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Philo au BAC : Peut-on tout dire ?

dissertation philosophie peut on tout dire

Introduction

On nous demande ici si nous pouvons tout dire. L’expression de « peut-on » dans le sujet qui nous est proposé ne renvoie pas à une interdiction ni à une obligation, mais plutôt à une possibilité. En effet, le sujet suppose des possibilités physiques et morales comme nous le remarquerons au long de notre développement.

Au sens commun, le terme de « dire » pourrait désigner le simple fait de « parler ». Or, la signification de ce terme est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, le terme de dire, est, au sens général, le fait d’émettre les sons d’un langage. Mais qu’est-ce qu’un langage ? Son sens général correspond à l’utilisation de signes afin de communiquer. Le terme de « communiquer » a plusieurs sens, tout comme celui de « signes ». Le premier terme peut renvoyer à une mise en commun, donc nous pouvons communiquer sans langage, mais il peut aussi être l’émission d’une information d’un émetteur vers un récepteur, ou, dans un sens un peu plus restreint, il peut aussi être le fait d’échanger avec une autre personne, ici, nous sous-entendons un sens dans cette conversation. Pour le second terme de « signes », nous pouvons le définir comme étant une présence sensible qui renvoie à quelque chose d’autre, autrement dit, un signe est composé d’un signifiant, la présence sensible, et d’un signifié, ce à quoi il renvoie. Il existe plusieurs sortes de signes comme les indices ou symptômes, le signal, le symbole et le signe linguistique. Dans notre développement, nous nous intéresserons plus particulièrement à cette notion de communication. Pour en revenir à la signification du mot « dire » nous pouvons alors le définir comme le fait d’exprimer un son dans le but de transmettre une information à un ou plusieurs récepteur(s).

D’après ce que nous venons de définir, nous pouvons alors reformuler le sujet qui nous est proposé par la question suivante : « Avons-nous la possibilité physique et morale d’exprimer un son dans le but de transmettre une information à un ou plusieurs récepteur(s) ? ». Nous pouvons aussi nous demander si c’est bien de dire tout ce qui nous passe par la tête, ou s’il n’est pas préférable de garder certaines choses pour soi. Et dans quels moments pouvons-nous tout dire ? Certains sentiments ne sont-ils pas durs à dire ? Sommes-nous aussi capables de transmettre une information à un animal, peut-il nous comprendre ? Le sens de notre phrase est-il obligatoirement compris par une personne pratiquant une langue étrangère à la nôtre ?

Première partie

Tout d’abord, nous allons nous intéresser à la question de savoir si tout ce que l’on dit à autrui est juste et bon. Ici, nous prenons le terme de « dire » dans le sens d’une transmission d’un message d’un émetteur à un récepteur. Ce message sert-il toujours dans le but d’une fin meilleure ? Expliquons-nous : lorsque nous entretenons une relation, amicale ou amoureuse, avec une autre personne, souvent, certains conflits avec cette personne sont dus à une facette de sa personnalité. Dès lors, nous nous demandons si nous devons lui dire de corriger ce mauvais côté ou si nous devons nous contraindre à rester muet pour ne pas risquer une rupture avec cette personne. Ici, une autre question se pose, celle de la capacité ou de l’obligation de dire à autrui ce qui nous dérange en lui. Pouvons-nous dire à cette personne son défaut qui nous dérange ?

Pour cela, nous avons différents moyens d’y parvenir. En effet, la franchise et la sincérité sont reconnus comme des qualités nous permettant d’exprimer ce que l’on pense à autrui pour améliorer, si possible, la situation. Ceci ne peut pas être possible si la personne refuse de se remettre en question. La franchise ou la sincérité sont, par définition, les qualités d’une personne qui exprime ses véritables pensées, ses véritables sentiments. Par là, l’autre personne ne va pas voir une fin méchante et va même apprécier que l’on lui dise la vérité. Le rire, ou l’humour, est aussi un autre moyen pour faire comprendre à autrui ce qui nous dérange chez lui. En effet, par définition, l’humour sert à souligner avec esprit les aspects drôles ou insolites de la réalité. Dans notre cas, l’humour servirait à souligner les aspects dérangeants de l’autre pour lui faire comprendre qu’il devrait s’améliorer.

Par ces différents moyens, autrui comprendrait mieux ses défauts sans nous en faire le reproche de lui avoir dit. Pour en revenir plus précisément au sujet, nous pouvons remarquer que grâce à ces différents moyens, nous avons la capacité morale de transmettre une vérité à un récepteur dans son intérêt, et dans le nôtre. Ici, Jean-Paul Sartre nous soutiendrait dans notre idée car, selon lui, nous avons besoin d’autrui pour mieux se connaître. Et, comme nous l’avons remarquer dans notre exemple, c’est en effet grâce à nous que l’autre personne a pris conscience de ses défauts, ce qui a pu lui permettre d’aller plus loin dans sa réflexion sur elle-même.

En conclusion de cette première partie, nous pouvons dire que oui, nous pouvons tout dire, c’est-à-dire, que nous avons la capacité ainsi que la possibilité de tout transmettre à notre récepteur. Mais cela ne pose-t-il pas quelques problèmes d’immoralité ? Trouvons-nous toujours le bon mot, le bon terme pour exprimer à l’autre ce qui nous tracasse chez lui ?

Deuxième partie

Mais cela n’est pas sans poser quelques difficultés. En effet, cette franchise, cette sincérité ne peuvent-elles pas être quelques fois injustes malgré tout ? Réussissons-nous toujours à trouver le bon mot, celui qui va convenir à la situation ? Mais, qu’est-ce qu’un mot ? Par définition, le mot est un son ou un groupe de sons d’une langue auquel est associé un sens, et que les usagers de cette langue considèrent comme formant une unité autonome. Dans notre cas, nous nous intéressons au sens que ce mot peut provoquer chez autrui. En effet, si la personne considère le sens de ce mot comme un terme assez dur, il ne va pas prendre en compte la réflexion que l’on lui aura faite et va même nous en vouloir pour notre manque de tact même si nous, nous pensions que le sens de ce mot était sans conséquences fâcheuses. La personne considèrera ce mot comme de la méchanceté gratuite, et c’est là que ce pose le problème de capacité morale de tout dire. En effet, ne vaut-il pas mieux garder certaines choses en soi pour ne pas blesser l’autre ? Ne vaut-il pas mieux, encore une fois, d’attendre le bon moment de lui en faire la remarque, attendre une réelle nécessité plutôt que de lui annoncer ses quatre vérités sans une raison valable ?

De plus, les mots que nous voudrions dire à autrui ne sont pas forcément ceux auxquels nous pensions. En effet, si autrui nous a blessé dans sa façon d’agir envers nous, nous avons un sentiment qui n’est pas tout le temps définissable car il est propre à chacun. Certains d’entre nous pourraient le sentir comme un simple acte pénible, mais qui pourrait s’arranger, comme d’autres pourraient le ressentir comme une véritable trahison. De plus, comme nous l’avons dit précédemment, un être sincère et franc dit à son récepteur ses véritables pensées, ses véritables sentiments. Mais pouvons-nous toujours dire exactement ce que nous pensons à ce moment-là ?

Aucun d’entre nous ne parviendrait à trouver le bon mot pour parvenir à définir ce qu’il ressent, dans la plus extrême précision, comme l’explique Bergson dans son œuvre le Rire. En effet, c’est une sorte d’impersonnalité qui s’exprime aux travers des mots trop généraux. Pour mieux nous expliquer, citons-le : « Ce sont aussi nos propres états d’âme qui se dérobent à nous dans ce qu’ils ont de plus intime, de personnel, d’originalement vécu ». Par conséquent, pour Bergson, on ne peut pas tout dire sous peine de déformer notre propre pensée, dans ce qu’elle d’individuel et de propre à chacun. Pour Bergson, il faudrait définir chaque terme que nous employons pour parvenir à définir réellement ce que nous pensons, pour réussir à garder cette personnalité qui nous définit et qui nous différencie les uns des autres. Mais, nous pouvons contredire à Bergson que le fait de définir chaque propos que nous entretenons serait beaucoup trop long, nous perdrions beaucoup trop de temps à tout définir à chaque fois que nous voulons intervenir. Mais, dans le cadre de nos propres sentiments, de nos propres ressentis, il faut avouer qu’un plus riche vocabulaire nous permettrait de garder un certain côté personnel, qui nous différencierait encore plus des autres êtres humains.

Pour conclure sur cette deuxième partie, nous pouvons répondre que non, nous ne pouvons pas tout dire car cela poserait des problèmes de capacité morale, nous risquerions de blesser l’autre à force de lui dire tout le temps ses défauts. Aussi, à l’aide du philosophe Bergson, nous avons pu voir qu’un autre problème se posait, celui de l’impersonnalité des mots que nous employons, car ils sont souvent trop généraux pour pouvoir exprimer ce que nous avons de plus individuel. Mais savons-nous exprimer plus précisément nos pensées dans une autre langue ? En effet, une langue étrangère à la nôtre permettrait-elle une meilleure précision dans nos pensées ? Avons-nous la capacité physique de nous exprimer dans cette langue étrangère, voire dans le langage animal ?

Troisième partie

Tout au long de notre développement, nous n’avons parlé que de la possibilité morale, de la capacité morale, à pouvoir tout dire, mais ce que nous n’avons pas remis en cause c’est la capacité physique. En effet, dans notre société se pose un problème, celui des langues étrangères. Si nous, français, voyageons dans quelque autre pays ne pratiquant pas cette langue, comment réussirions-nous à transmettre nos pensées ? Cela ne pose-t-il pas encore un problème d’impersonnalité ? Si nous avons déjà du mal à exprimer nos véritables sentiments à une personne pratiquant la même langue que nous, n’en est-il pas encore plus difficile avec une personne étrangère ? Et si nous réussissons à parler de nos sentiments dans cette langue étrangère, parviendrons-nous à nous exprimer convenablement, à nous faire comprendre ? En effet, en plus de ce problème de la langue étrangère, il existe aussi celui de la prononciation de cette langue. Il faut maîtriser les accents toniques, la prononciation de certaines syllabes ou mêmes des consonnes prononcées différemment. Si nous ne parvenons pas à maîtriser toutes ces petites différences linguistiques, nous ne parvenons pas à nous faire comprendre de l’autre. Nous sommes alors dans l’incapacité physique de nous exprimer dans cette langue étrangère. Mais, pouvons-nous considérer le langage animal comme une langue étrangère ? Se posent-ils les mêmes problèmes qu’avec cette langue étrangère ?

Pour cela, nous allons nous intéresser plus particulièrement aux différents problèmes que pose le langage animal. En effet, dans ce cas-là, c’est un réel problème physique qui s’oppose à nous car, sauf exception, un être humain ne peut pas s’exprimer dans un langage animal. La formation physique d’un être humain ne peut pas être assimilée à celle d’un animal. Sinon, ceux-ci auraient la capacité de s’exprimer comme nous, c’est-à-dire en articulant pour former des sons, eux-mêmes réductibles en mots, et, si leur langage était un peu élaboré, ils pourraient former des phrases comme dans notre civilisation, par exemple. Mais, d’après nos connaissances, ceci n’a jamais été aperçu sinon nous pourrions parler entre êtres humains, comme nous parlerions à des animaux. Ne confondons pas cela avec une communication avec un animal. En effet, nous sommes capables de communiquer avec eux car, par définition, communiquer est une mise en commun de deux ou plusieurs éléments, ici, entre les animaux et les hommes. Communiquer tient aussi pour signification celle d’une émission d’information envers un récepteur. Enfin, ce terme peut aussi être synonyme d’échange, de dialogue et pour cela, il nous faut un sens. Or, un animal comprend-il toujours ce que nous voulons de lui ?

Prenons pour premier exemple le phénomène du langage aquatique. Les animaux aquatiques comme le dauphin ou l’orque utilisent les ultrasons pour pouvoir communiquer entre eux. Or, sauf exception, les êtres humains ne sont pas formés pour pouvoir produire des sons aussi aigus. Nous ne pouvons donc pas dire quelques paroles que ce soit avec ces animaux, si nous prenons le verbe « dire » au sens d’exprimer un langage. Ici, nous ne devons pas confondre la notion de « dire » avec « communiquer » car nous pouvons physiquement nous mettre en relation avec ces animaux aquatiques, en nous mettant sous l’eau, tout simplement. Comme deuxième exemple, utilisons le langage des chiens. Il nous arrive assez fréquemment d’imiter leur langage, en aboyant par exemple. Mais est-ce que nous sommes toujours compris par eux ? Par exemple, si nous nous mettons à aboyer pour faire venir un chien jusqu’à nous. Or, il suffit que nous nous y soyons mal mis et qu’une chienne en chaleur ait répondu à notre appel. Comment cela se fait-il ? Si nous reprenons la définition du langage, nous nous apercevons qu’il est non seulement composé d’une communication mais aussi de signes ; celui étant composé d’une présence sensible, un « signifiant », qui renvoie à quelque chose d’autre, le signifié. Or, dans notre second exemple, nous nous apercevons que notre signifiant, notre « présence sensible », a mal été exprimée, par conséquent, le signifié, ce à quoi nous voulions renvoyer, n’a pas été compris et il a donc été en quelques sortes « transformé » par le récepteur de notre message.

Nous pouvons donc conclure sur cette troisième partie en disant que notre capacité physique à pouvoir tout dire est assez limitée, ce qui nous amène à, soit, ne pas être compris par une personne s’exprimant en une langue étrangère, soit, ne pas avoir la formation physique pour pouvoir s’exprimer dans certains langages animaux. Donc, grâce à cette dernière partie, nous avons pu voir que nous ne pouvions pas tout dire.

Dans un premier temps, nous avons vu que oui, nous pouvions tout dire dans un point de vue moral. Nous avons, en effet, la capacité morale de pouvoir dire à l’autre ce qui nous semble essentiel pour son évolution. Or, nous avons vu, dans un deuxième temps, que cette thèse n’était pas sans poser quelques problèmes d’immoralité car l’on pourrait blesser l’autre. Nous avons vu aussi dans cette partie que le problème de l’impersonnalité de nos propos se posait à son tour. Dans une troisième partie, nous avons remis en cause le sujet d’un point de vue physique et nous avons pu nous apercevoir que notre formation physique ne pouvait pas toujours nous permettre de tout dire à des personnes étrangères à notre langue natale, et même à des animaux. Par conséquent, nous avons plutôt répondu que non nous n’avons pas toujours la capacité morale, ni physique de pouvoir tout dire.

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Peut-on tout dire ?

  • A-t-on le droit de tout dire ?
  • Est-il bon (sens moral et pragmatique) de tout dire ?
  • Est-il possible de tout dire ?
  • Est-il possible de "tout dire", même de soi ? -> Limite de la connaissance de soi. Inconscient.
  • Si "tout dire" = dire le tout, la totalité du réel alors la question devient "Peut-on épuiser le réel dans nos discours ?" : question de la vérité absolue et de la possibilité de l'atteindre.
  • N'y a-t-il pas des "choses" qui échappent aux mots ? -> question de l'ineffable.

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Peut-on tout dire.

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Introduction:

Nous pouvons considérer que le langage est la faculté de symboliser c’est à dire la capacité que nous avons de représenter le réel par un signe et de comprendre ce signe comme représentant le réel. Mais précisément, le langage a-t-il le pouvoir de signifier toute chose? Le sujet qui nous est ici proposé nous demande de nous interroger sur la capacité du langage à dire, à signifier la réalité. Le langage peut-il en effet rejoindre la totalité du réel ou bien existe-t-il des choses qu échappent à la signification? Autrement dit, y a-t-il de l’inexprimable ou de l’ineffable, comme l’on remarque souvent que «  les mots manquent pour le dire « ?. Pourquoi les mots feraient-ils d’ailleurs défaut? Il s’agit donc de penser les limites de la signification linguistique. Y a-t-il des choses hors des mots et que les mots ne pourraient rejoindre, une sorte d’au-delà du discours, ou bien pouvons nous tout signifier et tout dire? Gorgias, un sophiste de l’Antiquité, soutenait par exemple que le langage était incapable de nous permettre de connaître le réel et trahissait la pensée. Ainsi, c’est la question même de la vérité qui apparaît ici: si certaines réalités échappent à la possibilité d’une désignation, c’est qu’une partie du réel échappe aussi peut être à la possibilité que nous aurions de tenir sur elle un discours de vérité. Dès lors, le sujet doit nous conduire à une réflexion sur l’insuffisance des mots et sur d’autres modes d’expression qui tenteraient de remédier aux limites du langage ordinaire. Quel est, au fond, le pouvoir des signes et faut-il considérer comme le pensait Eluard que « les mots ne mentent pas « ? Enfin, si cette question se pose, c’est que sans doute l’effort de l’homme pour dire le monde scientifiquement, artistiquement, philosophiquement…, n’est jamais achevé et que peut être, tout n’a pas été encore vraiment dit. Cette idée justifirait alors le travail infini de l’expression.

I LA QUESTION DE L’INDICIBLE. « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire » Wittgenstein.

Le langage a-t-il le pouvoir de signifier toutes choses? Il ne s’agit pas ici la question en un sens exhaustif : tout au sens de la totalité équivaudrait sans doute à ne rien dire du tout, mais en sens authentique : dire correctement que l’on veut exprimer. Or, tout ne semble pas réductible au langage. Il semble qu’il existe de l’indicible qui ait un sens. N’y at-il pas un ineffable qui nous entraîne vers le silence , la contemplation ou l’intuition plutôt que vers une parole qui peut apparaître comme inadéquate à l’expression et vers un bavardage qui peut nous paraître futile?

A La pensée hors du langage.

Si je définis la pensée seulement comme raisonnement, jugement ou capacité de posséder des concepts, il semble que la pensée ne puisse ne se produire que dans et par le langage. Mais la pensée se limite-elle aux raisonnement logiques, c’est à dire à la capacité de juger en produisant des phrases? Selon Bergson, le langage, résultat de la pensée conceptuelle, est incapable d’exprimer la pensée pure que constitue la pensée intuitive qui est de l’ordre de l’évidence immédiate. Par exemple, l’expérience de la conscience comme immédiateté de l’esprit à lui-même semble donnée avant toute expérience linguistique. Je peux donc vivre une intuition immédiate sans pouvoir être capable de la restituer. Ainsi, «  nous échouons à dire ce que notre âme ressent  » et notre pensée demeure incommensurable avec le langage. Cette vision directe de l’esprit distincte du langage nous pensons l’expérimenter à différentes occasions, lorsque nous cherchons les mots, lorsque le langage paraît inapte à retraduire la réalité dans toutes ses nuances et sa complexité, aussi bien notre réalité intérieure que celle qui est extérieure:

* La perception : Il semble difficile par exemple de traduire par les mots ce qu’est une sensation. Comme le précisait Leibniz, nous ne saurions connaître le goût de l’ananas par la relation de nos voyageurs ». (on pourrait développer sur ce point).

* L’affectivité : Il en est sans doute de même pour la vie affective: un mot semble trop général et trop commun pour rendre compte de ce qu’est un état-d’âme. Selon Bergson, le langage est inapte à exprimer sentiments et sensations de manière authentique: le langage désigne à l’aide de mots identiques (l’amour, la haine, la jalousie…) des états qui sont très subjectifs, les milles sentiments qui agitent l’âme: Dès lors, l’émotion ne s’exprime que difficilement par le langage qui est objectif et catégoriel. « Le langage est un voile » qui s’interpose entre moi et moi-même parce qu’il dépasse l’individuel et appartient au genre. Le langage convient peut être à la rigueur pour désigner des objets matériels mais ne peut rendre compte authentiquement ce qu’il y a d’intime, de personnel et d’originalement vécu. Il y a donc hétérogénéïté entre le vécu et le caractére collectif de la langue. On pouvait reprendre sur ce point le texte de Bergson extrait du Rire , vu en cours. On pouvait bien sûr étendre davantage ce point et analyser le problème de la souffrance physique et morale qui, comme modes particuliers de vécus subjectifs semblent inexprimables.

* En outre, sur le plan religieux et mystique, le langage apparaît fondamentalement inapte à exprimer le divin et l’expérience que peut en faire l’homme. C’est le principe de ce que les philosophes du moyen-âge appelaient « la théologie négative » ou encore nommée « théologie apophatique »: je ne peux pas dire ce qu’est Dieu car il m’échappe, car il est infini et ne saurait être appréhendé par mes représentations toujours limitées aux cadres de l’espace et du temps. Je ne peux que dire ce qu’il n’est pas. Je ne peux sans doute pas dire dès lors ce qui échappe à mes capacités de représentation, je ne peux pas dire l’inconnaissable. Le mysticisme religieux ne cesse de souligner les limites du langage et de l’intelligence humaine dans la quête de l’absolu. On retrouve d’ailleurs cette idée dans le Bouddhisme selon lequel le silence est préférable au langage qui ment trop souvent. Comme expérience vécue d’une union personnelle avec Dieu, le mysticisme semble rebelle à tout effort de formulation et les mystiques qui s’efforcent de rentrer en contact avec Dieu ne trouvent pas de paroles pour exprimer cette union: Sainte Thérèse déclare qu’elle «  passa longtemps sans trouver une seule parole pour faire connaître aux autres les lumières et les grâces dont Dieu la favorisait « .

* L’histoire : au niveau de la reconstitution d’un fait historique, quelques soient les précautions prises, la narration du passé est toujours douteuse parce que la psychologie de la mémoire et de l’imagination nous montre que les témoignages sont rarement digne de confiance.. L’historien en outre, ne pouvant faire abstraction de sa subjectivité propre, le passé apparaît comme « chose toute mentale » comme le disait Valéry. On pouvait trouver beaucoup d’autres exemples de limites du langage: la traduction impossible et le problème de la restitution du sens, le problème de l’inconscient qui fait apparaître une pensée non consciente échappant à notre tentative de formulation. Ainsi, nous avons parfois le sentiment que le langage a pacifié notre pensée, en a dénaturé le sens, voire qu’il la pétrifié

B Pas de pensée sans langage. «  C’est dans les mots que nous pensons « . Hegel.

Cependant, pour autant séduisante que puisse être cette thèse, il semble qu’elle repose sur une confusion et un préjugé. Ce préjugé, serait celui selon lequel il puisse exister une pensée antérieure au langage qui fasse sens et qui existerait indépendamment des mots. En outre, il est possible d’essayer de comprendre que cette idée reposerait sur la confusion entre indicible et non dit . Si on ne peut dire c’est qu’on dit mal, ce qui est différent. S’il me semble que les mots manquent pour le dire, ce n’est peut être pas le langage qui est en cause mais la capacité personnelle, le génie propre de l’individu à l’expression, la patience et le travail de chacun dans la lente maturation de la parole.

Selon Bergson le langage limite ma perception du réel car je ne la considère qu’à l’aide de catégories générales qui siplifient le réel en fonction de l’usage que nous en faisons. Nous ne faisons avec le langage que classer les choses en fonction de l’utilité qu’elles ont pour nous, ce qui permet de définir le langage comme essentiellement pratique: il s’agit donc là d’un découpage artificiel et arbitraire qui n’est pas l’exacte représentation du réel. IL y aurait donc une double limite du langage: il ne pourrait exprimer une pensée pure antérieure et les milles nuances de mon vécu et de mon affectivité; et en outre, il ne nous donnerait du réel qu’une simplification pratique, découpage artificiel, arbitraire lié à la culture. L’inexprimable recouvre le langage des deux côtés. Si le langage ne semble pas être une expression adéquate, on cherchera alors d’autres formes. Du langage ordinaire on passera au langage de la science ou de la philosophie. Mais ce n’est semble-t-il qu’ en accédant au domaine propre de l’art que l’homme pourra parvenir à l’expression authentique. Par exemple, on pouvait montrer que la musique, par delà les mots, nous livre quelque chose qui n’a plus rien de commun avec la parole et qui exprime l’intériorité humaine mieux que le langage.

Mais il faut donc examiner plus avant ces remarques en montrant que 1) il semble difficile de croire qu’il existe une pensée sans langage, que 2) que le langage n’est pas forcément un « voile » simplificateur mais au contraire le moyen de faire apparaître le réel et 3) il faudra donc aussi examiner la prétention de l’art à vouloir « dire  » quelque chose. Si comme le souligne Benveniste, «  nous pensons un univers que notre langage a déjà modelé « , c’est que la langue est déjà un dire elle-même. Si la pensée se constitue dans et par le langage, il n’existe donc pas de pensée non-verbale. On pouvait reprendre sur ce point la thèse structuraliste et qu’illustre ce texte de Merleau-Ponty :

« La pensée n’est rien « d’intérieur », elle n’existe pas hors du monde et hors des mots. Ce qui nous trompe là-dessus, ce qui nous fait croire à une pensée qui existerait pour soi avant l’expression, ce sont les pensées déjà constituées et déjà exprimées que nous pouvons rappeler à nous silencieusement et par lesquelles nous nous donnons l’illusion d’une vie intérieure. Mais en réalité ce silence prétendu est bruissant de paroles, cette vie intérieure est un langage intérieur. La pensée « pure » se réduit à un certain vide de la conscience, à un voeu instantané ». Merleau-Ponty

Bilan: On ne voit donc pas ce que pourrait être une pensée sans langage puisque ce que l’on nomme « pensée » consiste seulement en une parole silencieuse et privée, une sorte de «  dialogue de l’âme avec elle-même  » (Platon). La pensée n’est donc rien d’autre qu’un langage intérieur s’exerçant avec les mots. La pensée n’existe que par son extériorisation par le langage. Vouloir saisir sa pensée sans les mots cela reviendrait à vouloir « monter sur ses propres épaules ». Il ne nous reste donc à examiner le rapport art et langage. L’art « dit-il » ce que les mots ne peuvent dire?

II ART ET LANGAGE.

Le problème de l’insuffisance des mots nous renvoit directement à la question de l’expression esthétique. Lorsque nous considérons certaines formes d’expression comme l’expression artistique (une toile, une symphonie….), il semblerait qu’il y ait là quelque chose qui fasse sens mais qui ne soit pas réductible au langage: quelque chose se dirait à travers l’art que les mots ne peuvent réussir à transmettre , à communiquer (Peinture, architecture, sculpture…). N’est-ce pas là un ineffable sans parole qui s’exprime, quelque chose qui cherche un sens hors des mots et qui du même coup rend la parole muette et impuissante? Un tableau, une musique ont un sens qui ne peuvent se réduire au discours que l’on émettrait à leurs propos. Je peux parler de la symphonie mais jamais la parole ne pourrait remplacer la symphonie elle-même.

Qu’est-ce donc que l’art si le discours peut exprimer mieux que lui ce qu’il cherche à exprimer? N’est-ce pas justement parce qu’il y a quelque chose que la parole ne peut produire qu’il y a une expression artistique? D’où cette idée que s’il y a de l’art, c’est que nous avons besoin d’autre chose que des mots pour exprimer la réalité, nos pensées et nos émotions. Si nous pouvions tout dire, pourquoi aurions nous besoin de la musique? L’art permet donc de combler un vide dans l’expression. C’est aussi pourquoi le rapport art et philosophie est toujours problématique: l’une exprime des idées par l’intermédiaire du langage, l’autre refuse le signe linguistique pour son expression propre. En ce sens, là où il y a de l’art, il n’y a pas de philosophie (de discours) au sens propre du terme, même si, par ailleurs, l’art donne à penser: l’art nous livrerait un sens sans discours que le mot ne pourrait nous livrer. Dès lors, l’art est avant tout l’expérience d’un plaisir esthétique. On contemple un paysage, on écoute une symphonie. On s’abandonne alors à la jouissance silencieuse avec laquelle les mots ne rajoutent rien et coïncident difficilement. Tout n’est pas langage. Les milles subtilités que notre âme ressent, les émotions les plus diverses échappent à la grossièreté du vocabulaire qui est trop général pour rendre compte des différences du réel. Van Gogh pour nous faire partager son tourment ne rédige pas un essai sur la souffrance; il nous donne à voir des soleils tourbillonnants et du jaune qui vibre sur la toîle dans l’intensité de l’angoisse. Le sensible ici nous révèle quelque chose que la langue ne peut pas dire, un sens dans l’expression qui n’est plus une signification par la parole. Il en est de même alors pour n’importe quelle sorte de sensations et d’émotions.

Le miroir brisé.

Cependant, ce point de vue pourra sembler un peut rapide et simpliste. Faut-il vraiment considérer l’art comme une sorte d’autre « langage » capable de nous délivrer du sens mais hors des mots? Diderot dans ses Salons , se confronte à ce problème en analysant une toile, celle de Greuze (18ème): Le Miroir cassé , tableau dans lequel on peut observer une jeune fille pleurant à coté d’un miroir brisé. En parlant de ce tableau, Diderot remarque qu’il ressemble à un autre tableau de Greuze: L’oiseau mort où une autre jeune fille pleure également mais cette fois-çi à coté d’un oiseau mort.

Diderot nous dit à ce propos: «  Ne trouvez-vous pas qu’il y ait de la bêtise à attribuer les pleurs de la jeune fille à la mort de l’oiseau autant que la tristesse de la jeune fille du salon à son miroir cassé? Cet enfant pleure autre chose, vous dis-je « . Diderot poursuit son analyse en disant que si l’on se demande quel est donc cette autre chose pour laquelle la jeune fille pleure, nous sommes des naïfs. Diderot alors, ne vous répondra pas et dénoncera ironiquement votre lecture projective: elle pleure la perte de son oiseau ou «  la perte de tout ce qu’il vous plaira « . En fait, ce que veut faire Diderot en rapprochant ces deux tableaux, c’est montrer qu’il n’y a pas à discourir, ni à répondre, que le tableau n’est pas un miroir qui refléterait un sens caché: c’est la brisure du sens que pleure la jeune fille, la perte, avec le miroir ou l’oiseau de toute référence et de tout discours, la perte de l’objet qui engendre une certaine mélancolie. Toutefois, croire que ce tableau serait une allégorie de la peinture n’est-il pas encore un sens que nous donnerions au tableau?

Ordre figuratif et ordre discursif.

En fait, ce n’est pas le tableau qui « discourt ». Un tableau « ne veut rien dire ». Si tel était son objet, il serait inférieur à la parole et devrait donc être complété par le langage pour recevoir un sens. En réalité, il y a un écart entre l’ordre du figuratif et l’ordre discursif que rien ne saurait combler. Le tableau en soi est incapable d’exprimer un sens. De même, Freud pour faire comprendre que le rêve est une écriture figurative avec ses lois propres et intraduisible prend la peinture comme exemple:

«  Le rêve n’a aucun moyen logique de représenter les relations logiques entre les pensées qui le composent. Ce défaut d’expression est lié à la nature matériel dont le rêve dispose. Les arts plastiques, peinture, sculpture, se trouvent dans une situation analogue: là aussi le fondement de l’impossibilité d’exprimer est dû à la nature de la matière utilisée « .

Dès lors, l’insuffisance d’expression du rêve devra être comblée par l’analyse interprétative du psychanalyste qui, du fait de l’écart entre figuratif et disursif sera « interminable ». Ce que montre l’analyse du rêve et de l’art, c’est que s’il y a tentative de discours sur l’un ou l’autre, l’entreprise est infinie… et impossible. Si vous souhaitez faire parler un tableau ou une statue pour leur extorquer leur « pseudo secret » vous entamez un mouvement sans fin. Il résulte de cela que le figuratif empêche que l’on puisse à son sujet s’arrêter et dire qu’il a tel ou tel sens, de même que le rêve. Le figuratif, même s’il débouche sur des discours qui tentent, sans fin, de combler cet écart entre figuratif et discursif, est en lui même muet, silencieux. Il ne « dit » rien. Pour reprendre une expression de Malraux, la voix de l’oeuvre, c’est d’abord « la voix du silence ». Du coup, la peinture ne signifie rien, elle ne fait que rentrer dans le possible d’un jeu immense de formes qui laisse place à un silence définitif ou à un commentaire infini. C’est pour cela qu’on n’aura jamais fini de parler d’une oeuvre: c’est précisément parce qu’elle ne veut rien dire, où que si elle veut « dire », elle ne peut le faire qu’à l’aide du langage lui-même, un peu comme un titre nous éclaire l’image d’une peinture. La toile ne prend sens que dans et par le langage.

Ce que tente peut être de nous faire comprendre Diderot, comme sans doute, le peinture moderne qui ne « représente » plus rien, c’est qu’il n’y a pas de sens hors du langage et l’art n’est pas là pour exprimer un sens caché, sinon l’art devrait immédiatement céder la place au discours. Si nous voulons à tout prix qu’une oeuvre ait un sens, nous tiendront alors un discours sur elle et c’est ce discours qui donnera du sens, mais non l’oeuvre elle-même. Nous pourrions alors en déduire qu’il n’y a peut être pas de sens en dehors des mots: on regarde un tableau mais on recherche un sens par la parole. Hegel disait d’ailleurs que la poésie était la forme la plus parfaite de l’art car elle se servait aussi du sens et du langage. Il n’ y a donc peut être pas de sens avant qu’il y ait du langage: rien n’est dit en dehors du langage, même à travers l’art.

Ainsi, on ne peut dissocier le signe du sens et il est impossible de signifier hors des mots. C’est la raison pour laquelle il n’a pas d’indicible ou d’inexprimable. Lorsque je cherche mes mots, c’est toujours avce d’autres mots et l’ineffable n’est qu’une illusion produite par le lanage lui-même. Le silence est donc en soi absurde, et si on lui attribut plus tard un sens/ « ce silence est pesant », c’est encore par les mots, comme on attribut par les mots un sens à notre inconscient ou à nos rêves. il résulte de cela que les choses en elles mêmes ne veulent rien dire: c’est par son discours que l’homme est capable de signification. Il n’y a donc pas d’indicible mais seulement du non dit . Tout dire serait donc un travail et non une possibilité donnée d’avance. Comme Sartre citant Alain, nous pouvons dire qu’on ne nous a rien promis » (voir texte), que l’expression n’est pas donnée: elle est à conquérir.

III ON PEUT DONC VIRTUELLEMENT TOUT DIRE… à condition…

Tout est donc réductible au langage, tout peut être dit : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément  » Boileau in Art poétique. . Qu’est-ce donc que le langage ne pourrait pas traduire? Il peut tout dire et exprimer la réalité. Il n’y a donc pas de sens indépendamment des mots.

La créativité infinie du langage est d’ailleurs le meilleur moyen d’exprimer l’absence de limite de l’expression linguistique. Une des caractéristiques essentielle du langage est celle de l’infinité de ses combinaisons possibles que rend possible l’articulation des éléments linguistiques: tout locuteur est capable de produire des phrases inédites et originales, de formuler une nouvelle pensée, de s’élargir à la fiction, au fantastique (ex :la poésie surréaliste qui cherche à rompre les cadres étroits du langage ordinaires et des paroles convenues). L’illimitation de la parole manifeste donc le pouvoir de notre pensée et son inventivité permanente. Le stock des mots n’est jamais défini une fois pour toute: je peux même créer mon propre langage, comme c’est le cas en philosophie, en science et en art et en outre il faut aussi signaler que le sens même des mots est évolutif et est fonction des nuances des phrases, des contextes, de l’utilisation de métaphores…ect. La possibilité de la signification semble donc illimitée. C’est ce que linguiste Noam Chomsky appelle la compétence linguistique , cette possibilité syntaxique et sémantique de construire un nombre infini de phrases de tous sens et longueur. La langue est créativité: «  Chaque énoncé se ramène à des éléments qui se laissent combiner librement selon des règles définies de sorte qu’un nombre assez réduit de morphèmes permet un nombre considérable de combinaisons, d’où naît la variété du langage qui est capacité de tout dire  » souligne E. Benveniste dans son ouvrage: Problèmes de linguistique générale .

L’on peut exprimer ce que l’on veut. Le principe d’exprimabilité selon Searle est le principe selon lequel tout ce l’on veut dire peut être dit, soit en améliorant sa connaissance de la langue, en l’enrichissant de termes nouveaux pour soi, ou en créant des néologismes. Toute pensée a un mot qui la définie de façon à ce qu’elle soit comprise par celui qui écoute. Tout peut être nommé à la condition d’inventer, et il n’y a pas a priori d’inadéquation du langage à son objet. La poésir est l’art dont la recherche est de dire ce qui ne peut pas être dit dans le langage de la prose. Elle se bat avec l’ineffable, entreprise chimérique qui en fait toute la beauté et la difficulté. Aussi, est-il dans son essence d’être obscure, mystérieuse, insaisissable. Par la poésie, nous vivons l’alchimie du verbe.

Ainsi, s’il y a difficulté d’expression, ce n’est pas la faute du langage, ce n’est pas que les mots manquent pour le dire, mais c’est de ma faute: c’est que les mots me manquent pour le dire. L’art de l’écrivain ou du poète est d’avoir les mots qu’il faut…

Comme le remarque Jorge Semprun dans l’Ecriture ou la vie : « Il n’y a qu’à se laisser aller. La réalité est là, disponible. la parole aussi. Pourtant un doute me vient sur la possibilité de raconter. Non pas que l’expérience vécue soit indicible. Elle a été invivable, ce qui est différent. Autre chose qui ne concerne pas la forme du récit mais sa substance, non pas son articulation mais sa densité. Ne parviendront à cette substance, à cette densité transparente, que ceux qui sauront faire de leur témoignage un objet artistique, un espace de recréation. Seul l’artifice d’un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement une vérité. Ceci est vrai de toutes les expériences historiques. On peut toujours tout dire en somme. L’ineffable dont on nous rabt les oreilles n’est qu’alibi. Ou signe de paresse. On peut toujours tout dire, l’amour le plus fou, la terrible cruauté. ]…[ On peut dire Dieu, ce qui n’est pas peu dire. On peut dire la rosée l’espace d’un matin et la tendresse. On peut dire l’avenir, les poètes s’y aventurent les yeux fermés, la bouche fertile. On peut tout dire, il suffit de s’y mettre. D’avoir le temps, et le courage d’un récit interminable, clôturé par cette possibilité de l’infini ».

CONCLUSION.

«  Ne pourrait-on imaginer, nous demande Wittgenstein, que quelqu’un qui n’a jamais entendu de musique, qui vient chez nous et qui entend Chopin, soit convaincu que c’est un langage et que l’on veut simplement lui en tenir le sens secret? « . Mais quel étrange langage dont la connaissance est moins un compréhension qu’une expérience vécue, qui ne dit pas son sens mais le montre dans la simultanéïté des formes! Il convient plutôt d’opposer deux modes du signifier: l’un, de l’ordre du discours, l’autre de l’ordre des formes. En comprenant que l’art n’est pas un langage ayant pour but de dire les choses, nous comprenons aussi que le langage possède en lui-même la possibilité de tout dire mais que cet effort relève d’un effort de création personnelle et originale qui nous montre que parler est à jamais une tâche infinie, car nous n’aurons jamais finit de tout dit. Ce dont on ne peut pas parler, il faut essayer de le dire. Contrairement à ce que disait Wittgenstein, ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut pas le taire mais essayer de trouver les mots qui conviennent. Ce n’est pas les mots qui manquent, en réalité, c’est moi qui manque de mots.

Texte de Sartre: « Il se peut que je m’agace, aujourd’hui, parce que le mot « amour » ou tel autre ne rend pas compte de tel sentiment. Mais qu’est-ce que cela signifie? A la fois que rien n’existe qui n’exige un nom, ne puisse en recevoir un et ne soit, même négativement, nommé par la carence du langage. Et, à la fois, que la nomination dans son principe même est un art: rien n’est donné sinon cette exigence: « on ne nous a rien promis » dit Alain. Pas même que nous trouverions les phrases adéquates. Le sentiment parle: il dit qu’il existe, qu’on l’a faussement nommé, qu’il se développe mal et de travers, qu’il réclame un autre signe ou à son défaut un symbole qu’il puisse s’incorporer et qui corrigera sa déviation intérieure; il faut chercher: le langage dit seulement qu’on peut tout inventer en lui, que l’expression est toujours possible, fut-elle indirecte, parce que la totalité verbale, au lieu de se réduire, comme on croit au nombre fini des mots qu’on trouve dans le dictionnaire, se compose des différenciations infinies – entre eux, en chacun d’eux – qui, seules, les actualisent. Cela veut dire que l’invention caractérise la parole: on inventera si les conditions sont favorables; sinon l’on vivra mal des expériences mal nommées. Non: rien n’est promis, mais on peut dire en tout cas qu’il ne peut y avoir a priori d’inadéquation radicale du langage à son objet par cette raison que le sentiment est discours et le discours sentiment ».

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L'analyse des sujets en "peut-on" - exemple : "Peut-on tolérer toutes les opinions ?"

Publié le 22 Juin 2019, 15:51pm

Catégories : #philo (méthodologie)

L'analyse des sujets en "peut-on" - exemple : "Peut-on tolérer toutes les opinions ?"

Une difficulté propre à la dissertation mais que l’on retrouve dans beaucoup de sujets est le début de l’énoncé « peut-on ». C’est un grand classique des énoncés de dissertation, donc que signifie « peut-on » et comment fait-on pour l’analyser classiquement ? Quelles sont les erreurs qui lui sont associées ?

I. Définitions

« Peut-on » veut toujours dire au moins deux choses. Premièrement, « peut-on » équivaut à « a-t-on la possibilité de », « a-t-on la capacité réelle de ». Deuxièmement, « peut-on » renvoie à la question de savoir « a-t-on le droit » ou « a-t-on la légitimité ».

Si on l’applique au sujet « Peut-on reprocher à une œuvre d’art de ne rien vouloir dire ? », une des erreurs consiste à n’envisager le « peut-on » que du point de vue de la possibilité de telle sorte que le sujet est traité souvent en se demandant s’il y a des œuvres d’art qui n’ont pas de signification.

II. Problématisation

On a pris des blocs, alors qu’un des enjeux précisément de la question est d’essayer d’envisager le problème de la légitimité, à savoir envisager le fait qu’on se demande si une œuvre d’art qui n’a pas de signification, qui ne veut rien dire, reste une œuvre d’art. Doit-on, a-t-on le droit et la légitimité de penser qu’une œuvre d’art peut très bien, c’est-à-dire a le droit, la légitimité, de ne rien vouloir dire ?

III. Piste de plan

Ces deux questions, si on les traite chacune pour soi, peuvent tout à fait être la base de deux parties. Premièrement, on montre que des œuvres d’art ont une signification spécifique, mais que d’autres n’en non pas. Une fois établi que certaines œuvres d’art n’ont pas de signification particulière, avec les difficultés qu’on a associées, montrer qu’elles en ont tout à fait la légitimité.

source :  https://www.lesbonsprofs.com/philosophie/l-analyse-des-sujets-en-peut-on-exemple-750

Un exemple d'analyse du sujet : "Peut-on tolérer toutes les opinions ?"

Cette définition et cette opposition permettent de commencer à entrevoir le   problème   que pose l'opinion : il n'est pas certain qu'il faille toujours la tolérer, puisqu'elle n'est pas certainement vraie, puisqu'elle s'oppose et fait donc peut-être obstacle à la connaissance authentique qu'est la science.

Si l'on reprend les divers éléments d'analyse découverts auparavant, on peut et doit alors reformuler et surtout expliciter le sujet de la façon suivante : il s'agit, ici, de savoir si l'on a le droit, s'il est légitime, de chercher à accepter ou supporter la totalité des opinions, c'est-à-dire tous les avis ou idées qui se caractérisent pourtant par l'absence de démonstration et leur incertitude.

Une telle reformulation permet de commencer à faire apparaître le problème impliqué par le sujet, qui devra cependant être encore précisé et développé en élaborant une véritable problématique.

source :  http://www.maxicours.com/se/fiche/1/3/20413.html

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dissertation philosophie peut on tout dire

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Peut on tout dire?

Par annaaa234   •  20 Novembre 2021  •  Dissertation  •  3 102 Mots (13 Pages)  •  658 Vues

        Le langage au sens strict est une institution universelle et spécifique, qui comme dit Rousseau « distingue l’homme entre les animaux ». Pourtant, le langage n’est pas seulement un système de signes servant à communiquer les pensées, c’est aussi une activité sociale mettant ainsi en valeur une autre dimension du langage. Ces multiples fonctions langagières comportent leurs propres règles et grammaires spécifiques. Chacun a sa propre manière de raconter et d’interpréter. Il faut tout de même se fixer quelques conditions : comme celui d’éliminer les détails insignifiants pour en mettre d’autres en valeurs et ainsi raconter dans un rythme vivant et intriguant. Si le récit est restreint par des contraintes, est-il alors possible de tout dire ?

Outre ces contraintes du réel, on peut s’attendre à rencontrer un problème lorsque l’on expose ses idées.  Vais-je être compris ? Comment garder l’attention de mon public?  Ne vont-ils pas comprendre l’inverse de ce que j’explique ? Dire les choses est une merveilleuse capacité humaine. Le langage permet en effet de nous exprimer librement sur quelque sujet que ce soit.

Cependant, au-delà de cette liberté de penser qui reste intérieure, elle n’a pas forcement le droit d’être extériorisée. Elle peut s’avérer être dangereuse pour nous et autrui. Il convient donc de s’interroger sur les limites de ce principe et sur notre connaissances des conséquences de ces limites.

        Ainsi, qu’est-ce que « peut-on tout dire ? » signifie : en a-t-on la capacité et en a-t-on le droit ? N’a ton pas des limites à respecter ?

        Tout d’abord nous démontrerons que grâce au langage il est possible de dire beaucoup de chose, notamment traduire nos pensées, même si il reste difficile de s’exprimer dans certains cas. Puis, nous verrons que nous avons le droit de nous exprimer librement seulement sous certaines conditions car les conséquences de nos paroles peuvent être néfastes.

        Il en va de notre liberté d’expression mais aussi de notre responsabilité et de nos actes au sein de la société.

        Le langage nous permet de pratiquement tout dire, car il nous donne la possibilité d’exprimer des pensées d’abord imprécises et abstraites puis abouties et réfléchies. Ainsi, avec une cinquantaine de sons et de signes associés, chaque langue peut effectuer de multiples associations permettant de se faire comprendre. Ce fonctionnement rend possible la constitution de récits et d’énoncés à partir d’un nombre d’éléments réduits, d’où la richesse et la flexibilité du langage. Selon Saussure, la langue est un système comparable au jeu d’échec : un assemblage d’éléments indépendants qui se soutiennent mutuellement et qui ne peuvent pas se comprendre isolés.

Si nous considérons le langage comme un instrument à traduire les pensées, il en va que ces dernières soient toutes deux du même sens. On croit souvent que la pensée est antérieure au langage, sauf que celui-ci n’est qu’un instrument dédié à communiquer une pensée intérieure. Descartes, dans Le Discours de la méthode nous montre bien que la pensée est indifférente du langage : « Ceux qui ont le raisonnement le plus fort, et qui digèrent le mieux leurs pensées afin de les rendre claires et intelligibles, peuvent toujours le mieux persuader ce qu’ils proposent ». En effet, c’est avec une conviction claire et bien déterminée qu’il est plus facile de faire croire à son récit. On peut citer en exemple les religions : le Pape, le représentant de la religion catholique, est absolument certain de l’existence de cet être supérieur qui régit sa vie. A travers ses discours plein de foi et d’admiration envers Dieu, il parvient à convaincre ses fidèles de croire et d’œuvrer à accomplir les préceptes de Dieux. Mais croit t’on réellement en ce que nous disons ? Selon Platon dans Le Théete, la pensée n’est pas forcément cohérente avec la parole : « si se parler à soi-même c’est avoir une opinion, dans le cas au moins ou discours et opinion portent sur l’une et l’autre choses à la fois […], il n’y aura personne pour dire et avoir l’opinion que l’une est l’autre. ». En effet, il n’est pas rare de dire quelque chose dont on pense tout l’inverse, comme l’avis sur un dessin d’un enfant, qui n’est en réalité qu’un gribouillage. Mais ainsi, est-il possible de tout dire sans mentir ? Platon dans Le Georgias démontre que la parole est un acte mais bien souvent un acte de faussaire.

        Ainsi, le langage peut nous permettre de dire beaucoup de choses, en usant parfois de plusieurs moyens pour pouvoir réussir à faire passer notre parole. Mais il reste cependant des obstacles à la langue qui pourrait nous empêcher de tout dire. Quels sont donc les limites du langages ?

Premièrement, le langage ne nous permet pas de nous exprimer réellement et sincèrement sur nos sentiments. Le langage est en général efficace quand il s’agit de dire des pensées, mais en est-il de même avec les perceptions ? Comment traduire à un interlocuteur externe tous les mouvements internes qui m’habitent ? Quotidiennement, il est assez difficile de dire vraiment ce que nous ressentons. Nous sommes habitués à dire des pensées, des idées, mais au moment de décrire une sensation plus intime, il est plus compliqué de s’exprimer. Dans sa thèse, Saussure s’exprime sur la difficulté de parler lorsqu’un mot indique une idée générale et n’est donc pas assez précis pour définir le fond de notre pensée. Les mots sont généraux, universels, communs alors que nos pensées sont intimes, propre à chacun. Victor Hugo dit lui même dans une lettre à Léonie D’Aunet : «  les mots manquent, le cœur est plein, la parole est vide, comment dire qu’on aime ? Comment exprimer l’amour ».

Il est aujourd’hui d’autant plus difficile de s’exprimer car certains mots ont plusieurs sens et peuvent donc être interpréter au contraire de ce que l’on désire. Par exemple, le mot « canard » désigne à la fois un animal , un journal mais aussi une fausse note.

De plus, certaines choses ne peuvent pas être dites ou décrites. Elles sont au-delà des mots. Cela peut être un acte tellement horrible et immoral que rien que  l’énoncer est impossible. On peut par exemple citer les rescapés d’un camp de concentration, qui traumatisés par les horreurs subies sont incapable de placer des mots sur leurs souvenirs. Il est aussi difficile de s’exprimer sur des choses trop grandes, perçues comme extraordinaires. Par exemple, sur une chanson d’un artiste, il est difficile de décrire le mélange d’émotions que nous procure la chanson. Ces choses presque impossible à dire sont qualifiées d’indicibles.

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QUIZ: Le langage et la communication - Catégorie : Philosophie - 9 QCM - Difficulté : ⭐⭐⭐

Peut-on tout dire ?

Extrait du document.

« Analyser le sujet Le libellé est très bref et très clair ; il reprend une question ou une affirmation que l'on entend autour de soi, ou que l'on s'est déjà posé vis-à-vis de ses parents, de ses amis, etc. Chaque terme doit être pesé avec attention. « Peut-on » fait référence à la possibilité, mais aussi à la permission. Ce n'est pas parce que c'est possible que c'est pour autant permis. « tout dire » : de façon générale, le verbe dire signifie « affirmer » ou énoncer quelque chose qui possède un sens. L'expression « cela ne veut rien dire » le montre par la négative. Mais cela signifie aussi, de façon particulière, utiliser la parole, se servir du langage oral seulement. Or cela a son importance, car il peut y avoir des obstacles ou contraintes propres aux circonstances : par timidité ou autre, lorsqu'il s'agit de « prendre la parole » dans un débat ou d'adresser la parole à quelqu'un. Parfois aussi, la parole peut se déployer presque à notre insu : « on ne sait plus ce que l'on dit » ou « les mots dépassent la pensée », etc. Le problème ne se pose pas du tout de la même façon pour l'écriture. Il faut donc bien voir cette spécificité. Élaborer la problématique Il s'agit de voir s'il n'existe aucune sorte de limite à l'expression langagière, parlée ou générale. Comme la parole est d'abord un acte personnel et volontaire, et que le langage a pour fonction première l'expression de la pensée, on ne voit pas ce qui empêche quelqu'un a priori de dire exactement ce qu'il veut, comme il veut et quand il veut. Cependant, du fait du double sens du verbe « pouvoir », ces limites peuvent être morales et constituer des sortes d'interdits. Étant donné qu'il s'agit du langage et de parole en particulier, il y a aussi des obstacles psychologiques (a-t-on toujours la force ou le courage de parler ?) et surtout linguistiques (a-t-on toujours les mots qui conviennent ?). Dans ces deux cas, il n'y a pas la possibilité de tout dire. Inversement, quand il y a possibilité, y at-il permission ? Il faut donc examiner tous les types d'obstacles, sans quoi le sujet ne sera pas totalement traité. Introduction. Le verbe dire renvoie à l'acte d'énoncer un propos par la parole physiquement articulé avec l'intention de le communiquer. Il est donc inévitablement lier à la parole. Le verbe signifie aussi affirmer en connaissance de cause. Il s'agit ici de savoir si les mots, le langage peuvent couvrir tout le champ de l'expérience. Mais le verbe pouvoir indique aussi une question morale. Il semble bien que tout peut être dit, puisque ce tout n'a de sens que dans et par le langage qui le désigne. Les mots sont en effet des créations humaines. Il suffit alors d'inventer des mots pour toutes nos pensées, choses.

Toutefois, disposant de moyens finis, le langage peut-il exprimer le domaine illimité de ce qui est pensable, ou encore l'infinie diversité du réel ? Si le langage impose des limitations, alors la vocation du langage à la totalité semble bien devoir être remise en question: le langage est-il entièrement apte à exprimer toute la pensée ? Toute la réalité ? Et même s'il est possible de tout dire devons-nous toujours nous autoriser à tout dire, n'importe quand, n'importe comment et à n'importe qui ? 1) Le langage, de par sa nature, semble apte à exprimer la totalité de ce qui est pensé. a) De par la nature même du signe linguistique : Le signe linguistique unit en une transparente immédiateté son et sens. Il est la seule forme interne à la pensée, apte à l'accomplir pleinement. Pour beaucoup de philosophes, la pensée est langage. Le mot forme la totalité du signifiant et du signifié. Il y a bien une dualité, mais ce n'est pas la dualité entre le nom et la forme. « Le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique ». Grâce à son indépendance par rapport à la réalité, le lien avec le réel est arbitraire, le langage peut tout dire puisque tout est précisément la conception du monde impliqué par le langage. Le langage humain est « capacité de tout dire »( Noam Chomsky, Structures syntaxiques) Pour Saussure, la pensée ne serait nébuleuse sans rien de délimité avant l'apparition de la langue. L'invention du langage, du mot est donc destinée à faire naître la pensée, à lui donner une forme objectivable. Le mot alors ne serait que la forme objective de ce que nous avons dans notre pensée. Chaque mot inventé serait alors l'exacte réalité du concept que nous avons dans la pensée. C'est pourquoi aussi les vocabulaires scientifiques croissent en fonction des découvertes. Tout nouveau phénomène suscite l'invention d'un nouveau qui désigne le concept qu'ont les scientifiques ont à l'esprit. b) Il est vrai que le vocabulaire du dictionnaire ne couvre pas tout le champ de la réalité. Grâce à la double articulation des langues, l'homme peut dire beaucoup en combinant les phonèmes. Il s'agit d'un remarquable principe d'économie. Quelques dizaines de phonèmes et quelques milliers de monèmes permettent une énonciation ouverte à l'infini. Cet aspect combinatoire n'existe pas chez les animaux. Il permet ainsi de produire sans cesse des nouveaux messages en combinant des extraits, des mots. Le système est donc très performant. Il permet l'invention permanente tout en conservant la compréhension d'autrui. La double articulation est en effet basée sur des règles qui garantissent une compréhension commune sans jamais limiter la composition.. »

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Peut-on « tout » dire, y compris ce qui est blessant, violent ou faux ?

Pour garantir la paix sociale, il faut des bornes à la liberté d’expression, argumente Thomas Schauder, professeur de philosophie, dans sa chronique bimensuelle. Car en chacun de nous réside une tendance à devenir « esclave de sa propre faiblesse ».

Publié le 18 février 2019 à 17h15, modifié le 18 février 2019 à 17h15 Temps de Lecture 5 min.

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Twitter, représenté ici par son logo, a été associé à des cas de harcèlement.

Chronique Phil’ d’actu, par Thomas Schauder. L’affaire de la Ligue du LOL et l’enquête de la Fondation Jean-Jaurès sur le complotisme ont remis sur le devant de la scène le problème de la liberté d’expression et ses limites : peut-on tout dire, y compris ce qui est blessant, insultant, violent, horrible ou faux ?

Le discours du pouvoir va dans le sens d’une plus grande répression du cyber-harcèlement et des « fake news ». Mais, ce faisant, ne risque-t-on pas d’aseptiser le discours public, voire de n’autoriser qu’une « vérité officielle » qui fera, paradoxalement, le lit du complotisme ? Essayons d’y voir un peu plus clair.

Tout d’abord, le statut même de la liberté d’expression varie en fonction des contextes. Dans l’esprit de la plupart des gens, elle apparaît comme une valeur, presque sacrée, au point que lorsque je demande à mes élèves d’illustrer ce qu’est la liberté, ils prennent presque invariablement l’exemple de la liberté d’expression. C’est comme si la liberté d’expression se confondait avec la liberté elle-même.

Pour garantir la paix sociale, il faut des bornes à la liberté d’expression. Ces bornes sont inscrites dans la loi

D’un point de vue légal, la liberté d’expression est inscrite dès 1789 à l’article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen et reprise depuis à la fois dans la Constitution et dans les textes essentiels du droit international ( Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 , Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne de 2000 , etc.). Elle est souvent associée à la liberté d’opinion et à la liberté de la presse. Plus d’un siècle avant la Révolution française, Baruch Spinoza écrit dans son Traité théologico-politique que nul ne peut agir contre la loi du souverain, « mais il peut avec une entière liberté opiner et juger, et en conséquence aussi parler, pourvu qu’il n’aille pas au-delà de la simple parole ou de l’enseignement ».

On voit d’emblée se dessiner une limite à la liberté d’expression (limite qui ne sera jamais remise en cause dans les textes de loi) : l’expression ne doit pas passer à l’action. En effet, la liberté d’expression émane de la liberté de conscience, parce que celle-ci ne fait tort ni à l’Etat ni à autrui. Or dans certains cas, parler ou écrire est une action potentiellement nuisible. Si je pense qu’untel est idiot, ou laid, untel l’ignore. Et par conséquent s’en fiche. Mais si je le lui dis, je peux le blesser. Si je le lui répète quotidiennement et que j’amène d’autres personnes à se joindre à moi, je le harcèle. Pour garantir la paix sociale, il faut des bornes à la liberté d’expression. Ces bornes sont inscrites dans la loi : respect de la vie privée, interdiction de diffamer, de faire l’apologie de la violence, d’injurier, etc.

En 2015, à la suite de la tuerie de Charlie Hebdo , il a fallu rappeler à ceux qui dénonçaient le deux poids, deux mesures ( « Dieudonné, lui, il est censuré » ) et l’anticléricalisme de Charlie Hebdo ( « C’est pas bien de les avoir tués, MAIS ça ne se fait pas d’insulter la religion » ) que ce qui détermine les limites de la liberté d’expression, ce n’est ni « le seul décret de sa pensée » comme le dit Spinoza – c’est-à-dire l’appréciation de chacun – ni la volonté d’un groupement d’intérêts particuliers – comme une institution religieuse, un parti ou une entreprise – mais la justice et la loi.

Des solutions inadaptées

A cet égard, s’il est absolument nécessaire de lutter contre l’expression abusive, les solutions proposées par le pouvoir exécutif sont très paradoxales. D’un côté, elles sont très répressives (diminution du délai de prescription, interdiction de l’anonymat), et de l’autre, elles laissent beaucoup d’amplitude aux acteurs privés, que ce soit les entreprises comme Facebook, ou bien les structures associatives (préférées à l’école pour être chargées des actions de prévention).

Concernant le premier aspect, de nombreuses études tendent à montrer que la fin de l’anonymat pourrait se révéler contre-productive et antidémocratique. De même que la lutte contre le terrorisme, la lutte légitime contre le harcèlement, le sexisme, l’antisémitisme et autres ne doit pas céder à la tentation liberticide.

Toutefois, accorder sa confiance aux acteurs privés pour se charger de la « modération » des contenus comme de la lutte contre les fausses informations relève de l’illusion. En effet, ces acteurs ne sont pas neutres, même quand la modération est confiée à des algorithmes (qu’ils tiennent à garder secrets). Leur modèle économique repose sur la quantité de clics générée par un contenu. Or plus un contenu est choquant, plus il générera d’interactions, donc il sera privilégié par l’algorithme. Ce type de modèle favorise les comportements grégaires contre lesquels il s’agit justement de lutter ! Si le gouvernement veut vraiment que les comportements évoluent, il ne suffit pas de laisser faire, comme le veut le dogme libéral, parce que les réseaux sociaux n’ont aucun intérêt à ce que ces comportements changent, bien au contraire.

Lutter contre les discriminations, la violence et la désinformation relève de l’intérêt général, et c’est la mission de l’Etat

L’époque est au règne de l’émotion, qui a tendance à nous aveugler. On a tendance à se focaliser sur le ressenti des victimes. Mais sans vouloir nier ce ressenti, la lutte contre l’expression abusive ne concerne pas seulement les victimes, de même que l’antisémitisme n’est pas le problème des juifs ou le sexisme celui des femmes ! Lutter contre les discriminations, la violence et la désinformation relève de l’intérêt général, et c’est la mission de l’Etat.

Spinoza, encore une fois, nous apporte un éclairage précieux sur l’équilibre à trouver, dans une démocratie, entre la liberté d’expression et l’intérêt général. D’un côté, explique-t-il, le but de l’Etat est la liberté, c’est pourquoi la démocratie est le régime politique le plus naturel. Mais la liberté ne consiste pas à faire ou dire tout ce qu’on veut : c’est « vivre de son entier consentement sous la conduite de la raison ». C’est-à-dire ne pas se laisser aveugler et dominer par ses passions comme la colère, l’envie ou la haine.

C’est exactement ce que les exemples récents démontrent : que des journalistes très respectables se permettent « pour rigoler » d’insulter, de menacer et d’humilier des femmes, c’est la preuve que réside en chacun de nous une tendance à céder à ces passions antisociales, à devenir esclave de sa propre faiblesse. L’antisémitisme a déjà été tant de fois dénoncé, la thèse du complot sioniste tant de fois démontée. Ceux qui y croient sont insensibles aux arguments rationnels. Vous serez toujours soupçonné d’être vous-même juif, ou vendu à Israël ou que sais-je.

Nous n’avons jamais eu autant de moyens de nous exprimer. Et paradoxalement, des milliers de gens ont l’impression qu’ils ne peuvent pas s’exprimer, que « la parole doit se libérer » … Pendant des années, les essayistes ultraconservateurs ont dénoncé la bien-pensance et « la pensée unique » , voyageant de plateau en plateau… pour se plaindre qu’on ne leur donnait jamais la parole ! Ce n’est pas contre l’anonymat qu’il faut lutter, c’est contre la bêtise ! Et quand je vois que le terme « école » n’apparaît pas une seule fois dans la proposition de Mounir Mahjoubi [secrétaire d’Etat chargé du numérique] , je me dis qu’on n’en a pas encore pris le chemin.

A lire : Traité théologico-politique , de Baruch Spinoza, 1670.

Thomas Schauder est professeur de philosophie en classe de terminale à Troyes (Aube). Il décrypte régulièrement l’actualité dans Phil’ d’Actu, sur Le Monde Campus , et sur son site Internet, qui référence également ses autres travaux.

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Peut-on tout dire ? Une Dissertation Philosophique Approfondie

dissertation philosophie peut on tout dire

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Dans le domaine de la philosophie, une question récurrente est celle de savoir s’il est possible de tout dire, en d’autres termes, s’il existe des limites à la liberté d’expression. Dans ce contexte, nous allons tenter de répondre à cette question en nous appuyant sur une exploration conceptuelle et une analyse philosophique approfondie. La réponse à cette question pourrait avoir des implications significatives en termes de censure, de liberté d’expression et de droits de l’homme.

Exploration Conceptuelle : "Peut-on tout dire ?"

Dans les sociétés démocratiques, la liberté d’expression est consacrée en tant que droit fondamental. Cela signifie que chaque individu a le droit de s’exprimer librement, sans interférence ou répression. Cependant, cela ne signifie pas que l’on peut tout dire sans conséquences. Il existe des limites légales à la liberté d’expression, qui visent à protéger les individus contre les discours haineux, la diffamation et les autres formes de discours qui pourraient nuire à autrui. Par conséquent, tout en ayant la liberté de parole, nous avons aussi la responsabilité de l’utiliser de manière appropriée.

Ce concept de "peut-on tout dire" est aussi intrinsèquement lié à la notion de vérité. Dans une société où chaque individu a la liberté de s’exprimer, il s’ensuit que chaque individu peut exprimer sa propre version de la vérité. Cela conduit à un paysage d’opinions diverses et parfois contradictoires. Cependant, si l’on croit en l’existence d’une vérité objective, alors il y a certaines choses que l’on ne peut pas dire, car elles seraient fausses.

Enfin, le fait de savoir si l’on peut tout dire dépend également de la capacité de l’auditeur à recevoir ce qui est dit. En d’autres termes, même si l’on a la liberté de tout dire, cela ne signifie pas nécessairement que ce qui est dit sera compris ou accepté par les autres.

Analyse Philosophique Approfondie : Les Limites du Discours

Selon le philosophe Ludwig Wittgenstein, les limites de notre langue sont les limites de notre monde. En d’autres termes, notre capacité à exprimer nos pensées et nos expériences est intrinsèquement limitée par les limites du langage que nous utilisons. Cela signifie qu’il y a certaines expériences ou idées que nous ne pouvons tout simplement pas exprimer de manière adéquate, car il n’existe pas de mots pour le faire. Par conséquent, même si nous avons la liberté de dire tout ce que nous voulons, nous sommes toujours limités par les contraintes de notre propre langage.

Le philosophe français Michel Foucault

Enfin, le philosophe allemand Immanuel Kant a soutenu que nous ne pouvons jamais connaître les choses telles qu’elles sont en elles-mêmes, mais seulement telles qu’elles apparaissent pour nous. Cela suggère que même si nous avons la liberté de dire tout ce que nous voulons, nous ne pouvons jamais exprimer ou comprendre la vérité absolue. Notre discours est toujours limité par notre propre subjectivité et notre capacité limitée à percevoir le monde.

En conclusion, bien que la liberté d’expression soit un droit fondamental dans de nombreuses sociétés, il existe des limites à ce que l’on peut dire. Ces limites peuvent être imposées par la loi, définies par les contraintes de notre langage, ou façonnées par les structures de pouvoir et les régimes de vérité de notre société. De plus, notre capacité à comprendre et à exprimer la vérité est intrinsèquement limitée par notre propre subjectivité et notre perception du monde. Ainsi, bien que nous puissions tout dire en théorie, en pratique, il semble que ce ne soit pas possible.

Peut-on tout dire par le langage ?

Il est courant d'avoir l'impression de ne pas pouvoir dire ce que nous ressentons. Tout se passe alors comme si toute une partie de la réalité devait rester ineffable. Mais ne serait-ce pas une illusion ?

I Les limites du langage

1 le langage est une nomenclature.

Le langage est constitué de mots qui, à l'exception des noms propres, traduisent des genres, ce qui fait de lui une nomenclature . Ainsi, quand nous disons « le loup », nous visons peut-être un loup singulier, mais le mot que nous utilisons est comme une étiquette qui pourrait être collée à un grand nombre d'animaux similaires.

Une nomenclature est une instance de classification qui repose sur le repérage de caractères communs. Par exemple : un chat est un chat, quels que soient sa couleur, son caractère, etc.

Ainsi, le langage, qui découle de la nécessité pour l'homme de s'adapter au monde, retient seulement des choses leur «  fonction la plus commune  » et leur « aspect banal » (Bergson). Il s'agit alors de communiquer avec la plus grande efficacité, c'est-à-dire en occultant les détails afin de transmettre un message utile qui suscite les conduites les plus appropriées.

2 Des mots généraux qui ne restituent pas la singularité des vécus

Bergson explique qu'il en va de même pour nos propres états d'âme « qui se dérobent à nous dans ce qu'ils ont de personnel, d'originellement vécu ». C'est ainsi que le langage voile sous des catégories générales (l'amour, la haine, etc.) les nuances singulières de nos sentiments.

Certes, pour que la communication humaine soit possible, cela est indispensable, puisqu'en droit il faudrait une infinité de mots pour dire chacun de nos états d'âme et que ces mots parfaitement expressifs demeureraient incompréhensibles par les autres hommes.

Il n'en demeure pas moins que, ce faisant, l'individualité nous échappe . Nous ne pouvons faire autrement que nous mouvoir parmi des généralités et des symboles qui n'expriment pas la singularité des choses et de nos états d'âme. C'est ainsi, par exemple, que nous disons identiquement « je t'aime » à un parent ou à un conjoint, alors même que nous savons bien que nos états d'âme sont très différents.

Une conclusion semble donc devoir s'imposer : le langage n'a pas la capacité de tout dire, il se borne à exprimer des généralités. Il y aurait donc de l'ineffable.

II Pensons-nous en dehors des mots ?

1 l'ineffable.

Pour Hegel, prétendre penser sans les mots est une «  tentative insensée  » qui ne peut conduire qu'à la folie.

Ainsi, contrairement à un préjugé courant, l'ineffable n'est pas ce qu'il y a de plus haut et de plus raffiné, mais une pensée obscure qui n'est qu'« à l'état de fermentation, et qui ne devient claire que lorsqu'elle trouve le mot. » Autrement dit, le sentiment de ne pas trouver les mots adéquats pour exprimer une pensée n'est rien d'autre que le signe d'une absence de pensée.

2 La réalité objective des pensées précède-t-elle le langage ?

Considérer que certaines pensées ne sauraient être dites par le langage suppose l'existence de ces pensées avant leur formulation dans des mots. Selon Hegel, c'est là se tromper lourdement sur les pouvoirs du langage, car en fait « nous n'avons conscience de nos pensées, nous n'avons des pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective  » que leur confère le langage.

Ainsi, selon Hegel, une véritable pensée s'incarne dans le mot et, loin de n'être qu'une connaissance creuse, « l'intelligence, en se remplissant de mots, se remplit aussi de la nature des choses. » Le mot donne une forme objective aux pensées et aux choses en les délimitant, en les distinguant les unes des autres.

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Bac philo : notre kit de survie pour affronter la dissertation

La dissertation est ce moment parfois redouté où se joue l’année de travail des élèves de terminale. Il s’agit d’un exercice qui a ses règles. Pour parvenir à un bon résultat, il est impératif de ne pas vous laisser déborder et de vous appuyer sur un timing serré.

Retrouvez ce kit avec ses illustrations dans notre livre Guide de survie au bac philo , actuellement en librairie !

Bien gérer son temps, c’est l’une des clés d’une épreuve réussie au bac philo. Voici un petit programme à suivre pendant vos quatre heures d’examen.

Bien comprendre le sujet

D’abord, il faut choisir. Attention, cette étape est importante car définitive. Une fois déterminé, il ne faut pas, au bout de trente minutes, changer d’avis. Comme le dit Descartes, si vous êtes perdu dans la forêt, le meilleur moyen est de choisir une direction et de vous y tenir ! Ne vous précipitez pas sur le premier sujet venu parce qu’il comporte un terme qui semble vous rappeler un chapitre de votre cours. Réfléchir ne consiste pas à faire travailler sa mémoire ! Lisez attentivement les trois sujets et, pour les dissertations, analysez chaque question posée. Identifiez ce qu’on vous demande. Une dissertation n’est pas la récitation d’une question de cours, mais un travail de réflexion. Quelle question vous donne envie de penser ?

Saisir le problème

Votre choix est fait, oubliez les autres sujets. Les sujets de dissertation, le jour du bac, se présentent sous une forme interrogative. Formuler une problématique, c’est d’abord transformer une question en un problème. Avant même de vous demander ce que vous allez raconter et à quoi le sujet vous fait penser, il faut déterminer en quoi il pose problème. En d’autres termes, une question vous est posée, une première réponse vous paraît évidente, il faut alors vous demander en quoi cette dernière est insuffisante ou en quoi une autre réponse serait possible. Dès lors, puisque la première réponse ne suffit pas, ou puisque plusieurs réponses sont possibles, cela signifie qu’il y a un problème. Un exemple : « Faut-il vouloir la vérité à tout prix ? » On condamne généralement le mensonge et l’erreur. Pourtant, on dit également que toute vérité n’est pas bonne à dire, car la vérité peut blesser. Dès lors, quelle valeur accorder à la vérité ?

Rassembler ses connaissances

Une fois le problème posé, il s’agit de mettre en place les éléments qui vont permettre de le résoudre. Une première réponse à la question vous est venue ; vous devez chercher tous les arguments, les exemples et les références qui permettent d’aller dans ce sens. Attention, ce n’est pas au nombre d’idées ni au nombre de tirets que vous construirez votre dissertation. N’oubliez pas que, bien souvent, on se retrouve avec un brouillon bien rempli et on ne sait plus quoi en faire. Vous avez une première idée ; prenez une feuille vierge, écrivez ‑ la et cherchez sur cette feuille les éléments vous permettant de la soutenir. Par exemple : quelles sont toutes les raisons pour lesquelles on condamne le mensonge, l’erreur et l’illusion ? N’oubliez pas de numéroter vos brouillons ! Et interrogez-vous sur les conséquences de ce que vous avez dit. Par exemple : ne peut-il pas parfois y avoir une valeur de l’illusion ou tout au moins une fonction, une utilité ? Là, vous rassemblez de nouveau vos connaissances…

Construire son plan

Un plan, généralement en trois parties, est l’organisation des idées pour répondre à la question. Une fois que vous avez posé le problème et cherché des arguments, vous pouvez le construire. Il est toujours progressif. Reprenez tout ce que vous venez de faire et marquez les grandes lignes que vous allez suivre.

Composer une introduction

C’est l’heure de se mettre à rédiger. Débutez par l’introduction, que vous pouvez faire au brouillon. Même si vous n’avez pas établi tout ce que vous allez dire, il faut vous lancer pour avoir assez de temps pour rédiger. L’introduction doit rendre visibles le problème et les enjeux du sujet. Dès la première phrase, vous devez donner envie au correcteur de lire la suite. Pensez à la quatrième de couverture d’un bon roman policier et mettez l’intrigue en scène. L’essentiel est de montrer en quoi la première réponse que l’on pourrait avoir ne suffit pas. L’intro peut donc se dérouler en trois temps : la réponse immédiate ou l’accroche, suivie d’un terme d’opposition (« pourtant », « cependant », « néanmoins »…) ; les limites de cette réponse ; et, enfin, le problème et ses enjeux.

Rédiger le développement

La rédaction du développement va se faire directement au propre. Il vous reste alors une heure trente-cinq pour le rédiger. Cela fait globalement trente minutes par partie. Si vous avez bien organisé votre brouillon et numéroté vos feuilles, cela doit vous faciliter la tâche. Posez-vous une question centrale : « Qu’est-ce que je veux montrer dans cette partie ? » C’est cette idée qui doit, à chaque fois, vous guider. Faites des paragraphes. Si vous êtes bloqué, vous n’avez qu’une seule question à vous poser : « Que voulais-je dire ? », et dites-le simplement. N’écrivez jamais une page d’un bloc. Aérez votre discours. Passez des lignes entre chaque partie, allez à la ligne après chaque paragraphe.

Écrire la conclusion

Il ne s’agit pas de résumer le devoir, mais de répondre à la question posée. Vous avez montré en quoi elle posait problème (dans votre introduction), vous avez construit une argumentation pour répondre (c’était votre développement), maintenant, vous répondez. Le plus simple peut être de relire votre introduction pour donner une unité à votre devoir. Inutile de chercher une citation décorative pour ouvrir le propos… Ne vous posez pas trop de questions de forme, répondez simplement.

Relire le devoir

C’est la dernière étape. Inutile alors de chercher à reformuler des choses. Ne barrez rien, le stress risque de vous rendre mauvais juge. Corrigez simplement les fautes que vous voyez, et soulignez les titres des œuvres que vous avez citées.

© Philosophie magazine Éditeur

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  • Dissertation

Exemple de dissertation de philosophie

Publié le 26 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.

Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac).

Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d’une dissertation de philosophie , ainsi que la méthode utilisée.

Conseil Avant de rendre votre dissertation de philosophie,  relisez et corrigez  les fautes. Elles comptent dans votre note finale.

Table des matières

Exemple de dissertation de philosophie sur le travail (1), exemple de dissertation de philosophie sur le concept de liberté (2), exemple de dissertation de philosophie sur l’art (3).

Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Le travail n’est-il qu’une contrainte ? ».

Il s’agit d’une dissertation de philosophie qui porte sur le concept de « travail » et qui le questionne avec la problématique « est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ? ».

Télécharger l’exemple de dissertation de philosophie

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Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Etre libre, est-ce faire ce que l’on veut ? ».

Cette dissertation de philosophie sur la liberté interroge la nature de l’Homme. La problématique de la dissertation est « l’’Homme est-il un être libre capable de faire des choix rationnels ou est-il esclave de lui-même et de ses désirs ? ».

Sujet de la dissertation   de philosophie  : « En quoi peut-on dire que l’objet ordinaire diffère de l’oeuvre d’art ? ».

Cette dissertation sur l’art et la technique se demande si  l’on peut désigner la création artistique comme l’autre de la production technique ou si ces deux mécanismes se distinguent ?

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Debret, J. (2020, 07 décembre). Exemple de dissertation de philosophie. Scribbr. Consulté le 10 avril 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/exemple-dissertation-philosophie/

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Justine Debret

Justine Debret

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COMMENTS

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  2. Peut-on tout dire

    On peut tout exprimer à travers le langage, II. On ne peut pas tout dire avec le langage, III. Il n'est pas permis de tout dire. Note obtenue :12/20. Lors de mon premier jour à l'université, j'ai rencontré une fille prénommée Sarah. Tout de suite j'ai éprouvé des sentiments pour cette belle fille. Cependant je ne savais pas ...

  3. Peut-on tout dire?

    Dans un premier temps, nous nous demanderons si le langage nous donne le droit de tout dire. Puis, dans un second temps, nous nous interrogerons sur le fait qu'il est permis de tout dire. Le langage nous donne-t-il le DROIT de tout dire ? Le langage nous donne la capacité de quasiment tout dire.

  4. Peut-on tout dire

    Corrigé de la dissertation de philosophie, disponible sur le site chevet.unblog.fr, et rédigé par le professeur Eric Chevet. Premium . Compte. Français: Commentaires; Philosophie: Philo: Dissertations; Commentaires; Peut-on tout dire ? Dernière mise à jour : 07/06/2021 • Proposé par: Eric Chevet (professeur) Ce corrigé est disponible sur chevet.unblog.fr, un site externe à 20aubac ...

  5. PEUT-ON TOUT DIRE ? Corrigé

    Monsieur Jeff MINTSA. 3.49K subscribers. Subscribed. 37. 496 views 2 months ago PHILOSOPHIE METHODOLOGIE ET DEVOIR. PEUT-ON TOUT DIRE ? Corrigé - Méthodologie dissertation PHILO Nous...

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    Notre équipe de professeurs de philosophie se propose de réaliser pour vous un véritable corrigé de " Peut-on tout dire ? ". Votre sujet de philo sera traité selon les indications que vous fournirez. Vous pouvez même spécifier le délai sous lequel vous souhaitez recevoir votre correction.

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    Magali Bessone, François Calori, Marc Crépon, Catherine Larrère, Quentin Meillassoux, Alain Petit, Philippe Sabot, Ivahn Smadja. SUJET : « Peut-on tout dire ? Le sujet d'écrit proposé au concours 2007 avait pour ambition d'être un sujet très ouvert, offrant aux candidats philosophes et non-philosophes un très large éventail de ...

  8. Le langage peut-il tout dire

    C'est un lieu commun de dire que « chacun a le droit d'avoir son opinion ». Mais, si chacun a le droit de penser ce qu'il veut, a-t-il pour autant le droit de dire, grâce au langage oral ou écrit, tout ce qu'il veut sans aucune exception, sans aucune limite ?

  9. Peut-on tout dire ? (corrigé)

    Est-il possible de "tout dire", même de soi ? -> Limite de la connaissance de soi. Inconscient. Si "tout dire" = dire le tout, la totalité du réel alors la question devient "Peut-on épuiser le réel dans nos discours ?" : question de la vérité absolue et de la possibilité de l'atteindre. N'y a-t-il pas des "choses" qui échappent aux ...

  10. peut-on tout dire?

    Extrait du document. « PHILOSOPHIE : Peut-on tout dire (deuxième version) Lorsque nous nous demandons s'il est possible de tout dire, nous supposons le fait que cela ne le soit pas forcément. Dans le verbe « pouvoir », nous retrouvons la capacité. Le langage peut-il alors exprimer l'indicible ? Nous retrouvons aussi la question de l ...

  11. Peut-on tout dire? » Philophore

    On peut toujours tout dire en somme. L'ineffable dont on nous rabt les oreilles n'est qu'alibi. Ou signe de paresse. On peut toujours tout dire, l'amour le plus fou, la terrible cruauté. ]…. [ On peut dire Dieu, ce qui n'est pas peu dire. On peut dire la rosée l'espace d'un matin et la tendresse.

  12. Peut-on tout dire?

    Peut-on tout dire ? Brouillon. a) Analyse des concepts : Pouvoir : faculté, droit, possibilité. Tout : ce qui est complet, intégral, entier. La totalité renvoie potentiellement à l'être tout entier. Dire : exprimer, émettre, communiquer, nommer.

  13. Dissertation "peut-on tout dire ?"

    Télécharge Dissertation "peut-on tout dire ?" et plus Examens au format PDF de Philosophie sur Docsity uniquement! PEUT-ON TOUT DIRE ? INTRODUCTION Les hommes ont la capacité de parler, et donc de "dire" à travers le langage. Ce mot se définit comme étant l'ensemble des signes et des codes qui nous permettent de ...

  14. L'analyse des sujets en "peut-on"

    C'est un grand classique des énoncés de dissertation, donc que signifie « peut-on » et comment fait-on pour l'analyser classiquement ? Quelles sont les erreurs qui lui sont associées ? I. Définitions « Peut-on » veut toujours dire au moins deux choses. Premièrement, « peut-on » équivaut à « a-t-on la possibilité de ...

  15. Peut on tout dire?

    Ainsi, qu'est-ce que « peut-on tout dire ? » signifie : en a-t-on la capacité et en a-t-on le droit ? N'a ton pas des limites à respecter ? Tout d'abord nous démontrerons que grâce au langage il est possible de dire beaucoup de chose, notamment traduire nos pensées, même si il reste difficile de s'exprimer dans certains cas.

  16. PDF Sujet de dissertation philosophie : Peut-on dire tout ce que l'on pense

    Troisième partie : Peut-on tout dire ? Première partie : Nous ne pouvons pas tout dire, tout dépend des circonstances de la situation Il n'est pas permis de toujours tout dire, quand on doit annoncer une mauvaise nouvelle, on sait que cet instant sera douloureux, peut-être est-il préférable de

  17. Comment rédiger une dissertation de philosophie

    1ère étape de la dissertation de philo : déterminer le problème à résoudre. Pour Albane Delesque, le plus important c'est « de prendre le temps de réfléchir à la question posée. En faisant...

  18. Peut-on tout dire

    Extrait du document. Chaque terme doit être pesé avec attention. « Peut-on » fait référence à la possibilité, mais aussi à la permission. Ce n'est pas parce que c'est possible que c'est pour autant permis. « tout dire » : de façon générale, le verbe dire signifie « affirmer » ou énoncer quelque chose qui possède un sens.

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    Corrigé de la dissertation de philosophie, disponible sur le site alias.socrate.ecole.pagespro-orange.fr, et rédigé par le professeur Martial Martinez. Premium. Compte. Français: Commentaires; Philosophie: Philo: Dissertations; Commentaires; Peut-on tout dire ? Dernière mise à jour : 07/06/2021 • Proposé par: Martial Martinez (professeur) Ce corrigé est disponible sur alias.socrate ...

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    Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac). Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d'une dissertation de philosophie, ainsi que la méthode utilisée. Conseil. Avant de rendre votre dissertation de philosophie, relisez et corrigez les fautes. Elles comptent dans votre note finale.