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Le bonheur dépend-il de nous?

Par mmll   •  15 Décembre 2016  •  Dissertation  •  2 082 Mots (9 Pages)  •  19 296 Vues

Dissertation de philosophie :

Le bonheur dépend-il de nous ?

Nous pouvons penser à ce qu’il se passerait si l’on gagnait au loto, et que l’on devenait alors millionnaire. Nous allons alors nous imaginer heureux, réalisant tous nos désirs qui nous étiez auparavant irréalisables, tels que voyager où bon nous semble, ou encore pouvoir se permettre des choses matérielles avec les meilleurs avantages tels qu'une piscine qui serait chauffée quelque soit la saison.

Cependant, le fait de gagner au loto ne dépendra pas de nous mais du hasard. C’est donc celui-ci qui déciderait de notre destin. Or, nous savons qu’il est fort probable que nous ne gagnions pas à un tel jeu, étant donné les probabilités de chance qui nous sont proposées.

C’est pourquoi, en réfléchissant sur la question du bonheur nous pouvons nous demander : Serait-il préférable de nous laisser guider par le hasard pour tenter d’atteindre le bonheur ? Ou bien, ne serait-il pas plus ingénieux de tenter de l’atteindre par nous-mêmes ? Faudrait-il donc soumettre notre bonheur aux mains des circonstances extérieures que nous ne pouvons prévoir, plutôt que de le prendre nous-mêmes entre nos mains par exemple en adoptant une attitude, un état d’esprit face à ces circonstances que nous ne pouvons contrôler ?

Serait-ce alors la façon dont nous abordons ces évènements extérieurs, c’est-à-dire notre volonté qui pourrait nous permettre d’atteindre le bonheur ?

Autrement dit, le bonheur dépend-il de nous ?

Nous répondrons à ce problème en suivant. Pour cela, nous verrons tout d'abord en nous appuyant sur le point de vue de Socrate qu’il ne dépend pas de nous, mais des circonstances extérieures. Dans un second temps, en nous inspirant du point de vue de Descartes nous montrerons que le bonheur dépend que de nous. Puis, dans une troisième partie, nous constaterons en étudiant le point de vue de Hobbes que le bonheur ne dépend pas seulement de nous, mais aussi des circonstances extérieures.

I ] Le bonheur ne dépend pas de nous

Nous allons voir dans cette partie que le bonheur ne dépend pas de nous, en nous inspirant du point de vue de Socrate.

En effet, si nous analysons ce problème, nous nous rendons bien vite compte que le nous représentant l'Homme pose problème puisque comme nous l'avons vu à travers les textes de Calliclès, l'Homme est un être de désir.

Or, le désir ne dépend pas de nous car il se pose sur les choses matérielles, que ce soit une personne ou un objet.

Par exemple, le désir de fumer ne vient évidemment pas de nous, mais de la cigarette, si cette dernière n'existait pas alors celui-ci ne se serait jamais manifesté.

De plus, selon Socrate les désirs ne nous mènent qu'à l'inanité puisqu'en effet la réalisation de nos désirs ne pourra aboutir un jour, car après avoir réalisé un désir, nous ne sommes toujours pas heureux étant donné que d'autres désirs sont encore en attente d'être réalisé, et d'autres ne vont pas tarder à apparaître, et ainsi de suite en prenant également en compte le fait qu'un désir qui a déjà été satisfait va ré-apparaître de nouveau après chaque réalisation. Ceci représente le cycle continu du malheur puisqu'en effet nous sommes enfermés dans un cercle vicieux, ne nous menant qu'à l'inanité dans notre objectif d'atteindre le bonheur. D'ailleurs, Schopenhauer soutiendra également cette thèse du désir nous plongeant dans un ennui profond, une souffrance que nous aurions jusqu'à notre mort si nous continuons de désirer.

Dans ce cas, le désir étant issu des choses matérielles, il ne peut dépendre de nous. Le bonheur, suite à ces choses matérielles nous poussant à réaliser nos désirs, ne peut donc être atteint et ne dépendrait alors pas de nous, mais du monde matériel nous entourant provoquant une tentation en nous que nous pouvons appeler le vouloir qui nous pousse à la souffrance, et dont certains comme Calliclès se font piéger en pensant pouvoir atteindre le bonheur mais en vain.

Cependant, ne pourrions nous pas réagir face à cette domination des désirs, tel que nous puissions atteindre le bonheur par nous-mêmes, c'est-à-dire le faire finalement dépendre de nous et non du monde qui nous entoure? Ne pourrions nous pas nous débarrasser de cette tentation pour atteindre le bonheur?

En effet, nous pourrions peut-être faire en sorte de nous débarrasser de notre nature, c'est-à-dire de ne plus être un être de désir. Le bonheur dépendrait alors de nous puisque nous avons sûrement la possibilité de nous changer dans le but d'atteindre le bonheur.

II ] Le bonheur ne dépend que de nous

Pour traiter cela, nous nous appuierons sur le point de vue de Descartes majoritairement.

En effet, pour Descartes, le bonheur dépend de nous, il peut-être entre notre main si nous utilisons le vouloir dont nous avons parlé précédemment, plus précisément notre volonté en remettant tout en cause.

Pour lui, nous devons atteindre le bonheur en recherchant la certitude, car toute notre vie est criblée d'incertitudes qui nous parviennent de l'extérieur. L'extérieur serait alors un obstacle m'empêchant d'atteindre le bonheur. Nous cherchons alors la certitude dans le but d'être heureux. Pour cela, Descartes va remettre en cause chaque événements extérieurs, tout ce qui pourrait le pousser à croire quelque chose, et il va dire "non". Il se demandera alors : " Qu'est-ce-qui me garantit que ces disciplines sont fondées ? ". Il recherche ensuite les fondements du savoir. Ainsi, il faut s'extraire de notre déterminisme par un travail de la raison, puisqu'en effet en recherchant les fondements du savoir, nous réfléchissons par nous-mêmes, et une fois avoir trouver la vérité sur ces fondements, nous découvrons alors ce que dont nos véritables désirs, ceux qui ne sont influencés par le déterminisme. Nous apprenons ainsi à réorienter nos désirs en fonction de ce qui est possible. Ce travail sur nos désirs nous permettrait alors d'être heureux.

De plus, Schopenhauer rejoindra dans un sens le pont de vue de Descartes par le fait que pour lui, le bonheur dépend de nous. Cependant, il a une méthode complètement différente pour nous faire atteindre le bonheur par nous-mêmes. En effet, il réfléchira à une méthode consistant à supprimer  nos désirs en ayant recours à la méditation, remplaçant ainsi la réalisation de nos désirs qui nous mène comme nous l'avons vu précédemment chez Socrate à l'inanité. Cette méditation ayant pour but d'atteindre ce que Schopenhauer appelle le repos. Il s'agit d'un état de spiritualité dans lequel nous sommes dépendants de nous-mêmes car nous n'avons plus de désir qui auparavant nous dominaient, le bonheur dépendrait alors de nous. C'est donc le repos qui nous mènerait au bonheur. Or, nous ne pouvons atteindre le repos autrement que par nous-mêmes. C'est pourquoi, pour Schopenhauer comme chez Descartes, le bonheur dépendrait de nous.

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Dépend-il de nous d’être heureux ?

Des professeurs de philosophie ont endossé l’habit du lycéen afin de plancher sur de vrais sujets tombés au bac lors des années passées. Ils se sont prêtés au jeu, voici le fruit de leurs réflexions : des dissertations et explications de texte, réalisées en quatre heures chrono chacune. À vous de juger… Ces copies presque parfaites sont à scruter de près, car ce sont des devoirs de ce type – construits, informés et bien argumentés – dont les correcteurs raffolent.

Très bonne copie, rigoureuse et claire. Le problème est parfaitement posé en introduction, le développement est limpide, vous conduisant à une véritable réponse, simple et convaincante. Établir une conclusion de ce type demande un courage proprement philosophique.

Introduction / “Le bonheur réside-t-il dans la réalité des événements vécus ou dans l’état d’esprit adopté face à eux ?”

Par son étymologie, le bonheur (de « bon » et « heur ») renvoie au hasard. Serait heureux celui qui a de la chance. Et, en effet, si être heureux signifie voir tous ses désirs satisfaits, ne devons-nous pas admettre que cela relève plus du hasard que de notre volonté ? La santé, l’amour semblent par exemple être des domaines dans lesquels la volonté ne suffit pas à nous prémunir contre les coups du sort. Alors, ne sommes-nous pas impuissants face aux hasards de la vie, dont notre bonheur dépend ? Pourtant, cela supposerait une forme de fatalité. Ainsi nous ne serions pas suffisamment libres pour infléchir le cours de notre propre -existence. Le bonheur ne peut-il pas être produit par notre action, notre capacité à faire évoluer la situation en notre faveur ? Ne pouvons-nous pas être les véritables artisans de notre bonheur ? Plus encore, ne peut-on pas être heureux même si nous échouons à modifier notre sort ? Il arrive d’ailleurs qu’à circonstances égales, après un deuil par exemple, l’un soit heureux à nouveau quand l’autre n’y parviendra pas. Être heureux, c’est en effet aussi « se sentir » heureux, en toutes circonstances. Le bonheur se trouverait alors davantage dans l’état d’esprit adopté que dans les événements vécus. Dès lors, ne dépend-il pas de nous d’éprouver ce -sentiment de plénitude ? Mais comment y accéder lorsque les événements semblent y faire obstacle ?

Nous essaierons donc de voir s’il dépend de nous d’être heureux. Le bonheur réside-t-il dans la réalité des événements vécus ou dans l’état d’esprit adopté face à eux ?

Le bonheur n’est-il pas lié aux hasards de la vie, qui produisent satisfaction et insatisfaction ? Mais ne peut-on pas maîtriser notre existence pour être pleinement satisfaits ? Même lorsque les événements sont défavorables, n’est-il pas possible d’être heureux ?

Partie I / “Notre bonheur repose sur une part de chance que nous ne maîtrisons pas.” 

Le bonheur apparaît comme lié au hasard, d’abord par son étymologie. Être heureux signifie en effet ne manquer de rien. Or un tel état de satisfaction totale semble difficile, voire impossible à atteindre. À peine avons-nous satisfait un désir qu’un autre apparaît. Le désir ne semble pas être quelque chose que l’on puisse maîtriser, mais une force qui nous domine. Pire encore, le bonheur suppose une satisfaction durable, continue. Le plaisir, cette décharge ponctuelle éprouvée lorsqu’un désir est satisfait, ne suffit pas à faire notre bonheur, qui, lui, est durable. Là encore, il semble ne pas dépendre de nous d’accéder à un tel état. Si nous pouvons mettre en œuvre nos forces pour satisfaire ponctuellement un désir, comment nous assurer que cela durera ? Ainsi, dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, Kant définit le bonheur comme un « idéal de l’imagination » impossible à cerner, précisément parce qu’il nous est impossible de nous assurer que ce qui nous satisfera ponctuellement nous rendra heureux de manière pérenne. Comment être sûr, par exemple, que la richesse ne nous apportera pas plus de soucis que de satisfaction, que le savoir ne nous amènera pas à prendre connaissance de faits qu’il était préférable d’ignorer pour se maintenir dans une -heureuse illusion ? Ainsi nous ne pouvons être les auteurs d’une satisfaction durable et totale, car nous ne savons pas ce qu’il adviendra demain de ce que nous souhaitons aujourd’hui. Cela montre que le bonheur ne dépend pas de nous : il faudrait pour cela, selon Kant, être omniscient.

Comment, d’ailleurs, pourrions-nous espérer atteindre une satisfaction totale alors que nous vivons en société ? Le bonheur ne dépend pas de nous, individus, parce qu’il dépend de nous, -communauté. Notre bonheur dépendra donc aussi de la régulation publique qui peut nous apporter cette satisfaction du point de vue économique (en assurant une croissance nous garantissant une satisfaction matérielle), social (en nous protégeant, précisément, contre les aléas de l’existence comme la maladie, les accidents, le chômage), et politique (nous rendant libres). En somme, si la déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique reconnaît en 1787 le droit à la recherche du bonheur comme un droit naturel et inaliénable, elle reconnaît aussi que ce droit doit être garanti par l’État, qu’il ne dépend pas seulement de nous, mais de ce que la collectivité à laquelle nous appartenons nous fournit comme environnement.

Il ne dépend donc pas de nous d’être heureux, car, si le bonheur est un état de satisfaction totale et durable, nous n’avons pas une maîtrise suffisante du cours des choses pour éviter les événements qui pourraient nuire à notre pleine satisfaction. Est-ce à dire alors que l’homme est impuissant face au cours de sa propre existence ? La liberté dont nous sommes supposés être dotés n’implique-t-elle pas que nous soyons capables d’agir sur le cours des choses pour, loin de rester passifs, être les artisans d’un bonheur qui dépendrait alors entièrement de nous ?

Partie II / “Nous pouvons essayer d’infléchir le cours de notre existence pour atteindre le bonheur.” 

N’y a-t-il pas, dès lors, une forme de mauvaise foi à prétendre que nous sommes malheureux par le coup du sort ? La liberté ne suppose-t-elle pas, au contraire, une capacité à agir sur la réalité pour la transformer ? Dire que le bonheur ne dépend pas de nous, ce serait renoncer à cette liberté qui nous est pourtant essentielle. La liberté désigne la capacité à agir en accord avec notre volonté, envers et contre la réalité matérielle, naturelle, sociale, etc. S’abriter derrière les événements pour justifier que nous ne puissions être heureux, c’est s’avouer vaincus face à la réalité. C’est, en somme, une forme de cette mauvaise foi dont parle -Jean-Paul Sartre, qui consiste précisément à se réfugier derrière les circonstances pour se -décharger de l’énorme poids des responsabilités attachées à notre totale liberté. Or même celui qui est en prison est, d’après Sartre, capable d’agir sur son destin pour améliorer sa situation, essayer de se faire libérer, de s’échapper… S’il nous faut prendre notre liberté au sérieux, alors nous devons admettre que le bonheur dépend de nous. Même si nous vivons des situations que nous n’avons pas choisies, nous restons libres de décider ce que nous en faisons, nous restons libres d’essayer de les transformer et d’agir sur la réalité sans nous contenter de la subir.

C’est peut-être la raison pour laquelle tous ne parviennent pas à être heureux. Le bonheur dépendrait en effet de notre puissance. En tant que satisfaction de nos désirs, le bonheur est alors essentiellement lié à notre liberté d’agir. Tous ne peuvent pas obtenir ce qu’ils désirent, le bonheur est alors relatif non seulement parce que nous n’en avons pas tous la même définition, mais aussi parce que nous ne sommes pas tous égaux en termes de puissance. Nous ne possédons pas tous le même pouvoir d’infléchir la réalité, et c’est aussi en cela que le bonheur dépend de nous. C’est bien ce qui fait dire à Calliclès, dans le Gorgias de Platon, que le bonheur consiste à -laisser libre cours à ses désirs « pour celui qui est assez puissant pour les satisfaire » . La liberté est pouvoir, avant tout politique, celui de l’homme né fils de roi ou qui a su se hisser à un poste de commandement. Seul celui doté d’une telle puissance peut être heureux, car lui seul peut extraire de la réalité, par sa force, ce qui lui permettra de satisfaire ses désirs.

Alors, le bonheur comme satisfaction de nos désirs dépend donc de nous. Il est relatif à notre degré de liberté et de puissance. Pourtant, dans une même situation, de maladie par exemple, il est possible que l’un, même impuissant, soit -heureux là où l’autre ne l’est pas. Cela n’indique-t-il pas que le bonheur dépend de nous d’abord dans la mesure où il réside dans notre état -d’esprit plus que dans les circonstances vécues qui s’imposent à nous ?

Partie III / “Le bonheur tient d’abord à notre manière d’être.” 

Le bonheur est en effet aussi un sentiment, un état vécu. Dès lors, il peut reposer davantage dans ce que nous pensons des circonstances qui nous incombent. Même dans des circonstances défavorables, il nous est ainsi possible d’accéder au -bonheur grâce à la manière dont nous abordons ces événements. N’est-ce pas, d’ailleurs, ce que nous faisons pour un ami traversant une période difficile ? Nous ne restons pas silencieux, mais essayons de le réconforter, de le raisonner pour qu’il puisse envisager un futur bonheur possible au-delà de sa tristesse immédiate. Si nous le -faisons pour les autres, ne pouvons-nous pas le faire pour nous-mêmes ? Nous sommes habitués à nous croire impuissants face aux coups du sort. Mais ce ne sont pas les événements qu’il faut -forcer en notre faveur pour être heureux, c’est à nous-mêmes que nous devons faire violence pour nous obliger à voir ce qu’il y a de positif là où la tristesse domine. Une fois passé le choc et la peine d’un deuil, par exemple, nous pouvons -envisager d’être heureux si nous ne nous focalisons pas sur ce que nous n’avons pas ou plus (perte irréparable à l’égard de quoi nous ne pouvons rien) pour porter notre attention sur ce que nous avons (les souvenirs qui restent du disparu par exemple, la mémoire que nous portons de lui). Alors, vivre un deuil, même vivement, n’annule pas toute possibilité d’un bonheur futur. Il nous appartient -d’attacher notre esprit à ce que nous avons plutôt qu’à ce que nous n’avons pas. Là est le sens de la maxime stoïcienne, nous invitant à distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, comme l’avance Épictète. On accède au bonheur par la volonté, car elle nous permet de voir et penser la réalité sous l’angle nécessaire pour être heureux. Jean-Jacques Rousseau va finalement dans le même sens dans La Nouvelle Héloïse, même s’il arrive à une conclusion contraire, nous invitant à nous réfugier dans le « pays des chimères ». Ce n’est pas en essayant de transformer une réalité face à laquelle nous sommes souvent impuissants que l’on peut faire son propre bonheur, mais en nous satisfaisant de ce que nous avons : soit ce qui dépend de nous, soit ce refuge que constitue -l’imagination, l’anticipation, ce bonheur avant le bonheur qu’est le désir.

Le bonheur dépend donc de nous. Certes, les -circonstances extérieures pèsent sur nous et nous font éprouver, ponctuellement, tristesse ou joie, mais le bonheur, état de plénitude qui dure, ne se trouve pas dans les aléas des circonstances. Il est dans ce que nous en faisons. Maigre consolation pour celui qui est frappé par une tragédie, et sans doute dans certains cas ne reste-t-il rien vers quoi se tourner pour compenser ce que nous n’avons plus. En cela, sans doute ne pouvons-nous pas toujours être heureux. Mais si nous -pouvons l’être, cela dépend de nous et de notre capacité à accepter les événements.

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Dépend-il de nous d’être heureux ?

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L’aspiration au bonheur est une dynamique qui nous pousse à chercher constamment un sentiment de plénitude et de satisfaction. C’est une quête qui semble extérieure à notre vie quotidienne, un but à atteindre. Cependant, la question se pose : « Dépend-il de nous d’être heureux ? ». Par notre perspective subjective, nous sommes tentés de croire que c’est notre choix d’être heureux ou non. Pourtant, en observant la réalité sous une lens objective, d’autres facteurs entrent en jeu dans la définition de notre bonheur, notamment les aspects sociaux et économiques. Ainsi, la volonté personnelle et le libre arbitre ont un rôle à jouer, mais ils sont confrontés à des limites externes et incontrôlables. Par conséquent, il pourrait être nécessaire de chercher d’autres approches pour accéder au bonheur, en apprenant à accepter ces limites et à être reconnaissant de ce que nous avons. C’est ce que nous explorerons dans cette dissertation, en examinant les différentes interprétations du bonheur, le rôle de la volonté personnelle, les facteurs extérieurs et enfin, l’éventuelle réconciliation de l’individu avec son propre bonheur.

I. Les différentes perceptions du bonheur : entre l’idée subjective et l’objectivité sociétale

La définition du bonheur varie grandement d’une personne à l’autre, témoignant de sa nature intrinsèquement subjective. Pour certains, le bonheur peut résider dans l’accumulation de richesses matérielles et de possessions tangibles, pour d’autres, il peut se trouver dans le développement personnel, la réalisation de soi ou l’atteinte d’un état de satisfaction spirituelle. Ainsi, la vérité du bonheur n’est pas universelle, mais relative à chaque individu, à son caractère, à son contexte, à son vécu et à ses désirs.

Par contre, il existe une conception sociétale du bonheur qui tend à l’objectiver. Dans de nombreuses sociétés modernes, le bonheur est souvent associé à des critères précis tels que la réussite professionnelle, la possession de biens matériels, une relation de couple épanouissante, une bonne santé. Cette vision du bonheur tient souvent de l’idéal normatif et peut conduire à une forme de pression sociale.

Cependant, cette objectivation du bonheur peut être aliénante. Comme le souligne Rousseau « L’homme est né libre, mais partout il est dans les fers ». La société cherche à imposer une définition standardisée du bonheur qui peut se révéler contraire aux aspirations individuelles. Il s’agit donc pour chaque individu de distinguer son désir de bonheur personnel de celui prescrit par la société, sans pour autant renier totalement cette dernière.

La subjectivité du bonheur invite donc à une exploration personnelle, à une quête individuelle, tandis que son objectivation sociétale sert d’aiguillon, mais aussi de cadre, voire de limites. C’est dans ce réseau complexe d’interactions que se situe notre quête du bonheur.

II. Le rôle de la volonté personnelle dans la quête du bonheur : autodétermination et libre arbitre

Si le bonheur se trouve au croisement entre subjectivité et objectivité, il importe de questionner le rôle de la volonté dans sa réalisation. Pour Kant , la volonté est l’outil essentiel de notre liberté, et par là même, de notre bonheur. Nous avons le pouvoir de déterminer nos actions, de faire des choix en fonction de nos désirs et d’orienter notre vie en fonction de nos aspirations.

La notion d’autodétermination est donc cruciale dans la poursuite du bonheur. En effet, l’individu qui parvient à réaliser ses désirs, à maîtriser son propre destin, trouve un épanouissement, une satisfaction qui contribuent à son bonheur. C’est ce que Spinoza appelle la joie passive : le sentiment de satisfaction qui découle de la réalisation de ce que nous pensons être nos propres désirs.

Cependant le libre arbitre a ses limites et il serait illusoire de penser qu’il suffit de vouloir être heureux pour l’être réellement. Les contingences de la vie, les contraintes sociétales et les enjeux matérialistes peuvent entraver notre liberté et, par là même, notre bonheur. Le Stoïcien Epictète soutient d’ailleurs que la source de notre malheur se trouve souvent dans notre tendance à vouloir contrôler ce qui ne dépend pas de nous.

III. Les limites externes au contrôle du bonheur : facteurs socio-économiques, circonstances et destin

L’idée que notre volonté ne suffit pas à elle seule pour réaliser notre bonheur prend tout son sens quand elle est confrontée aux influences externes, notamment socio-économiques, qui peuvent nous affecter. On ne peut nier que l’environnement socio-économique influence directement nos conditions de vie, nos possibilités d’épanouissement et par conséquent notre bonheur.

Des circonstances de la vie, souvent imprévisibles, peuvent également entraver notre bonheur. Les aléas de la vie, la perte d’êtres chers, les maladies, les accidents, sont autant d’épreuves qui peuvent affecter notre bien-être émotionnel et notre capacité à être heureux. De même, le destin, perçu par certains comme une fatalité inévitable, peut être vu comme une contrainte supplémentaire à notre liberté et à notre bonheur.

Cependant, face à ces facteurs externes, la philosophie stoïcienne nous invite à distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, semblant ainsi nous inciter à opter pour une forme de résilience. Accepter ce que nous ne pouvons contrôler nous permet d’éviter le mécontentement, la colère et l’insatisfaction.

IV. Vers une réconciliation de l’individu avec son bonheur : l’importance de l’acceptation et de la gratitude.

Dans la recherche du bonheur, une des solutions pourrait ainsi résider dans une réconciliation de l’individu avec lui-même et avec le monde qui l’entoure. Cette réconciliation peut prendre deux formes : l’acceptation et la gratitude.

L’acceptation peut être perçue comme une forme de résignation ou de passivité. Cependant, dans une perspective philosophique, elle est plutôt une invitation à faire preuve de sagesse en reconnaissant nos limites et nos contraintes, sans pour autant renoncer à nos aspirations. L’acceptation n’est pas le renoncement à la volonté, mais la conscientisation de la réalité dans toutes ses dimensions.

La gratitude, quant à elle, est une attitude qui consiste à apprécier et à reconnaître ce que nous avons déjà. Elle nous invite à donner plus de poids aux aspects positifs de notre vie, nous permettant ainsi de cultiver une vision plus heureuse et plus équilibrée de notre existence.

L’acceptation et la gratitude deviennent donc deux attitudes clés pour se réconcilier avec notre conception du bonheur. Elles nous permettent, selon Epictète, de nous concentrer sur ce qui dépend de nous, c’est à dire notre attitude face aux événements, pour mieux vivre et être heureux.

En conclusion, il apparaît que le bonheur, bien que partiellement sous notre contrôle, est également influencé par une multitude de facteurs externes. Tout d’abord, notre perception personnelle du bonheur, souvent forgée par les valeurs et les normes de notre société, joue un rôle crucial dans notre quête du bien-être. Ensuite, notre volonté et notre libre arbitre sont des outils essentiels pour aspirer à ce bonheur, permettant l’autodétermination nécessaire pour atteindre nos objectifs. Cependant, il est important de reconnaître que notre bonheur est également limité par des facteurs externes, notamment les contraintes socio-économiques et les circonstances imprévues de la vie. Malgré ces obstacles, il est possible de trouver du bonheur en cultivant une attitude d’acceptation et de gratitude. La quête du bonheur est un équilibre délicat entre une poursuite active de ce que nous désirons et l’acceptation de ce qui est hors de notre contrôle. Dans cette perspective, il semble en effet dépendre de nous de cultiver notre propre bonheur, tout en reconnaissant judicieusement les limites de notre pouvoir. Notre bonheur dépend donc autant de notre attitude intérieure que de notre environnement et des circonstances extérieures.

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Le bonheur dépend-il de nous ?

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Epicure : le bonheur dépend-il de nous ?

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Bonjour, bienvenu dans cette vidéo dans laquelle nous allons parler d’Epicure et répondre à la question : le bonheur dépend-il de nous ?

Tout d’abord nous pouvons remarquer que la réponse ne va pas de soi. Si l’on se réfère à l’étymologie, le bonheur semble d’abord lié à la chance. En effet, bonheur, vient de « bon » d’une part et  « heur » d’autre part, qui en ancien français signifie la chance ou la fortune. Le terme français « heur » vient lui-même du latin augurium qui signifie « augure » ou « présage ». Alors si l’on s’en tient à l’origine du mot, atteindre le bon heur c’est avoir une bonne chance ou être favorisé par les circonstances.

« Nul ne peut être dit heureux avant sa mort » disait Solon

Un sage de l’antiquité En effet, si le bonheur est tributaire de la chance et que celle-ci est fluctuante, alors un malheur est toujours susceptible de nous arriver sans prévenir. Et on ne peut pas dire que le bonheur dépend tout à fait de nous. En ce sens, le bonheur, que l’on peut d’abord définir comme un état de satisfaction durable, semble donc dépendre du hasard plutôt que de nous-mêmes et des actions que nous pourrions entreprendre pour y arriver.

Cependant, Epicure, dans La Lettre à Ménécée s’oppose à cette thèse et entend montrer que le bonheur dépend bien de nous, c’est-à-dire de nos choix et de nos actions. Selon lui, Il est possible d’atteindre le bonheur notamment grâce à une méthode rationnelle.

Le plaisir n’est pas l’excès pour Epicure

Première précision importante, pour Epicure, le bonheur c’est le plaisir, mais il faut ici faire attention aux contresens. La pensée d’Epicure a souvent été mal comprise, ses contemporains le traitaient de pourceau et il a pu avoir la réputation d’un jouisseur On assimile alors l’épicurien au bon vivant, qui profite de la vie et fait beaucoup d’excès. Or, en réalité Epicure est à l’opposé de cette conception car par plaisir Epicure entend la suppression de la douleur. Le plaisir c’est ce que je ressens quand je ne souffre pas. Or, pour épicure le bonheur ne peut pas être atteint dans l’excès, car l’excès risque de nous donner des douleurs. Par exemple trop manger ou trop boire risque de nous rendre malade.

Il le dit très clairement dans la lettre à Ménécée :

« Quand donc nous disons que le plaisir est la fin, nous ne parlons pas des plaisirs des débauchés ni de ceux qui consistent dans les jouissances – comme le croient certains qui, ignorant de quoi nous parlons, sont en désaccord avec nos propos ou les prennent dans un sens qu’ils n’ont pas –, mais du fait, pour le corps, de ne pas souffrir et, pour l’âme, de ne pas être troublée. En effet, ce n’est ni l’incessante succession des beuveries et des parties de plaisir, ni les jouissances que l’on trouve auprès des jeunes garçons et des femmes, ni celles que procurent les poissons et tous les autres mets qu’offre une table abondante, qui rendent la vie agréable: c’est un raisonnement sobre, qui pénètre les raisons de tout choix et de tout refus et qui rejette les opinions à partir desquelles une extrême confusion s’empare des âmes. Or le principe de tout cela et le plus grand bien, c’est la prudence. »

Il ne s’agit donc pas de dire qu’il faut multiplier les désirs et les plaisirs et que cela nous rendra heureux. Pas du tout. Il faut plutôt être prudent et réfléchir pour faire ce qui nous rendra réellement heureux c’est-à-dire ce qui nous permettra de ne pas souffrir. Epicure le dit en ces termes : « La santé du corps, la tranquillité de l’âme sont la perfection de la vie heureuse ». Etre heureux pour Epicure c’est donc être en bonne santé physique et atteindre une certaine tranquillité d’esprit, c’est-à-dire ne pas être constamment inquiet ou dans la peur.

Cette conception du bonheur peut sembler étrange car elle est en opposition avec une conception plus commune du bonheur comme succession de plaisirs. Qu’est-ce qui explique cette vision du bonheur d’Epicure ? il faut d’abord dire qu’Epicure était quelqu’un de malade, il souffrait dans son corps, on comprend donc que pour lui le plaisir soit l’absence de souffrance.

Mais cela ne signifie pas que la thèse d’Epicure n’a rien à nous apprendre car nombreux sont les hommes qui en cherchant le bonheur se trompent et paradoxalement souffrent dans leur corps et dans leur âme alors même qu’ils cherchent à être heureux.

Pourquoi cela ?  Pourquoi tant d’hommes cherchent le bonheur et n’y parviennent pas pour Epicure ?

Pour Epicure, c’est parce que nous n’utilisons pas suffisamment notre raison. Il nous faut davantage réfléchir au type de désirs et de plaisirs qui peuvent être bon et éviter ceux qui vont en réalité nous rendre malheureux. ceux qui ne sont que des plaisirs illusoires ou de courtes durées.

En d’autres termes dans notre quête du bonheur : il y a des pièges à éviter :

1er piège : nous pouvons avoir tendance à mal anticiper les effets secondaires de la satisfaction d’un désir : Par exemple, si nous désirons boire de l’alcool, boire un verre ne nous fera pas beaucoup de mal, mais si nous en buvons 10. Alors le plaisir ressenti sur le moment va laisser place à un mal être et à une douleur. Epicure recommande donc de réfléchir afin d’avoir en tête les effets secondaires de la satisfaction d’un désir : l’idée est évidemment de plutôt éviter les plaisirs qui vont ensuite causer une douleur.

2e piège : Nous avons tendance à privilégier le plaisir immédiat, même s’il est peu intense par rapport à la possibilité d’un plaisir plus intense mais qui va demander plus de temps.

Par exemple, si je cède tous les soirs à mon désir de faire la fête, ce qui me donne un plaisir immédiat, je renonce rapidement au plaisir de réussir mes études. Pourtant, le plaisir de pouvoir faire le travail que je souhaite faire est sans doute supérieur car plus durable, au plaisir immédiat que j’ai en faisant la fête.

Epicure conseille donc de réfléchir et de se demander si un plaisir plus intense et durable ne vaut pas mieux qu’un plaisir immédiat mais éphémère. 

3e piège : Nous cherchons à satisfaire des désirs vains qui sont inutiles, voire nuisibles au bonheur car ils ne satisfont pas réellement nos besoins et ne sont en réalité jamais rassasiés.

Par exemple, nous pouvons croire parce que la société nous y pousse que pour être heureux il faut être riche, vivre dans une demeure luxueuse, manger les mets les plus raffinés. Mais en réalité, ces désirs sont inutiles, nous n’avons pas besoin de vivre dans une très riche demeure pour être heureux. Pour Epicure, avoir un toit sous lequel s’abriter est nécessaire mais également suffisant pour satisfaire notre besoin de protection.

Plus encore, ces désirs peuvent devenir un obstacle à notre bonheur car ce sont des désirs excessifs qui ne sont jamais satisfait. Si nous désirons avoir beaucoup d’argent et que nous l’obtenons, il nous en faudra ensuite encore plus, ou il nous faudra encore une plus grande maison etc … En d’autres termes ces désirs excessifs ont comme caractéristique principale d’être insatiables. Nous ne nous sentirons jamais satisfait. Nous voudrons toujours plus et donc nous ne serons jamais heureux.  

Ainsi pour Epicure, être heureux, demande de mesurer ses désirs voir de se défaire des désirs les plus inutiles. Epicure insiste en effet sur l’idée que le désir est un manque de quelque chose, c’est quelque chose que l’on a pas encore, mais que l’on souhaite obtenir. c’est donc d’abord une douleur.  

Et Si l’on désire quelque chose de difficile à obtenir cela sera plus douloureux encore car nous ne sommes pas sûrs de l’atteindre ou cela va prendre du temps. Le désir excessif va donc nous rendre inquiet et nous faire souffrir longuement. et quand bien même nous arriverions finalement à le satisfaire, nous nous y habituerons rapidement et il nous faudra encore autre chose de plus ou de mieux.  

Selon Epicure, Si nous sommes perpétuellement inquiets car nous voulons absolument des biens de luxe et n’y arrivons pas alors nous ne sommes pas heureux. Epicure préconise donc de trouver le bonheur dans des plaisirs simples et liés à des besoins naturels : être en bonne santé, avoir de bonnes relations avec les autres, avoir l’esprit tranquille etc

Il nous conseille d’utiliser notre raison pour distinguer les désirs naturels et nécessaires (boire, manger, avoir un toit, un ami, être libre) des désirs qui sont non naturels et non nécessaires. C’est-à-dire inutiles et illusoires. (être riche, avoir du pouvoir, être connu etc )

Les désirs naturels et nécessaires sont faciles à satisfaire, en les recherchant nous serons facilement satisfaits et donc heureux. Au contraire, les désirs non naturels et non nécessaire sont difficiles à satisfaire et ils vont donc nous rendre malheureux car ils vont nous empêcher d’atteindre l’ataraxie c’est-à-dire l’absence de souffrance dans le corps et dans l’âme.

Aux yeux d’Epicure, les hommes ont tendance à ne pas savourer suffisamment les plaisirs simples de la vie, ceux là même qui peuvent les rendre heureux et ne sont pas difficile à satisfaire. Au lieu de cela, nous avons tendance à ne pas avoir conscience de notre bonheur et à nous focaliser sur des choses finalement inutiles. C’est seulement quand nous perdons ce bonheur que nous prenons conscience que ce que nous avions nous permettait déjà d’être heureux.

Le sage, pour Epicure, est donc tempérant il désire peu et il est raisonnable c’est à dire qu’il réfléchie et anticipe les conséquences de ses choix. Il se contente de satisfaire ses désirs naturels et nécessaires et ainsi attend le bonheur. C’est pourquoi pour Epicure on peut dire que le bonheur dépend de nous, car nous pouvons apprendre à distinguer entre les bons désirs que nous allons pouvoir satisfaire et les mauvais désirs qui eux nous font souffrir.

Voilà pour cette vidéo j’espère qu’elle vous aura aidé à comprendre la thèse d’Epicure sur le bonheur.  Si cette question vous intéresse et que vous voulez davantage de contenu sur le thème du bonheur, vous pouvez regarder d’autres vidéos sur ma chaîne Youtube ici et pour d’autres articles de philosophie c’est ici .

Très bonne journée à vous

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Dépend t-il de nous d'être heureux ? (corrigé dissertation)

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Dépend t-il de nous d'être heureux ? Corrigé dissertation de philosophie à télécharger. La notion de bonheur est étudiée.

Description du document :

Auteur : florian v. (13 notes).

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Diplômé d'un BAC+5 en marketing et communication, actuellement directeur marketing pour un site ecommerce français.

Sommaire du document :

Introduction [b]I) Qu’est-ce que le bonheur ?[/b] A. Différence entre le plaisir, la joie et la béatitude. Aristote – Spinoza B. Le bonheur comme finalité de l’existence. Aristote C. Le bonheur ne peut être le bien suprême de l’existence. Kant [b]II) Le bonheur dépend-il de nous ?[/b] A. L’homme est responsable de son existence, et donc de son propre bonheur B. L’homme ne peut maîtriser entièrement sa propre destinée [b]III) Il est nécessaire d’être libre pour être heureux[/b] A. Le bonheur n’a de sens que si l’homme est libre. Hegel. Sartre B. Cependant, on ne peut pas considérer que l’homme est inconditionnellement libre. Spinoza – Freud. Conclusion

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