonheur, nos sujets de dissertation de philosophie

    Voici une sélection des sujets de devoirs de philosophie sur le thème Bonheur les plus fréquents dont nous avons déja réalisé une correction : envier le bonheur d'autrui c'est folie, le bonheur ne se veut pas tout fait mais sur mesure - Autres sujets.. Bonheur animal, bonheur humain. - Le bonheur.

  11. Portail pédagogique : philosophie

    Cette ressource propose quelques sujets de réflexions et de dissertations philosophiques sur le thème du bonheur. mots clés : philosophie, morale, bonheur. Le bonheur : 1. "La chasse au bonheur" : cette expression vous paraît-elle judicieuse ? 2. "Tout homme qui ne voudrait que vivre, vivrait heureux". Que signifie et que vaut cette affirmation ?

  12. Dissertation, « Le bonheur est-il affaire de raison ? », sujet de

    Ici, le sujet « le bonheur, est-ce une affaire de raison » introduit la copule « est » qui doit relier, placer un rapport d'identité ou d'égalité entre bonheur et raison. À partir de cette première analyse, il peut être suggéré que le bonheur et la raison sont, à l'inverse, différents. Et enfin qu'il existe un lien entre les deux ...

  13. Sujets de philosophie sur Le bonheur

    Liste des sujets corrigés les plus demandés : Pages : 1, 2, 3 ... 7, 8, 9 Suivante. Le bonheur réside-t-il dans l'illusion? Être heureux est-ce accomplir tous ces desirs? l'argent fait-il le bonheur? Le bonheur est-il affaire privée ? (BAC L 2003) Satisfaire tous ses désirs, est-ce la clé du bonheur ? la lucidité est elle un obstacle au bonheur?

  14. Philosophie : Le bonheur est-il limité par le temps

    Une fois érigé en concept, le bonheur est ôté de son caractère ambivalent qui met en surface sa limitation dans le temps, pour lui donner un statut d'intemporalité. Il importe désormais d'ériger une synthèse entre cette idée du bonheur avec sa réalité au quotidien.

  15. "Le bonheur est-il affaire de raison ?" Découvrez le corrigé

    Les sujets du bac philo 2023 sont tombés ! Retrouvez dans cet article les sujets de dissertation et d'explication de texte qui ont été donnés, mercredi matin. La première dissertation...

  16. La conscience fait-elle obstacle au bonheur

    4 heures. Intérêt du sujet • Ce sujet classique confronte la « conscience », que nous possédons, au « bonheur », que nous recherchons : ce qui nous définit comme êtres humains nous empêche-t-il d'atteindre ce qui donne sens à notre vie ? Les clés du sujet. Définir les termes du sujet. Conscience.

  17. Dissertation : "Faut-il préférer le bonheur à la vérité

    L'une d'elles, Aïda N'Diaye, vous propose ce corrigé d'un sujet de dissertation sur deux grands thèmes du programme de terminale : le bonheur et la vérité.

  18. Bac de philo 2023 : corrigé du sujet « Le bonheur est-il affaire de

    Bac de philo 2023 : corrigé du sujet « Le bonheur est-il affaire de raison ? Evelyne Oléon, professeure agrégée de philosophie, propose un corrigé d'un des sujets de l'épreuve de ...

  19. La recherche du bonheur s'oppose-t-elle à la liberté

    Dissertation entièrement rédigée en trois parties : I. La liberté est une condition nécessaire pour accumuler les plaisirs synonymes de bonheur, II. Mais la liberté en tant qu'agit pour le bien de tous nous empêche d'atteindre notre bonheur, III. Simplement si le bonheur dépend de notre intérieur uniquement, alors celui ne s'oppose pas à la liberté

  20. Bonheur, nature, paix et justice : voici les sujets de dissertation du

    Bonheur, nature, paix et justice : voici les sujets de dissertation du bac philo (et nos corrigés) Par La rédaction numérique de France Inter. Mis à jour lemercredi 14 juin 2023 à 12h50,publié le mercredi 14 juin 2023 à 09h34. 5 min. Partager. Epreuve de philosophie du bac 2022 à Valence (photo d'illustration) © AFP- Nicolas Guyonnet / Hans Lucas.

  21. Philosophie : La liberté mène-t-elle nécessairement au bonheur

    Dans un sens général, la liberté est une condition nécessaire pour atteindre le bonheur, et pourtant il n'existe pas de liberté qui soit totalement affranchie des poids sociaux. Par conséquent, seule la liberté fournie par la philosophie, la religion et l'art, peuvent nous guider vers un type de bonheur spécifique.

  22. Le bonheur est-il l'affaire de l'Etat

    Le bonheur est l'affaire de l'État qui assure que chacun en participant à la vie de la cité, réalise son humanité et accède au bonheur. c) La soumission avantageuse. L'État est l'autorité souveraine qui s'exerce sur une population et un territoire déterminé. Si l'homme accepte de se soumettre à ses lois, c'est qu'il doit bien y ...

  23. Comment justifier une politique du plaisir

    Le rôle de la politique, de son intrusion, de son intervention au cœur de la vie humaine se situe quelque part entre le pur besoin, d'un côté, et à l'autre extrême du besoin, non pas le plaisir mais le bonheur. Il y a alors deux risques dans la politique et dans la façon dont elle répond aux finalités intimes de la vie humaine, des vivants, des subjectivités humaines. D'un côté, la ...

  24. Bac philo : notre fiche de révision sur le bonheur

    C'est quelque chose de plus profond. Mais si nous le cherchons tous, nous avons bien du mal à l'atteindre… et surtout à le définir. Découvrez notre fiche sur cette notion complexe et primordiale....

  25. Bac philo

    Retrouvez dans cette fiche de révision tout ce que vous devez connaître sur le temps pour réussir au mieux votre épreuve de philo du bac. - L'Etudiant - L'Etudiant

  26. Corrigé de dissertation : le travail permet-il de prendre conscience de

    Au baccalauréat de philosophie 2013 était donné, aux lycéens de série S, le sujet de dissertation suivant : « Le travail permet-il de prendre conscience de soi ? » Retrouvez dans nos ...