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  • Macroéconomie

Sujet : L’agriculture ivoirienne face aux défis du développement durable INTRODUCTION

dissertation de l'agriculture ivoirienne

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RAPPORT D’ACTIVITES 2022: COTE D’IVOIRE

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« Il nous faudra résolument aller à la transformation de la structure de notre économie agricole, en la faisant passer d’une économie agricole de subsistance, basée sur le volume, à une économie agricole à forte valeur ajoutée, tournée vers le marché ».

L’importance de l’agriculture Ivoirienne

Les défis liés à l’agriculture ivoirienne.

  • Les conflits fonciers et les troubles socio politiques entravent ce secteur
  • Les aléas et les changements climatiques, surtout la sécheresse, font chuter les productions.
  • Enclavement de plusieurs régions agricoles rendant difficile l’écoulement des produits
  • L’agriculture ivoirienne est encore extensive avec des techniques et matériels agricoles rudimentaires, archaïques.
  • Difficultés de conservation des produits agricoles surtout les vivriers
  • Faible transformation ou usinage des produits agricoles ivoiriens
  • La chute des prix des matières premières agricoles sur le marché mondial
  • Vieillissement des exploitations agricoles
  • L’impact des maladies des vergers
  • Les structures d’encadrement des filières agricoles ont une faible capacité d’action
  • Les détournements de fonds et la mauvaise gestion des structures agricoles surtout dans les filières café-cacao et coton-anacarde

Sources: Club CEDEAO

Passer à une agriculture de précision: la solution aux problèmes .

persee.fr

La stratégie du développement de l'agriculture en Côte-d'Ivoire

sem-link

  • Référence bibliographique

Sawadogo Abdoulaye. La stratégie du développement de l'agriculture en Côte-d'Ivoire . In: Bulletin de l'Association de géographes français , N°415-416, 51e année, Mars-avril 1974. pp. 87-103.

DOI : https://doi.org/10.3406/bagf.1974.4760

www.persee.fr/doc/bagf_0004-5322_1974_num_51_415_4760

  • RIS (ProCite, Endnote, ...)

Résumé (eng)

Abstract. - Since Indépendance, the Ivory Coast Economy shows a quite Japanese-type boom, especially by the progress of agriculture. Industry itself is based on the transformation of agricultural raw materials. The national Ivorian development is plannified by specialized State Companies : the SODEPALM, for instance, is responsible of the Palm Tree Planning. The good success of the enterprise is owed to scientific researches and well stiffed producers. The natural, historical and financial factors have been mobilized by the official Party, by a numerous immigrated manpower and by the per- sonnal impulse of President Houphouet-Boigny. The level reached by development brings up new problems, and following solutions are looked at : regionalization of the State Companies, a new effort towards food-producing crops, struggle against the lowering of money, and so on. In short, the development of Ivory Coast is by no mean miraculous : it only results from good planning and acting help by the State.

Résumé (fre)

Résumé. - L'économie ivoirienne connaît depuis l'Indépendance une croissance à la japonaise, dont l'agriculture est le moteur principal. L'industrie elle-même est avant tout fondée sur la transformation de matières premières agricoles. Cette croissance est l'élément essentiel d'un développement national planifié dont des Sociétés d'Etat, spécialisées dans un produit ou un groupe de produits, ont la responsabilité : la SODEPALM, responsable du plan palmier, en est le modèle le plus achevé. Leur succès est le fruit de choix rationnels, fondés sur les résultats de la recherche scientifique et un strict encadrement des producteurs. Les facteurs naturels, historiques et financiers favorables ont été mobilisés grâce à l'action d'encadrement du Parti, à l'accueil d'une abondante main-d'œuvre de migrants et à une volonté politique incarnée par le Président Houphouet-Boigny. L'étape atteinte par le développement pose de nouveaux problèmes qu'on envisage de régler par la régionalisation des Sociétés d'Etat, un nouvel effort de recherche sur les cultures vivrières, la lutte contre la détérioration des termes de l'échange, etc. Bref, le développement ivoirien n'a rien d'un « miracle » mais est le résultat d'un effort planifié et d'une organisation où l'Etat joue le rôle primordial.

  • 1. Une Nation en pleine expansion [link]
  • 2. Choix de l'Agriculture comme moteur principal de développement [link]
  • 3. Problématique de la diversification des cultures [link]
  • 4. Les solutions possibles [link]
  • 1. Un exemple : le plan palmier [link]
  • 2. Des cultures porte-drapeau [link]
  • 3. Structures ivoiriennes de conception et d'exécution des plans de développement agricole [link]
  • Résultats [link]
  • 1. Les conditions naturelles [link]
  • 2. Le financement de la diversification [link]
  • 3. L'influence des facteurs humains [link]
  • 1. Les problèmes techniques [link]
  • 2. Les Problèmes humains [link]

Liste des illustrations

  • SODE et évolutions des productions agricoles ivoiriennes [link]

Texte intégral

Bull. Assoc. Géogr. Franc. N° 415-416

Communication de M. Abdoulaye SAWADOGO *

LA STRATEGIE DU DEVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE EN COTE-D'IVOIRE

(*) Ingénieur agronome. Ministre de l'Agriculture de Côte-d'lvoire.

88 A. SAWADOGO

I. L'agriculture comme moteur du développement en Côte-d'Ivoire

1. une nation en pleine expansion.

La Côte-d'lvoire offre, à l'heure actuelle, l'image d'une nation en pleine expansion dans un climat humain exceptionnellement chaleureux.

Depuis son accession, en 1960, à l'indépendance, elle a réalisé des performances spectaculaires dans tous les domaines :

- Un taux de croissance de la Production Intérieure Brut (PIB) de 11,4 % l'an sur 10 ans, ce qui la place aux tous premiers rangs en Afrique. La PIB est passée de 2 807 millions de FF en 1960 à 8 280 millions de FF en 1970. Dans le même temps, le Produit Intérieur Brut du secteur primaire est passé de 1 220 000 000 à 2 253 720 000 FF (soit une progression de 6,4 % l'an bien que la part de ce secteur dans le PIB total se soit abaissée de 46,8 à 30,9 %). - Le revenu per capita a progressé dans la même période au rythme moyen de 7% l'an (de 614 FF à 1 207 FF). Ces chiffres montrent éloquemment que l'on se trouve en situation réelle de pays insuffisamment développé. - Les importations, en valeur, sont passées de 682 460 000 FF en 1960 à 2 319 720 000 FF et les exportations de 888 360 000 FF à 2 758 820 000 FF pendant la même période. La consommation nationale d'électricité a progressé de plus de 20 %. - A l'Indépendance, la Côte-d'lvoire n'a pas d'université, elle compte 54 établissements d'enseignement secondaire et 1 722 écoles primaires accueillant respectivement 1 1 500 et 200 000 enfants. Dix ans après, 500 000 jeunes Ivoiriens reçoivent un enseignement primaire, 75 000 fréquentent l'enseignement secondaire tandis que 3 000 étudionts se forment dans les facultés, écoles et instituts universitaires de Technologie de l'Université d'Abidjan et dans les grandes écoles.

Les chiffres qui précèdent situent l'intensité de l'effort de transformation d'un pays auquel peu osaient donner des chances de survie dans le contexte économique résultant de l'accession à l'indépendance, compte tenu de son dénuement en ressources minières et du déséquilibre structurel de son économie, dominée alors par la monoculture caféière.

Le paradoxe de la Côte-d'lvoire, c'est de s'être développé à partir de la seule agriculture, d'une agriculture de très petite exploitation familiale.

2. Choix de l'Agriculture comme moteur principal de développement

Le choix du secteur primaire comme moteur principal de développement tient à l'importance de l'Agriculture en Côte-d'lvoire.

La Côte-d'lvoire, c'est l'Agriculture et cela quel que soit l'angle sous lequel on se place.

- Au plan culturel : les civilisations ivoiriennes sont avant tout terriennes et paysannes. Les expressions plastiques, littéraires, métaphysiques ou scientifiques des cultures éburnéennes plongent leurs racines au plus profond des terroirs des communautés rurales.

- Au plan politique : c'est la lutte des planteurs pour l'amélioration de leur condition qui a déclenché le processus moderne de la revendication politique. Ils ont créé le Syndicat Agricole Africain qui don-

COTE-D'IVOIRE: AGRICULTURE 89

nera naissance au Parti Démocratique de Côte-d'lvoire, l'un des pères les plus authentiques du Rassemblement Démocratique Africain. Cela fait que la plupart des responsables politiques ivoiriens sont d'extraction paysanne et n'ont jamais rompu avec leurs origines.

Même chez les jeunes formés dans les Universités, les cadres civils ou militaires, on observe depuis 1965 un mouvement qui va s'accélé- rant de retour aux sources, à la terre.

- La population est essentiellement rurale: De 3 269 000 sur

3 735 000 habitants soit 87,5 % en 1960, le nombre de ruraux s'est élevé en 1970, à 3 676 000 sur une population totale de 5 1 15 000 personnes, soit 72 %.

En 1975, 66% des Ivoiriens, 60% en 1980 seront des ruraux. D'ailleurs bon nombre de citadins d'Abidjan, de Bouaké et a fortiori des agglomérations urbaines de moindre importance, vivent en fait de revenus tirés de la terre, maraîchage, élevage de volailles, pêche, tels ces Ebriés dont les hameaux se sont trouvés englobés dans la Métropole, mais qui ont su conserver intacte l'âme de leurs villages.

- En matière de distribution de revenus, c'est encore l'agriculture qui, de tout temps, fournit à la majeure partie de la population les ressources de son autoconsommation et ses rentrées d'argent. Le café, seul, touche 1 200 000 planteurs : une autre spéculation, le coton, a distribué en 1970, 18 millions de FF à 50 000 familles.

- Enfin, l'industrie nationale, dont le taux de croissance sur dix ans a dépassé 15 %, est avant tout à base de transformation de matières premières agricoles.

Même le secteur tertiaire, banques, assurances, transports, commerce, est placé sous l'influence directe de l'agriculture, dont la prospérité joue le rôle de moteur principal de la consommation, comme de l'épargne publique ou privée.

En bref, l'intensité des efforts déployés par la Côte-d'lvoire en faveur du développement de son agriculture s'explique par l'absence d'autre alternative et par la place de ce secteur dans la vie politique.

3. Problématique de la diversification des cultures

A l'indépendance, l'économie ivoirienne est très fragile en raison du poids excessif du couple café-cacao, surtout du café : sur 777 380 000 FF représentant la valeur des exportations du secteur primaire (soit 85 % des exportations totales), café et cacao contribuent pour 574 660 000 FF, soit plus de 63 % de la valeur de ces exportations totales.

Diversifier s'impose à l'évidence comme un impératif vital, pour le pays et pour ses habitants, dont la majeure partie tire ses revenus de l'agriculture.

Diversifier, soit, mais comment?

a) II s'agit d'identifier une ou plusieurs spéculations susceptibles d'alimenter le budget de l'Etat par des recettes douanières ; de pro-

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curer aux planteurs de café et de cacao d'autres sources de revenus en numéraire ; d'en créer, ex nihilo, pour les paysans de la savane.

b) La moindre des difficultés de l'entreprise n'est pas la dimension des actions à conduire. En effet, pour avoir la moindre chance de contrebalancer le poids énorme du café dans l'économie ivoirienne, les actions doivent intéresser la plus grande masse possible de ruraux et dégager des volumes importants de production.

c) II doit s'agir aussi d'une production compétitive, car le contexte politique n'est plus le même : l'indépendance, puis l'adhésion des anciennes colonies françaises au Traité dit de Yaounde d'Association avec la Communauté Economique Européenne entraînent la perte d'un accès privilégié à des prix garantis, au marché français.

L'institution du Tarif Extérieur Commun (T.E.C.), par ailleurs manipulé à leur guise par les fonctionnaires de Bruxelles et les ministres Européens, est loin de compenser la perte d'une situation aussi confortable.

d) Qui dit compétitivité, dit agriculture scientifique, mettant en œuvre les résultats d'une recherche agronomique avancée, en vue d'atteindre une productivité égale ou supérieure à celle des concurrents les plus efficients, pour une spéculation dont l'intérêt économique aura été prouvé par de sérieuses études de marché.

e) Ainsi, avec l'indépendance s'opère un changement radical quant aux préoccupations et aux méthodes d'actions rurales.

Seule une observation superficielle peut expliquer l'opinion selon laquelle la Côte-d'lvoire connaît, de 1960 à 1970, avec dix ans de retard sur le Sénégal, la phase optimale d'une agriculture de type colonial.

En conclusion, dans un contexte politique nouveau, caractérisé par l'ouverture de l'économie nationale aux courants, vivifiants parfois, mais souvent mortels, de la concurrence internationale, la problématique de la diversification est de promouvoir des cultures susceptibles, par une action de masse, d'offrir un contrepoids valable aux spéculations héritées du passé.

4. Les solutions possibles

a) L'intensification de l'exploitation forestière était une solution concevable. L'exportation de grumes et de sciages aurait pu contribuer rapidement à la quête de devises fortes et aurait pu alimenter convenablement les caisses de l'Etat. Le paysan aurait été le grand oublié de l'affaire.

b) Le cacao, handicapé par la grande variabilité de ses cours, la banane, peu compétitive face à la production centraméricaine, le caoutchouc alors dans une période de surproduction mondiale donc de bas cours, les denrées de l'alimentation locale (igname, manioc, plantain) sans débouchés nationaux ou régionaux appréciables, donc incapa-

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bles de ce fait de fournir des recettes au budget, n'ont pas offert de solutions acceptables.

Le choix de la Côte-d'lvoire s'est porté sur le palmier à huile pour la zone forestière et dans le même temps sur le cotonnier Allen en pays de savane.

Les contraintes nées de la volonté d'être compétitif au plan mondial ont pour effet de restreindre l'aire de l'éleiculture : Gagnoa est exclue, bien que souffrant particulièrement de la monoculture caféière, et quoique les rendements à l'hectare y soient équivalents à ceux du Dahomey ; Danané, Toulépleu également à cause de la distance au port d'Abidjan, bien que la productivité y soit équivalente à celle de la meilleure station ivoirienne, La Mé.

Le cotonnier, quant à lui, vient bien en situation forestière avec des tonnages à l'hectare supérieurs à la savane, mais une qualité inférieure de la fibre. Toutefois, l'extension de sa culture à tout le territoire national n'aurait pas manqué de créer des problèmes importants de logistique (mise en place des engrais, ramassage des récoltes, éloi- gnement des usines d'égrenage).

c) En 1965, le lancement du riz comme troisième culture de la diversification, va opérer la jonction et couvrir les « blancs » laissés par les opérations palmier à huile ou cotonnier alien : il vient bien partout, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest ; s'il n'est pas commercialisé, il n'embarrasse pas le consommateur qu'est le paysan.

La dimension géographique de l'opération, lancée partout à la fois, les retards des recherches relatives au riz pluvial, à Oryza Glaberrima, composante à 90 % de la riziculture traditionnelle, constituent de sérieux handicaps. L'opération riz a été l'occasion d'un nombre impressionnant d'innovations (support politique, coopération internationale, financement, techniques agraires). Elle marque surtout le premier grand effort de la Côte-d'lvoire dans un domaine beaucoup plus difficile que celui des cultures d'exportation, les productions alimentaires nationales.

Productions légumières, canne à sucre poursuivent à la fin de la décennie le même objectif d'autosuffisance alimentaire, de substitution aux vivres d'importation afin de réserver les devises gagnées par l'exportation à l'achat de biens d'équipements.

Les années consécutives de sécheresse au Sahel ayant mis le Mali, la Haute-Volta et le Niger dans l'impossibilité de satisfaire à la demande de protéines animales du Libéria, du Ghana et de la Côte- d'lvoire, l'urbanisation croissante et l'élévation concomittante de la demande intérieure en denrées alimentaires, ont infléchi, à l'heure qu'il est, l'action de développement de l'agriculture en direction de spéculations bivalentes recherchées aussi bien en alimentation humaine directe, que pour les unités fourragères : maïs, manioc, soja, semences fourragères (styloxanthès, panicum...).

Il convient de souligner que le développement de l'agriculture constitue un volet de la planification du développement économique et social de l'ensemble ivoirien. Les objectifs assignés au monde rural

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pour son progrès, s'inserrent dans le cadre général des objectifs de la Nation. Ils sont calculés de telle sorte qu'ils contribuent, s'ils sont atteints, à accroître le bien-être de tous, agriculteurs ou non. L'agriculture ne constitue nullement un univers à part, mais une partie intégrante et importante de l'activité générale.

N'aurait-on pas abouti à des résultats meilleurs en encourageant dans chaque terroir le maximum possible de cultures, ici de petites parcelles de canne à sucre, de ricin, de tomate, sisal, kénaf ou coton, là de petits vergers d'hévéa, de kolatiers, orangers, manguiers, bananiers, voire de mûriers ?

Pour étudier la stratégie du développement de l'agriculture ivoirienne, il est plus commode de la saisir en action sur un exemple, le Palmier à Huile.

II. Sociétés d'État et cultures porte-drapeau : le développement rural à l'ivoirienne

1. un exemple : le plan palmier.

Le plan palmier a été la première application d'une stratégie originale spécifique, fruit de l'expérience et d'un effort théorique de raisonnement, formulée clairement en 1963-1964.

a) De longue date, des atouts existent pour tenter une entreprise audacieuse d'éléiculture en Côte-d'lvoire.

Le palmier à huile est indigène. D'Assinie à Tabou, jusqu'à hauteur du parallèle de Tiassalé, le Sud du pays est une immense palmeraie traditionnelle (appellation préférable à l'expression palmeraie naturelle parce qu'elle souligne la prépondérance de l'effort humain dans sa mise en place), avec des densités de peuplement à l'hectare comprises entre 50 et 150 arbres. Dans les situations à pluviométrie favorable, les sols propices ne manquent pas, des formations de sable tertiaire aux sols sur granit. Des techniques scientifiques améliorées ont été mises au point par l'Institut de Recherches pour les Huiles et Oléagineux, et testées en vraie grandeur. Elles concernent d'abord l'accroissement de la productivité des anciens vergers. Puis l'I.R.H.O. a créé des hybrides de palmiers nains à hauts rendements fournissant pendant leur durée de vie économique (de 3 ans et demi à 20 ans), plus d'huile qu'un palmier traditionnel entre 7 et 100 ans.

Il y avait une place à prendre sur le marché international : la troisième enquête mondiale de la F.A.O. sur l'alimentation prévoyait, pour 1975, des besoins supplémentaires de 200 000 tonnes d'huile de palmiste et de 700 000 tonnes d'huile de palme, face à accroissement de la production estimé à moins de 400 000 tonnes. En Côte- d'lvoire même, il était espéré un doublement de la consommation intérieure, dans le même délai. La production nationale d'huile rouge était insuffisante et 4 500 tonnes avaient dû être importées pour 1963.

Les cours à l'exportation de cette huile ont été remarquablement stables de 1953 à 1963, variant entre 85,5 % et 113 % de la moyenne

COTE-D'IVOIRE: AGRICULTURE 93

alors que l'on a assisté à l'effondrement des prix d'autres matières premières telles que le café.

Tous ces facteurs réunis constituent, sans conteste, des éléments favorables au développement du palmier à huile.

Toutefois, la plupart d'entre eux préexistaient à l'Indépendance. Même en matière de sélection, on disposait de matériel végétal au potentiel de 1 200 kg d'huile à l'hectare dès 1929, 2 000 kg en 1947 et 3 000 kg depuis 1955. Ni la puissance tutrice, ni le secteur privé français n'en avaient tiré grand parti.

Des facteurs nouveaux apparaissent avec l'indépendance qui vont engendrer le phénomène palmier à huile avec ses conséquences économiques, géographiques, écologiques et humaines si intenses qu'on n'a pas réellement fini d'en apprécier l'ampleur.

b) Les facteurs conjoncturels dont l'existence va jouer un rôle déterminant pour le déclenchement du plan palmier sont techniques, financiers et politiques.

Le Ministère de l'Agriculture crée à La Mé, sur la station de l'I.R.H.O., un vaste jardin grainier de 500 ha, comprenant les meilleurs géniteurs du monde, rassemblés à l'occasion d'un programme interinstitut d'échanges et de comparaison de matériel végétal.

En contrepartie de l'engagement de commercialiser son café aux cours mondiaux, comme le Sénégal, le Cameroun et d'autres Etats africains exportateurs de denrées de base, la Côte-d'lvoire reçoit du Fonds Européen de Développement, une dotation de 46,7 millions d'Unité de Compte valant 230 000 000 FF qu'elle décide de consacrer exclusivement au financement d'opérations de diversification agricole, plans palmiers et coton principalement.

Il est évident que le facteur conjoncturel le plus déterminant a été l'accession du pays à l'Indépendance, entraînant pour la Côte-d'lvoire l'obligation de se consolider en tant qu'Etat et d'améliorer les conditions d'existence de ses citoyens.

De plus, en cette année 1963 le pouvoir de décision politique et économique se trouve concentré entre les mains du président Hou- phouët-Boigny, président de la République et ministre de l'Agriculture et de son ministre des Affaires économiques d'alors, Raphaël Sailer, bénéficiant de l'entière confiance que le. Président de la République accorde habituellement à ses collaborateurs.

C'est dans cette période qu'est élaborée clairement la voie ivoirienne du développement de l'Agriculture à laquelle le plan palmier, sa première application, va se conformer strictement.

2. Des cultures porte-drapeau

L'examen critique de soixante années d'action en Côte-d'lvoire des services agricoles démontre que la voie la plus sûre vers l'échec est celle qui tend à tout promouvoir en même temps, à « pousser » en un seul élan tout ce qui « vient bien », selon l'expression consacrée. Un tel comportement au niveau des affaires de l'Etat est de la

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même nature que le réflexe de fierté du paysan du dimanche, qui, avec de l'argent, occupe ses loisirs à élever aussi bien des asperges, des tomates que des roses alors qu'il aurait meilleur compte de les acquérir au marché.

Développer, c'est choisir.

Un nombre restreint de spéculations, élues selon des critères bien précis, bénéficiant d'un effort massif et intensif dans tous les domaines joue plus efficacement le rôle de véhicule du progrès qu'une accumulation d'objectifs après la réalisation desquels on s'épuise en ordre dispersé.

Une culture porte-drapeau doit en premier lieu avoir fait l'objet de recherches agronomiques sérieuses, ayant abouti à la mise au point de recettes technologiques garantissant autant que faire se peut en agriculture, des rendements élevés, à l'hectare ou à la journée de travail, le terme de comparaison étant d'une part la productivité habituelle du pays, d'autre part celle des concurrents de l'extérieur. L'épreuve de l'essai en vraie grandeur ou chez des paysans (prévulgarisation) est une étape intermédiaire indispensable.

Elle doit ensuite disposer d'un marché réel. Des études économiques précises auront, au préalable, démontré l'existence d'une demande intérieure ou extérieure effective, à des prix intéressants, compte tenu des performances nationales.

Les projections dans l'avenir embrassent le long terme, et à tout le moins la durée de vie du projet.

En Afrique noire où l'agriculture traditionnelle poursuit partout, avec des moyens similaires, les mêmes objectifs qu'en Côte-d1 Ivoire, où donc le Ladang prédomine, la mise en œuvre des programmes de développement de spéculations répondant aux critères qui précèdent, entraine nécessairement une révolution technologique et humaine ; d'abord dans la finalité de l'activité qui va se tourner de plus en plus vers le marché ; ensuite dans les techniques, avec l'utilisation de semences sélectionnées, d'insecticides, de fongicides et des engrais, enfin, révolution des modes de pensée, de la manière d'être et de concevoir la vie.

3. Structures ivoiriennes de conception et d'exécution des plans de développement agricole

L'Administration, en l'occurrence les Ministères du Plan, de l'Economie et des Finances et de l'Agriculture, est confinée aux fonctions importantes de planification, de détermination des objectifs et de contrôle. A elle de concevoir, de rechercher les moyens financiers et humains, de suivre l'exécution des programmes et d'en apprécier les résultats.

Ce travail est effectué par des équipes interministérielles pluridisciplinaires. Les techniciens du Ministère de l'Agriculture ont dû déployer de grands efforts pour accepter de ne plus jouer que ce rôle, alors que leurs camarades du plan et des finances ont applaudi à ce qu'ils ont cru être un affaiblissement de leurs amis et collègues.

Aux sociétés d'Etat (Sodé), le soin de l'exécution. L'Etat en est le

COTE-D'IVOIRE: AGRICULTURE 95

seul actionnaire. Elles peuvent toutefois créer des filiales d'économie mixte en cas de nécessité.

Placée sous la tutelle d'un ministre technique, la Société d'Etat a un capital social, un Conseil d'administration composé de représentants de l'Assemblée nationale, du Conseil économique et social, des ministères de l'Economie et des Finances, du Plan, du ministère technique de tutelle et de ses services, d'un institut de recherches spécialisé, des secteurs privés socio-professionnels intéressés.

Les « SODE » ont un président et un directeur général, fonctionnent selon les règles du droit commercial avec, toutefois, de multiples chaînes de contrôle - contrôleurs d'Etat, commissaires du Gouvernement, services spécialisés du Ministère de tutelle...

La compétence des Sociétés d'Etat est très large et s'étend à l'ensemble des opérations agricoles, industrielles ou commerciales relatives aux produits de leur compétence. Elles ont faculté d'agir par elles-mêmes ou de sous-traiter. Ainsi la Sodériz aménage les bas-fonds, produit des semences, encadre les agriculteurs auxquels elle procure un paquet de services (approvisionnement, interventions mécaniques diverses), organise l'achat du paddy, l'usine, vend le riz blanchi en gros.

La S.O.D.E.P.A.L.M., elle, outre ces mêmes actions, se préoccupe de contrôler le transport maritime et s'efforce d'initier en Côte-d Ivoire même une transformation allant au-delà de l'extraction de l'huile et des palmistes, vers le raffinage, la margarinerie et le shortening.

La Côte-d' Ivoire a choisi de structurer ses Sociétés d'Etat agricoles par groupes de produits et non par provinces géographiques, cela pour deux séries de raisons, politiques et techniques : d'une part les Instituts de recherches sont spécialisés par familles de spéculations, d'autre part on a craint de renforcer, par des sociétés régionales de développement, les régionalismes centrifuges et de mettre ainsi en danger l'existence du jeune Etat qui amorce à peine son évolution vers une Nation.

Les principales Sociétés d'Etat agissent sur les secteurs ci-après :

- Café, Cacao : Société d'Assistance technique pour la Modernisation de l'Agriculture en Côte-d'lvoire, au capital de 3 millions de FF (S.A.T.M.A.C.I.) ;

- Oléagineux arbustifs, palmier, cocotier : La Société d'Etat pour le développement et l'exploitation du palmier à huile S.O.D.E.P.A.L.M., au capital de 8 millions de FF. Elle a trois filiales d'économie mixte, avec comme partenaires des groupes privés techniques et nationaux : PALMINDUSTRIE, propriétaire des huileries, PALMIVOIRE, gestionnaire de l'association en participation créée entre ces trois entités. B.E.R.G.A.I.N., Bureau d'Etude de Réalisation et de Gestion Agro- Industrielle, au capital de 400000 FF est une filiale hors participation de S.O.D.E.P.A.LM.

- Coton et fibres textiles : Compagnie Française des Textiles, à laquelle doit succéder une Société d'Economie Mixte de droit ivoirien, la Compagnie Ivoirienne des Textiles C.I.D.T., au capital de 200 000 FF.

96 A. SAWADOGO

Riz : la Société d'Etat pour le développement de la production de riz (S.O.D.E.R.I.Z.), créée en 1970 à un capital de 1,5 million de FF. Fruits et Légumes : la Société d'Etat pour le développement des fruits et légumes (S.O.D.E.F.E.L.) capital 2,4 millions de FF. Sucre : la S.O.D.E.S.U.C.R.E. (Société d'Etat pour le développement de la production de sucre) est née en 1971 avec un capital de 2 millions de FF. Forêt : la S.O.D.E.F.O.R. au capital de 1 million de FF exécute des opérations de reboisement, de délimitation et de prospection du domaine forestier de l'Etat. Elle a vu le jour en 1966 et bénéficie d'un fonds forestier alimenté par des taxes sur les bois exportés en grumes. Hévéa : Société des Caoutchoucs en Côte-d'Ivoire (S.O.C.A.- T.C.I.) a pris la succession d'une Société d'Etat mise en liquidation en 1972, 30 mois après sa création, la S.O.D.H.E.V.E.A. Son capital est de 29 millions de FF. Contrairement aux autres Sociétés d'Etat, pour le moment, elle n'intervient pas directement, mais par soustraitance avec une filiale de Michelin, la S.A.T.A.C, et avec une autre Société ivoirienne d'économie mixte, la Société Africaine des plantations d'Hévéa, S.A.P.H. Elevage et Ranching : la S.O.D.E.P.R.A., Société d'Etat pour le développement des productions animales, créée en 1971 avec un capital de 8 millions de FF.

Il faut faire une place à part à la Société d'Etat pour le développement de la Mécanisation en Côte-d'Ivoire (M.O.T.O.R.A.G.R.I.) instituée en 1967 avec une dotation de 20 millions de FF d'engins lourds et la coopération technique d'Israël ; et aussi pour la Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Productions Agricoles dont l'action bénéficie aux planteurs de caféiers, cacaoyers, cotonniers, palmiers, cocotiers et anacardiers. Agripac dont la mission est de promouvoir une rationalisation des circuits intérieurs de commercialisation des vivres. Elle est de création récente (1972), son capital est de 12 millions de FF.

La Côte-d'Ivoire a délibérément choisi la voie d'un développement de l'agriculture fondé sur la science, exploitant les résultats de la recherche scientifique.

On en a vu précédemment les raisons.

Huit instituts de recherches appliquées, un institut de recherches fondamentales installés autour d'Abidjan et de Bouaké, couvrent une large gamme d'activités rurales.

Ce sont dans le voisinage d'Abidjan, l'Institut de Recherches pour les huiles et Oléagineux (I.R.H.O.), l'Institut de recherches sur le Caoutchouc en Afrique (I.R.C.A.), l'Institut français du Café et du Cacao (I.F.C.C), l'Institut pour les Fruits et Agrumes (I.F.A.C.). le Centre Technique Forestier Tropical (C.T.F.T.) et l'office pour la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer (O.R.S.T.O.M.).

A cette liste s'ajoutent les laboratoires de l'Université d'Abidjan et de l'Ecole Nationale Supérieure Agronomique.

A Bouaké et pour les pays de savane, œuvrent l'Institut de Recherches pour le Coton et les Textiles (I.R.C.T.), l'Institut d'Elevage et de Médecine Vétérinaire (I.E.M.V.T.), l'Institut de Recherches pour l'Agro-

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nomie Tropicale (I.R.A.T.) spécialisé dans les cultures vivrières annuelles (Riz-Maïs) et les systèmes de culture.

Il s'y ajoute une section du C.T.F.T. (pisciculture, reboisements en savane), de l'I.F.A.C. et un laboratoire inter-instituts de lutte biologique.

Ainsi donc, la méthodologie ivoirienne pour le développement agricole, se préoccupe d'abord de situer les objectifs assignés au monde rural dans le cadre de la planification nationale.

Des études préalables de toutes sortes, la disponibilité de matériel végétal et de techniques améliorés sont prises en considération dans les choix effectués par l'Administration, au sens large du terme.

Des sociétés spécialisées d'économie mixte parfois, ou le plus souvent d'Etat, à compétence étendue reçoivent les dotations nécessaires pour l'exécution des projets.

Elles travaillent très étroitement avec les instituts de recherches appliquées toujours chargés par le Gouvernement de contrôler la conformité scientifique des travaux avec les normes préconisées par eux. Par ailleurs dans le cadre de Mission d'Appui Technique (M.A.T.), ces instituts sont dotés de moyens pour débrouiller les difficultés rencontrées sur le terrain par les praticiens (invasions inattendues de parasites, diagnostics foliaires, détermination de dates de semis...).

De 1963 à 1973, 9 principaux programmes de diversification ont été lancés dans le cadre du plan. Ils ont conduit à la création de 8 Sociétés d'Etat Agricoles, non compris la S.A.T.M.A.C.I., née en 1958 pendant la période d'autonomie interne, compétente pour la modernisation des vergers cacaoyers et caféiers, mais chargée en outre, dans les premières années de la nouvelle politique agricole, de l'exécution des opérations nouvelles, tant que leur volume ne justifie pas la création d'une structure autonome (palmier, fruits et légumes, riz, ranching).

La progression spectaculaire des productions agricoles est une preuve que la stratégie ivoirienne pour le développement s'est montrée relativement efficace et adaptée (cf. tableau page 98).

S'il est difficile pour l'Administration de se décerner un brevet d'autosatisfaction s'agissant du Café dont les récoltes sont passées en 12 ans de 100 000 tonnes à 300 000 tonnes alors que le Gouvernement ne lui a consacré pendant ce temps que 10 millions de FF, il est par contre incontestable que le groupe des Sociétés S.O.D.E.- P.A.L.M. a pris une part non négligeable dans l'accroissement des productions d'huile de palme :

D'importatrice nette en 1963 (4 700 tonnes), la Côte-d'lvoire, devenue exportatrice nette en 1967, espère porter ces exportations à plus de 150 000 tonnes en 1975, dont plus de 140 000 tonnes pour la Société d'Etat et les planteurs qu'elle encadre.

Il est intéressant de s'interroger sur les raisons des succès relatifs de la Côte-d'lvoire dans cette Afrique de l'Ouest où le phénomène de la sécheresse agissant à la manière d'un révélateur, souligne d'une manière dramatique les difficultés de la condition d'agriculteur et les insuffisances de la production.

A. SAWADOGO

SODE ET EVOLUTIONS DES PRODUCTIONS AGRICOLES IVOIRIENNES (en tonnes sauf Ranching)

dissertation de l'agriculture ivoirienne

III. Conditions du développement de l'agriculture

La Côte-d'lvoire occupe un carré de 322 000 km2 taillés dans le bloc Ouest-Africain juste au-dessus de l'équateur : 4°30 et 10°30 de latitude Nord, 2°30 et 8°30 de longitude Ouest.

1. Les conditions naturelles

- Sa topographie se caractérise par une certaine monotonie rompue par un unique élément montagneux, à l'Ouest, dans le pays de Man, la retombée orientale de la dorsale guinéenne, au point qu'un auteur a pu écrire qu'elle représente « le triomphe de l'horizontalité ».

Considéré à part, chacun des facteurs naturels, climat, végétation, sols, se révèle banal en Afrique de l'Ouest.

- Le climat, caractérisé par une température supérieure à 15°, est sous l'influence des balancements du Front Inter Tropical, le F.I.T., déterminant au Sud de Bouaké deux « hivernages » de mai à la mi-juillet (grande saison des pluies), puis de septembre à novembre.

Au Nord de 8°, une période sèche de novembre à mai contraste avec une saison pluvieuse également de 6 mois, avec des précipitations totales s'élevant de l'Est (Bondoukou 1 100 mm), au Centre (Korhogo 1 400 mm) et à l'Ouest (Odienné 1 600 mm).

Entre les deux, une zone de transition où selon les années, on enregistre deux à quatre saisons.

- La végétation se différencie selon ces climats, en savane pour 210 000 kmz, souda- nienne au Nord, arborée au Centre, et en forêts, denses sempervirentes ou semide- cidues, pour 122 000 km2.

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- La qualité chimique des sols, ferralitiques devenant ferrugineux à mesure qu'on s'élève en latitude, est médiocre, même pour l'Afrique de l'Ouest. A leur avantage, des caractéristiques physiques (profondeur, texture), généralement bonnes.

- La combinaison de ces facteurs, quelconques pris individuellement, donne à la végétation une puissance et une vitalité extraordinaires. Elle se développe et conquiert avec une vitesse surprenante des surfaces qu'un agronome n'hésiterait pas un seul instant à qualifier de totalement infertiles.

Ghana, Nigeria, Libéria et bien d'autres Etats du golfe de Guinée connaissent des conditions naturelles au moins aussi bonnes. Même les pays du Nord, s'ils apparaissent défavorisés par rapport à ces « Côtiers », quant au nombre de mois totalement secs ou encore en prenant en considération la somme des déficits pluviométriques par rapport au besoin en eau des plantes, connaissent, selon les régions, des précipitations le plus souvent supérieures à 600 mm.

Sur ces données de la nature, l'Histoire a imprimé des traces sans singularité dont les plus marquantes, quant au développement actuel de l'agriculture, concernant la période coloniale. Ports, chemins de fer, routes, ont marqué en Afrique de l'Ouest, les étapes de toute colonisation, française, anglaise, espagnole ou autre.

2. Le financement de la diversification

Le financement de la diversification rentre lui aussi dans le cadre de schémas classiques.

Des concours extérieurs multiformes sont venus s'additionner aux ressources propres : dons et subventions voisinent avec les prêts d'organismes internationaux, des gouvernements ou même de banques privées.

Toutefois, c'est le Fond Européen de Développement, qui, avec son concours de 47,6 millions d'Unités de compte (plus de 200 millions de FF), en contrepartie du renoncement par la Côte-d'lvoire à son accès privilégié au marché français pour son café, a permis à l'agriculture de sortir du saupoudrage des « grands programmes de petites actions », lesquels procurent davantage de satisfactions aux experts qui les mettent en œuvre qu'à la paysannerie qui se retrouve, au bout du compte, dans sa misère d'antan.

Le succès de l'action massive palmier à huile a rendu les bailleurs de fonds plus perméables à ce type d'opérations, renouvelé notamment en faveur des productions de fibres de coton, de paddy, de sucre de canne, de cacao ou de caoutchouc.

Les fonds empruntés ou les subventions du Budget supécial d'Investissement et d'Equipement (B.S.I.E.) sont mis à la disposition des Sociétés d'Etat pour la réalisation de leurs propres programmes de plantation et de celles des villageois avec fixation d'un plafond des concours à chaque planteur en ce cas (maximum variant de 5 à 10 ha selon la culture).

Les prêts les plus intéressants pour l'Agriculture en Côte-d'lvoire quant à leurs taux d'intérêts sont ceux de la Caisse centrale de

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Coopération économique et les emprunts Banque européenne d'Investissement bonifiés par le F.E.D. ; les plus gros de promesse quant à leur volume, ceux de la Banque Mondiale ; les plus inattendus et les plus multiformes ceux de la Banque Nationale pour le Développement Agricole ; les plus coûteux ceux d'un consortium de Banques Américaines (Export-Import Bank, First National City Bank) pour l'implantation du complexe sucrier de Ferkessédougou ; les subventions les plus souples à utiliser, celles de la Caisse de stabilisation et de Soutien des Prix des Productions agricoles.

Ces concours extérieurs et intérieurs sont-ils anormalement élevés ? Tout d'abord il convient de souligner que les financements sont allés aux Sociétés d'Etat pour être redistribués par elles sous forme d'équipement et de services à la poussière des microfundia d'où proviennent la quasi-totalité des productions agricoles.

Quant aux conditions d'intervention de l'aide extérieure, la Banque mondiale, les juge ainsi : « L'élément de don dans les engagements de prêts souscrits en faveur de la Côte-d'lvoire en 1969, était de 27 % contre 43 % pour l'ensemble de l'Afrique et 32 % pour l'ensemble du Tiers Monde. Il est tombé à 22 % (en 1973) ». (L'élément de don entrant dans les prêts s'exprime en pourcentage de la valeur nominale du prêt. Il se définit comme la valeur des prêts engagés, diminué de la valeur actualisée des versements futurs au titre de l'amortissement et des intérêts - Taux d'actualisation : 10 %.)

Mais il ne suffit pas d'avoir des moyens et de disposer de connaissances adéquates pour promouvoir un développement agricole. Que l'on recourre à la coercition ou à d'autres formes d'incitation, le facteur humain n'en demeure pas moins primordial.

3. L'influence des facteurs humains

L'étude des conditions humaines fait apparaître des éléments très favorables et des dispositions originales. Nous en retiendrons trois.

Le premier facteur de mobilisation et d'encadrement des hommes au service du Développement, c'est le Parti. Au niveau de l'organisation des masses et de l'appareil de l'Etat, l'existence depuis 30 ans, d'un parti unique de facto, le Parti Démocratique de Côte-d'lvoire, section du Rassemblement Démocratique Africain, au sein duquel coexistent de nombreuses tendances, n'est pas un mince atout.

Fer de lance du R.D.A. aux heures difficiles de la lutte pour l'indépendance, structuré à la manière des partis communistes, présent dans le moindre hameau, dans tous les quartiers et les structures de regroupement ethniques des villes, dans chacune des communautés d'Africains indigènes ou allochtones, le Parti sait trouver des solutions originales pour minimiser les éléments de division et canaliser les ambitions divergentes des jeunes et des vieux.

En second lieu, le peuple ivoirien, dans sa majorité mosaïque d'immigrants venus de l'Est ou du Nord il y a au plus deux siècles, a gardé de ce passé une quête incessante de mieux être, un dyna-

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misme entretenu par l'émulation résultant du mélange de populations diverses, venues de tous les horizons d'Afrique à la poursuite du signe monétaire, un sens rare de l'hospitalité, un équilibre nourri au contact des réalités de la terre.

On estime à plus d'un million sur cinq la population étrangère, composée pour moitié de Voltaïques, et pour le reste de Maliens, Guinéens, Nigériens, Ghanéens,... libres d'aller et de venir, de disposer de leurs économies comme ils l'entendent.

Ces migrants africains ont transféré dans leurs pays d'origine en 1972 plus de 180 millions de FF, autant que le budget de la République Voltaïque.

Enfin, le Président HOUPHOUET-BOIGNY constitue, par son poids déterminant dans la stabilité politique, sa volonté de privilégier l'agriculture, son expérience humaine et technique étendue, ses capacités d'imagination et d'organisation, son sens du choix des hommes, un des principaux éléments du progrès de l'agriculture en Côte-d' Ivoire. Laissons à l'histoire le soin d'apprécier, loin des passions de l'actualité, la stature de cet homme politique hors pair, pour souligner son apport personnel exceptionnel en faveur du développement du monde rural.

Unité autour d'un homme qui a su cristalliser en lui les aspirations, les joies comme les souffrances de chacune des communautés ethniques indigènes ou exogènes, de chacune de ses classes sociales en cours de différenciation, les élans d'un peuple qui doit à ses origines migratoires récentes ou anciennes une capacité de fraternisation et un dynamisme surprenants a priori dans un milieu paysan, donc réputé conservateur, absence de contrainte, recours à des incitations diverses, émulation entre les groupes humains dans un climat de libéralisme politique et économique orienté par une stratégie adéquate de développement, telles sont les solutions ivoiriennes à la problématique du progrès des masses rurales.

IV. Problèmes et perspectives de l'agriculture en Côte-d'Ivoire

Tout effort de développement secrète des problèmes sui generis, d'autant plus nombreux que le mouvement s'accélère.

Les nations sans problème sont celles qui sombrent dans l'immobilisme le plus total. Les peuples écrasés par la misère n'imaginent même pas ce que peut-être un mieux-être ; au contraire des hommes lancés sur la voie du progrès économique, au point qu'on a pu situer entre 300 et 800 dollars de revenu per capita, la fourchette de la contestation et de la révolution. En deçà, on est trop pauvre pour réagir, au-delà trop riche pour conserver le goût du risque véritable.

Les problèmes qu'affronte de nos jours l'agriculture ivoirienne sont techniques et humains. 1973-1974, comme 1963-1964 constitue une année charnière : des décisions qui seront prises cette année, sortira ou non un renforcement de la croissance de l'agriculture, l'élargissement de l'éventail des spéculations structurantes, porteuses de modernité, et aussi l'accélération de l'implantation d'industries plus compétitives au plan mondial et plus saines.

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1. Les problèmes techniques

a) Régionaliser les Sociétés d'Etat - Arrêter leur prolifération

Les actions des Sociétés d'Etat sectorielles ont fini par se recouper. A Aboisso, interviennent la Sodepalm, la Satmaci, la Sodefel. Le paysan de la savane du Centre ne sait plus quelles sirènes écouter, celles (C.I.D.T.) qui vantent les vertus particulières de la culture pluviale du cotonnier Allen ? ou celles (Soderiz) qui chantent la fécondité du riz Philippin de marais IR5 ? ou encore celles (Caitaci) qui soulignent les gros rapports des tabacs du Paraguay, les revenus garantis des exploitations maraîchères ou fruitières (Sodefel) ? Ou enfin celles (Satmaci) qui invitent à mieux soigner les quelques caféières ou cacaoyères perdues dans les ilôts boisés de la région.

L'Administration est donc conduite à ajouter à la spécialisation sectorielle, une responsabilité géographique des Sociétés d'Etat pour l'ensemble des cultures commensales ou entrant en assolement avec la spéculation principale.

La C.I.D.T., outre le coton, s'occupera de maïs et d'arachide en avant-culture, de riz pluvial, d'élevage, de forage de puits, d'ouverture et d'entretien des pistes...

Les financements cacao concerneront les cultures vivrières, banane, taro, à l'ombre desquelles l'agriculture traditionnelle insère cette plante.

Il faut mettre un terme à la prolifération des Sociétés d'Etat, à la solution de facilité qui consiste à en créer une chaque fois que l'on aborde de nouvelles perspectives.

b) La Recherche

La recherche doit accélérer ses efforts s'agissant des productions pour le marché intérieur : accroissement de la productivité des riz africains en culture pluviale, conservation des tubercules d'igname, de manioc et des régimes de banane plantain, création d'hybrides à hauts rendements de maïs, sorgho...

2. Les Problèmes humains

a) Ils sont relatifs à l'exode massif des jeunes scolarisés vers les villes, parfois sous la pression de leurs parents. Certes, développement signifie transfert de la force de travail des campagnes aux centres industriels. Encore faut-il en maîtriser le rythme pour éviter l'accumulation d'une masse de chômeurs urbains, alors que l'économie ivoirienne dans son ensemble souffre d'un déficit important de main- d'œuvre que vient combler une immigration importante.

b) La disponibilité d'une main-d'œuvre abondante, bon marché, adonnée au travail, a toujours été la hantise des planteurs et de leurs organisations. Comme le Japon, la Côte-d'lvoire poursuit sa croissance dans une ambiance de salaires modérés, sous l'effet de la pression de l'offre d'emploi entretenue par l'immigration.

COTE-D'IVOIRE: AGRICULTURE 103

Beaucoup de choses dépendront de l'aptitude des responsables à maîtriser les données de ce problème des immigrations, à en dessiner l'évolution et la place dans le contexte humain ivoirien.

c) La détérioration des termes de l'échange

Enfin, nouvelle épée de Damoclès, la détérioration des termes de l'échange projette des ombres inquiétantes sur une économie agricole aussi tournée vers les échanges avec le reste du monde.

L'évolution récente des cours des matières premières marque-t-elle l'avènement d'une ère nouvelle ou sera-t-elle sans lendemain, comme la flambée des prix au moment de la guerre de Corée ?

Toujours est-il que la Côte-d'lvoire a élaboré une stratégie de défense qu'elle s'efforce d'appliquer à tous ses produits d'exportation : coûts de production minimisés au maximum grâce à l'emploi de techniques scientifiques ; qualité la plus élevée possible ; incorporation sur place du maximum de valeur ajoutée avant exportation ; contrôle de l'Etat sur les transactions pour réduire autant que possible le coût des intermédiaires ; enfin, ententes entre pays producteurs dont la concurrence désordonnée ne profite qu'au négoce international.

Cacao, café, huile de palme, conserve d'ananas, banane et bientôt bois tropicaux sont les champs d'application de ces principes affinés quotidiennement au feu de l'action et de la pratique.

d) L'approvisionnement du marché intérieur offrira, on l'espère, plus de stabilité dès lors qu'il pourra absorber des quantités significatives. Pour l'avenir, c'est dans cette direction que semble s'orienter l'agriculture ivoirienne. Après le paddy, les légumes et la canne à sucre, les spéculations végétales en appui de l'élevage paraissent devoir offrir les chances les plus intéressantes : maïs, manioc, soja, semences fourragères. Encore faudrait-il soit les comprendre dans les spéculations bénéficiant de l'action de la Caisse de Stabilisation, soit avec comme éléments de base les importations de riz, sucre, blé, vin, poisson et peut-être viande, ériger la Caisse de Péréquation des Prix des Produits de Grande Consommation en un véritable organisme pour ia garantie de la Commercialisation et l'organisation des marchés des vivriers.

Telle est, trop brièvement exposée, la stratégie du développement de l'agriculture en Côte-d'lvoire.

Les conditions de son progrès prouvent qu'il ne s'agit pas d'un modèle inimitable, d'une réussite - relative - due à la conjonction d'un nombre si élevé de facteurs favorables qu'il faille crier au miracle. Bien au contraire.

De plus, avec le développement, des problèmes nouveaux et importants sont apparus, qu'il faut maîtriser alors que de la nécessité de déterminer de nouveaux objectifs susceptibles d'approfondir la portée humaine et l'emprise géographique des actions en milieu rural, va résulter au cours de cette année, des choix aussi importants que ceux d'il y a dix ans et qui ont si profondément transformé les paysages et les hommes de chez nous.

dissertation de l'agriculture ivoirienne

IRD Éditions

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L’innovation en agriculture, deuxième partie. les vicissitudes des transferts d’innovations.

9. Environnement technologique de la production agricole : exemple de la Côte d’Ivoire

9. Environnement technologique de la production agricole : exemple de la Côte d’Ivoire

Texte intégral.

1 L’agriculture ivoirienne est l’une des plus florissantes d’Afrique noire. Le niveau des productions vivrières a permis au pays d’éviter jusqu’à présent la famine. En outre, la Côte d’Ivoire est l’un des tout premiers producteurs africains et/ou mondiaux de cacao, de café, d’ananas, de banane douce, de caoutchouc naturel, d’huile de palme et de coton. À partir de 1965, la croissance annuelle est d’environ 5 % pour le binôme café-cacao, 12 % pour le coton, 10 % pour l’ananas et la canne à sucre, 6 % pour le caoutchouc naturel et l’huile de palme. Ces taux de croissance dépassent ceux des populations totale (3,9 %) et agricole (2,5 %). Cette dernière a d’ailleurs diminué en valeur relative, passant de plus de 70 % de la population totale en 1960 à environ 50 % au début des années quatre-vingt-dix. Du fait de la faiblesse du taux de croissance de la population agricole, le progrès réalisé dans l’agriculture semble plutôt s’expliquer par les conditions de l’environnement technologique dans lequel se déroule cette activité.

2 L’objet de cette contribution est, d’une part, d’étudier le processus de création d’un appareil technologique au service du développement agricole ivoirien et, d’autre part, d’analyser les réactions des paysans face aux « paquets technologiques » en vue de dégager des repères pour promouvoir le progrès agricole, deux points que nous aborderons successivement.

LA NOTION D’ENVIRONNEMENT TECHNOLOGIQUE ET LES CONDITIONS DE SON ÉMERGENCE

Que recouvre la notion d’environnement technologique .

3 L’environnement technologique comprend non seulement des actions et des structures dont l’objectif principal est d’orienter, d’accompagner et d’évaluer le développement, mais aussi une information et des perceptions. Ainsi, la richesse de la production intellectuelle de même que l’intensité des activités relatives au développement technologique peuvent être considérées comme les signes d’un environnement technologique fécond. Comme dans la plupart des pays en développement, l’environnement technologique en Côte d’Ivoire est conçu et orienté par les pouvoirs publics. Ainsi, les organismes publics sont, la plupart du temps, en charge de fonctions diverses dont deux sont ici mises en relief en raison de leur impact sur la production : conception et mise au point des paquets technologiques (recherche), maîtrise technique par les agriculteurs des paquets proposés.

4 Généralement, le thème « environnement technologique de la production agricole » prend une connotation techniciste quand il se rapporte à l’inventaire des institutions, des outils et des techniques qui conditionnent la production agricole. À première vue, on pensera aux instituts de recherche agronomique, aux écoles et aux centres de formation agricole, aux structures d’encadrement technique et de vulgarisation, etc. Cet inventaire cache, en fait, un parti pris qui fait du technicien et des structures techniques les principaux facteurs du développement agricole. Dans la mesure où l’environnement technologique devrait être envisagé dans son rapport au développement agricole, il apparaît opportun de se demander si le seul aspect technique est à même d’expliquer les progrès accomplis dans le domaine agricole. En fait, l’environnement technologique va au-delà de l’aspect technique ; il recouvre l’ensemble des conditions, qu’elles soient techniques, économiques, juridiques, institutionnelles... qui concourent à la conception, à la production et à la diffusion de l’innovation technologique. La mise en place de cet environnement prend appui sur un fondement théorique, qui se traduit dans le discours officiel sur l’innovation. En Côte d’Ivoire, ce discours a débuté pendant la période coloniale, avec le programme de développement du gouverneur Reste. À la suite de l’indépendance du pays en 1960, il n’a repris qu’en 1970, une fois l’héritage colonial assumé.

5 Le discours sur l’innovation technologique provenait essentiellement de deux sources : les plans de développement économique et social, et les résolutions des congrès du parti unique. La conception étatique de l’innovation part du rôle prépondérant conféré à l’agriculture dans l’économie générale : le secteur agricole est le « moteur du développement économique ». À ce titre, il est l’objet privilégié des interventions étatiques. Le Plan quinquennal de développement économique et social 1971-1975, après avoir diagnostiqué les principales difficultés, donna l’orientation à suivre. L’essentiel du discours peut être présenté à travers deux phases.

6 Au cours de la première, au début des années soixante-dix, il était question : « d’améliorer la productivité en vulgarisant des techniques nouvelles et en introduisant des variétés plus productives ;

  • de mécaniser la production pour lever les contraintes de main-d’œuvre par l’introduction de la motorisation ;
  • de moderniser des exploitations familiales moyennes ;
  • d’éduquer la masse paysanne pour l’amener à maîtriser les innovations introduites afin de rendre leurs effets durables, le but étant de favoriser l’émergence de paysans compétents, dynamiques, responsables et capables de se substituer aux agents d’encadrement de base ;
  • de poursuivre et d’intensifier la recherche et l’expérimentation dans le domaine des techniques de production et des intrants agricoles.

7 La seconde phase démarra au début des années quatre-vingt. L’idée de modernisation se vit surtout associée à celle de « retour des jeunes scolarisés à la terre » et de projets « d’installation de jeunes agriculteurs » (MPI, 1980). Cette nouvelle conception fit rapidement son chemin et aujourd’hui seule la dimension « retour des jeunes à la terre » semble être privilégiée. Elle devint d’ailleurs un objectif stratégique, dont quelques-uns des moyens de réalisation semblent avoir pris corps d’abord dans la création d’un ministère du Développement rural à côté de celui de l’Agriculture, et dans la mise en place de la Commission nationale d’installation des jeunes agriculteurs modernes (en 1988).

8 La conception étatique de l’innovation, qui reposait d’abord sur les connaissances techniques, s’est orientée vers la promotion d’un nouveau type d’agriculteurs et d’un modèle d’exploitations (familiales, moyennes et modernes).

L’édification d’un environnement technologique en Côte d’Ivoire

9 Pour assurer un approvisionnement durable de la métropole, l’administration coloniale française posa les bases d’une production régulière dans le long terme. Pour ce faire, elle créa en Afrique noire, entre 1902 et 1929, des embryons de structures de recherche. Parmi celles-ci, on peut citer les stations de géophysique, de pédologie, de sciences naturelles, puis l’Institut Pasteur.

10 Mais c’est seulement après la Seconde Guerre mondiale que l’idée du développement et de l’organisation de la « science des colonies » se concrétisa.

Les structures de recherche agronomique

11 La France allait alors concevoir, en direction des pays tropicaux en général et de l’Afrique francophone en particulier, des structures de recherche. Ce fut le cas de l’Office de la recherche scientifique des Territoires outre-mer (Orstom) et du Groupement d’études et de recherche pour le développement de l’agronomie tropicale (Gerdat). Si le premier institut avait, à l’origine, un objectif de recherche fondamentale dans tous les domaines scientifiques, le Gerdat s’orienta, quant à lui, vers la production agricole. Pour ce faire, il fut structuré en instituts spécialisés par cultures ou groupes de cultures : l’Institut français du café et du cacao (IFCC), l’Institut de recherche sur les fruits et agrumes (Irfa), l’Institut de recherche sur l’huile et les oléagineux (IRHO), l’Institut de recherche pour l’agronomie tropicale et les produits vivriers (Irat) et le Centre de recherche zootechnique (CRZ).

12 Dans ses efforts d’édification d’un appareil technologique au service du développement agricole, la Côte d’Ivoire qui n’a pas eu le privilège de bénéficier d’une longue tradition autonome en matière de structures scientifiques, hérita de l’instrument agronomique colonial. Jusqu’en 1980, c’est-à-dire vingt ans après l’indépendance, plusieurs structures de l’ex-puissance colonisatrice fonctionnaient encore de façon autonome dans ce pays. Dès la deuxième moitié des années quatre-vingt, la question du contrôle et de la restructuration de cette recherche héritée devint l’objectif majeur des autorités ivoiriennes. Aujourd’hui, cette question n’est pas encore définitivement réglée. Néanmoins, les structures de recherche agronomique ont subi, au gré des circonstances économiques et/ou socio-politiques, des ajustements et des recompositions. Anciennement rattachées aux instituts français de recherche agronomique tels que le Gerdat puis le Cirad, elles se trouvent aujourd’hui placées sous la « tutelle » de l’État ivoirien ; elles sont regroupées au sein de deux établissements à vocation écologico-régionale : l’Institut des Savanes (Idessa) et l’Institut des Forêts (Idefor), chacun disposant de centres spécialisés par culture ou groupe de cultures.

13 Au plan stratégique, les technologies mises au point par ces instituts de recherche transitent par des agences de vulgarisation ou de développement avant d’atteindre le milieu réel. Aujourd’hui, sans abandonner cette option, ces instituts s’efforcent de réaliser dans le milieu réel des essais multilocaux par le biais de la cellule de recherche-développement. Pour définir les priorités de recherche, un cadre de concertation a été créé, animé par les chercheurs et les développeurs : il s’agit des réunions des « Commissions de programmes ». Dans les faits, ces dernières n’ont jamais fonctionné de façon régulière.

14 Au plan juridique, après une phase de gestion étatique des structures de recherche, la Côte d’Ivoire a fait, depuis 1990, le difficile pari de la constitution de sociétés d’économie mixte à caractère industriel et commercial, ouvertes aux capitaux étrangers. Mais, après plusieurs années d’atermoiements et de rapports difficiles avec la partie française, la Côte d’Ivoire n’a pas réussi la réforme institutionnelle et juridique prévue, de sorte que, depuis 1992, la recherche agronomique ivoirienne traverse de graves difficultés. Et en 1994, un autre projet de réorganisation de cette recherche est mis en chantier. Cet éternel recommencement traduit l’impuissance de l’État ivoirien à se doter d’un appareil de recherche performant, outil indispensable à la promotion de l’agriculture locale.

Les instruments de vulgarisation agricole

15 Ils sont organisés sous la tutelle et la coordination du ministère de l’Agriculture. Outre son rôle de coordination des structures de vulgarisation, ce ministère prend directement part à la production grâce à certaines sociétés publiques ou d’économie mixte organisées en complexes agro-industriels : Palmindustrie pour le palmier à huile et le cocotier, SAPH et SOGB pour l’hévéa, Sodesucre pour la canne à sucre.

16 Ces sociétés fournissent aux agriculteurs certaines prestations, dont l’approvisionnement en matériel végétal sélectionné et l’assistance technique orientée vers la création de plantations et la réalisation des principales opérations culturales.

17 En dehors de ces sociétés, le ministère de l’Agriculture participe et organise son soutien à l’innovation technologique à partir de plusieurs structures d’encadrement et de vulgarisation agricoles spécialisées par produit ou groupe de produits, et auxquelles on a, par la suite, confié des compétences régionales : Satmaci pour la cacaoculture et la caféiculture, CIDT pour les fibres textiles, Sodepra pour les productions animales, CIDV pour les cultures vivrières.

18 Après une phase fondée sur des structures multiples d’encadrement, organisées par produit, groupe de produits ou par région, la Côte d’Ivoire a opté depuis mars 1994 pour une structure unique et polyvalente, dont on pense qu’elle devrait limiter les conflits de compétence, l’éparpillement des moyens, et instaurer plus de rigueur et d’efficacité dans le fonctionnement et la gestion de l’encadrement agricole. Il s’agit de l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader), créée en lieu et place de la Satmaci, de la CIDV et de la Sodepra. Son objectif est de contribuer à la promotion du monde rural, par la professionnalisation des producteurs agricoles.

19 En outre, le ministère de l’Agriculture tient sous sa tutelle un office des semences et plants, le Centre ivoirien du machinisme agricole et la Société pour le développement de la motorisation de l’agriculture.

20 Les éléments qui viennent d’être présentés montrent qu’au plan de l’organisation des structures scientifiques et techniques, rien ne semble manquer à la Côte d’Ivoire pour promouvoir une agriculture performante : elle possède un appareil de recherche agronomique et de formation couvrant tout le territoire national et presque toutes les spéculations agricoles ; des moyens financiers non négligeables ; un potentiel humain appréciable avec 273 chercheurs à temps plein et le relais des structures de recherche chargées du transfert des résultats scientifiques en milieu paysan. Toutefois, la question de l’efficacité réelle de ces structures se pose. En effet, face aux difficultés nées des velléités de contrôle et de maîtrise des structures de recherche par l’État ivoirien et à la situation de restructuration permanente que connaissent ces structures, il paraît intéressant de voir si les agriculteurs ivoiriens ont pu tirer parti de ce déploiement de moyens scientifiques, humains et matériels peu communs dans la sous-région ouest-africaine.

RÉACTIONS PAYSANNES ET REPÈRES DE PROGRÈS

21 L’agriculture ivoirienne présente un double visage. D’un côté, un petit nombre d’agriculteurs (y compris ceux qui travaillent dans les sociétés agro-industrielles) forment un secteur progressiste et, de l’autre, une masse de paysans continuent de pratiquer des systèmes de production archaïques. Concernant les premiers, la maîtrise du progrès technique ne semble pas poser problème. En effet, les ensembles agro-industriels de culture de palmier à huile, cocotier, hévéa, canne à sucre, ananas et les grandes exploitations privées de culture de banane douce se sont depuis longtemps familiarisés avec les variétés à haut rendement et les techniques de culture très performantes. De même, les plantations villageoises créées dans leur sillage ont de bons résultats techniques parce que le transfert technologique est favorisé par des effets d’imitation, par l’environnement technique et économique de la production, par les exigences des sociétés agro-industrielles et du marché. En revanche, au plan strictement technique, on remarque que les difficultés touchent essentiellement les exploitations tournées vers des productions qui ne bénéficient pas des systèmes productifs qui ont pour noyau central une société agro-industrielle. Tel est le cas des exploitations de cacaoyers, de caféiers et de vivriers, autrement dit les exploitations qui regroupent le plus grand nombre d’agriculteurs ivoiriens. En définitive, il apparaît clairement que l’effort d’innovation et de progrès devra davantage s’orienter vers ce dernier type d’agriculture.

22 Au plan de l’organisation technique de la production agricole paysanne, trois cas de réactions paysannes sont présentés : en situation d’abondance de forêts ; dans des conditions de saturation foncière ; dans un contexte de modernisation agricole contraignant.

23 Dans les deux premiers cas, les réactions paysannes ont été relevées dans la Boucle du cacao, considérée à deux phases de son développement agricole : celle de la prospérité et celle de déclin économique. Ces deux phases sont liées respectivement à des situations d’abondance de forêts et de saturation foncière. Le troisième cas sera illustré par des exemples pris dans diverses régions de Côte d’Ivoire.

Les pratiques paysannes en situation d’abondance de forêts

Quelques types de réactions paysannes face au matériel végétal.

24 Traditionnellement, les plantes cultivées dans la Boucle du cacao proviennent de stock variétal tout venant. Étant donné la présence de plusieurs agences de développement agricole dans cette région, les réactions des paysans sont appréciées en fonction du niveau d’adoption des nouvelles variétés diffusées. Deux types de plantes sont considérées : les vivriers et les cultures d’exportation.

La production vivrière

25 La variété sélectionnée d’igname tardive vulgarisée, Florido, est plus productive que les variétés traditionnelles : 15 tonnes/ha en milieu paysan contre 5 tonnes/ha. De plus, du fait de sa forme, elle se prête à la mécanisation. Mieux, contrairement aux variétés traditionnelles, elle peut se cultiver sans pratique de tuteurage, et peut harmonieusement s’intégrer aux systèmes culturaux des régions Centre et Centre-Nord de la Côte d’Ivoire, systèmes faits d’association de cultures à base d’igname. Cependant, cette variété se heurte à la concurrence de l’igname tardive traditionnelle (Bêtê-Bêtê), qui est l’aliment de base des autochtones. Les difficultés d’adoption de la variété Florido ne sont pas dues à des causes techniques. Elles tiennent essentiellement aux habitudes alimentaires et à l’attachement aux valeurs et aux produits du terroir. Dans le cas présent, le critère de productivité ne semble pas être la préoccupation principale des paysans parce que la production d’igname vise à satisfaire, pour l’essentiel, la consommation des unités familiales. Ce critère ne vaudra que si la culture concernée est, en priorité, destinée au marché.

26 Bien que disposant de variétés à haut rendement et d’un marché national représenté surtout par les industries d’aliments de bétail, le maïs se cultive aujourd’hui encore de façon très marginale dans la Boucle du cacao. Deux raisons expliquent cet état de fait : en premier lieu, les prix aux producteurs et le niveau des demandes n’ont jamais véritablement constitué des éléments d’incitation à la production ; en second lieu, cette plante se situe au bas de l’échelle des valeurs parmi les produits de rente, et n’entre pas non plus dans la gamme des aliments prisés par les autochtones. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que les paysans ne se soucient guère de production élevée ou de variété productive.

27 Malgré l’existence d’un vaste marché créé par la consommation urbaine et d’un prix garanti aux agriculteurs, la production de riz par les autochtones de la Boucle du cacao est pratiquement inexistante parce que sa culture (et non sa consommation !) est frappée d’interdits culturels dans plusieurs villages. Ainsi, les semences améliorées distribuées aux paysans par la société de vulgarisation sont soit consommées, soit revendues aux allogènes qui, eux, sont à la fois grands producteurs et gros consommateurs de riz.

28 En définitive, la tradition vivrière demeure vivace dans la Boucle du cacao et semble, à certains moments, prendre le pas sur l’utilité des innovations et même sur l’âpreté aux gains monétaires.

Les productions commerciales

29 La Boucle du cacao n’a pas encore bénéficié des programmes étatiques de diversification, de sorte que seuls le cacaoyer et le caféier y sont cultivés. Toutefois, le matériel végétal sélectionné et à haut rendement occupe, en 1990, une part infime des superficies cultivées : 9 % pour les cacaoyers et 10 % pour les caféiers.

30 Au nombre des facteurs explicatifs du comportement des paysans, il faut citer l’insuffisance de l’offre de semences et les détournements pratiqués par les agents de vulgarisation au profit de demandeurs plus offrants (notabilités villageoises, cadres urbains, etc.). Aussi les paysans continuent-ils à utiliser des semences issues de stock variétal de diverses origines.

Réactions paysannes face à la mécanisation

31 L’un des traits marquants de l’agriculture paysanne est le caractère rudimentaire de l’équipement technique, symbolisé par la présence de la machette, de la hache et de la houe. Les instruments performants ne concernent qu’une faible proportion d’exploitations : 1 % à 3 % d’entre elles possèdent des pulvérisateurs et 5 % à 9 % des atomiseurs. En conséquence, les opérations agricoles restent pénibles et fortement consommatrices en travail. L’absence d’une amélioration de la productivité du travail ne permet pas de libérer la main-d’œuvre familiale.

32 Peu d’exploitants font usage d’engrais, d’herbicides et de pesticides : moins de 20 % pour l’ensemble du pays, et moins de 5 % dans les plantations de la Boucle du cacao. Les techniques utilisées font appel au brûlis et sont caractérisées par une préparation insuffisante du sol. Les normes relatives à la réalisation des travaux de piquetage, de trouaison et de semis ne sont pas toujours respectées par les paysans.

33 Les systèmes de culture sont fondés sur le mélange quelque peu « anarchique » de différentes plantes sur une même parcelle. De plus, il n’existe pas d’association entre agriculture et élevage, alors qu’elle est reconnue pour ses interactions bénéfiques.

34 En raison du faible emploi des engrais, les paysans s’adonnent à une technique extensive exigeant non seulement de plus en plus de terres mais aussi l’observance de longues jachères (10 à 20 ans). Or, de plus en plus, ces longues jachères se heurtent à un contexte de raréfaction des terres.

35 Les thèmes techniques de recépage des vieux caféiers et de régénération cacaoyère diffusés depuis les années soixante-dix ne sont que timidement suivis. Ainsi, pendant que la régénération cacaoyère marque le pas, le recépage caféier s’étend à 3 % à peine de l’ensemble des superficies en état d’être recépées.

Les réactions paysannes en situation de saturation foncière

36 Les pratiques extensives appliquées par les paysans de la Boucle du cacao ont produit des effets pervers : les forêts propices aux cacaoyers et aux caféiers sont épuisées et n’offrent plus de possibilité d’extension des plantations. Désormais, ce sont les jachères (ou recrûs forestiers) qui occupent l’essentiel (73 %) de la région. La durée de ces jachères s’est considérablement raccourcie : 3 à 5 ans au lieu de 10 à 20 ans. Les plantations ont vieilli faute d’entretien régulier : 71 % d’entre elles sont âgées de plus de 15 ans et les rendements, déjà très faibles (300 kg/ha), baissent continuellement. Ainsi, la Boucle du cacao, zone autrefois la plus prospère du pays, connaît aujourd’hui un déclin sans précédent : de 21 % à 28 % de la production ivoirienne de cacao et de café avant les années soixante-dix, la part de cette région se situe, en 1990, autour de 4 %.

37 Dans la mesure où le système de production extensif a toujours trouvé sa justification dans la grande disponibilité forestière, on aurait dû s’attendre à ce que, placés dans une situation d’épuisement rapide des forêts denses, les paysans intensifient la production. Au lieu de cela, on a vu se développer un vaste mouvement migratoire vers d’autres zones forestières, et notamment en direction du Sud-Ouest. Dans les zones les plus affectées, ce mouvement atteint plus de 30 % de la population ( Affou et Tano , 1989). Il a transformé en zone d’émigration une région qui fut, jadis, le principal pôle d’immigration rurale du pays.

38 L’émigration des ressortissants de la Boucle du cacao fait apparaître un cas de stratégie autonome mais qui, en dernière analyse, retarde l’avènement de l’innovation technique en agriculture paysanne. Combien de temps durera le report des vraies solutions aux problèmes agricoles ? Pour raccourcir le délai, ne faut-il pas offrir aux paysans des infrastructures agricoles modernes ?

Les pratiques paysannes dans un contexte de modernisation agricole contraignant

39 Pour analyser ces pratiques, on s’est intéressé à deux types de projets conçus et exécutés par l’État au bénéfice des paysans, donc soumis à des exigences que ces derniers doivent respecter.

40 Le premier se rapporte aux plantations villageoises créées autour des complexes agro-industriels. Les sociétés initiatrices de ces projets offrent plusieurs services aux plantations villageoises : elles collectent les produits, les commercialisent et apportent leur aide à l’organisation coopérative de ces petits producteurs. Elles ont aussi servi de garanties auprès de la banque agricole (avant la dissolution de celle-ci) pour l’octroi de prêts aux paysans.

41 Certaines de ces sociétés agro-industrielles, comme SAPH ou Palm-industrie, réalisent au bénéfice des paysans des « opérations clé en main » qui consistent à prendre en charge les coûts de création jusqu’à la mise en production, les paysans ne procédant aux remboursements qu’au moment de l’entrée en rapport de leurs exploitations. Dans les plantations villageoises, la productivité à l’hectare est très proche des rendements potentiels en raison des liens étroits entre les blocs agroindustriels et les plantations villageoises ( Colin , 1990 ; MRS, 1987).

42 Le deuxième type d’exploitation est représenté par les aménagements hydro-agricoles dont les deux plus anciens servent ici d’exemple : San Pédro (Sud-Ouest) et Yabra (centre du pays). Entrepris au début des années soixante-dix par l’État sur financement extérieur, ces aménagements avaient pour objectif d’asseoir un appareil de production moderne permettant d’atteindre des rendements élevés, d’accroître le revenu agricole et, partant, de freiner l’exode rural. Ils comprennent aujourd’hui de grandes superficies dotées de stations de pompage, de canaux d’irrigation et des infrastructures de collecte et de stockage des produits, ainsi que des logements.

43 Le système agricole est fondé sur la monoculture de riz, avec irrigation, forte consommation d’intrants et mécanisation de plusieurs opérations agricoles. S’y s’ajoute une organisation socio-économique qui facilite l’accès aux facteurs techniques sur la base de groupements coopératifs paysans et de structures d’encadrement.

44 Les aménagements agricoles de San Pédro et de Yabra, financés à grands frais, furent réalisés par la Société de développement de la riziculture (Soderiz), qui les exploita d’abord pour son propre compte avant de les mettre gracieusement à la disposition des paysans en 1975.

45 Les résultats montrent qu’au plan technique les paysans utilisent aisément tous les instruments de production modernes disponibles ; ils ont acquis une maîtrise du calendrier agricole et des diverses opérations culturales : labour au motoculteur, préparation de pépinières, repiquage, épandage d’engrais et traitement herbicide, etc.

46 Le respect des normes établies par la société d’encadrement et la maîtrise des techniques culturales par les paysans – dont 48 % sont analphabètes ( Affou , 1990) – prouvent que ni le niveau intellectuel ni la complexité des techniques vulgarisées ne constituent les principaux freins à la diffusion de l’innovation en milieu rural. Ici, la clé du succès semble résider dans la conception générale des projets étudiés : un terrain d’État, des infrastructures d’État, un encadrement d’État.

47 Mais les coûts exorbitants de réalisation et d’entretien des infrastructures constituent la contrainte principale de la formule étatique ; ils empêchent par conséquent leur diffusion à large échelle, si bien que ces infrastructures profitent, en fin de compte, à quelques privilégiés.

Quelques repères pour un progrès de l’agriculture en Afrique

48 Le développement agricole est soumis à l’existence de plusieurs conditions, parmi lesquelles la création de variétés performantes et la mise au point de techniques de production adaptées. Ces technologies peuvent être le fruit d’inventions locales ou exogènes. Le premier cas traduit les capacités autonomes d’invention du pays concerné, tandis que le second montre son degré d’ouverture sur le monde extérieur et sa capacité d’assimilation. Dans tous les cas, il est essentiel que ces technologies soient disponibles dans le pays concerné et à la portée des utilisateurs potentiels. Il faudrait, pour ce faire, que les producteurs puissent entrer en possession de ces produits grâce à une facilité d’accès au crédit et à l’existence d’un réseau d’approvisionnement et de distribution fiable. Il faudrait aussi que les agriculteurs apprennent eux-mêmes à se prendre en charge, à travers le renforcement de leurs organisations professionnelles, en vue de tirer le meilleur parti des conditions existantes. C’est la preuve que les conditions du développement agricole s’étendent d’une part, aux domaines institutionnels, juridiques, etc. qui sont l’émanation des pouvoirs publics et, d’autre part, aux capacités d’organisation autonome des agriculteurs.

49 La situation générale décrite ci-dessus montre qu’il existe, en Côte d’Ivoire, un impressionnant dispositif de recherche agronomique qui pourrait favoriser le développement de l’agriculture. Mais les instituts et centres de recherche agronomique ne sont pas encore entièrement contrôlés ni maîtrisés par l’État ivoirien. En outre, ces structures et les agences de vulgarisation sont, en général, soumises à une gestion approximative, de sorte que leur efficacité se trouve limitée. Dans ces conditions, il importe que l’État ait une vision à long terme du développement agricole et manifeste une réelle volonté pour édifier patiemment un appareil scientifique et technique performant.

50 Le problème posé par la maîtrise de l’innovation technologique dans les exploitations ne concerne pas l’ensemble du système agricole ivoirien. En effet, il existe des exploitations privilégiées dans le domaine de la maîtrise technologique. Les difficultés ne frappent durement que les exploitations qui ne bénéficient pas du système productif ayant pour noyau central les complexes agro-industriels. Et c’est en direction de ces exploitations-là que devra davantage s’orienter l’effort d’innovation en Côte d’Ivoire.

51 Globalement, les exemples de réussite technique s’inscrivent dans une conception du développement agricole fondée sur de grandes opérations onéreuses, contraignantes et difficilement reproductibles. Parmi les éléments expliquant les réussites techniques, trois méritent une attention particulière. Il s’agit en premier lieu de l’environnement psycho-sociologique du paysan, qui conditionne ce dernier, l’incite et finit par le convaincre que l’activité agricole ne peut se réaliser en dehors de contraintes techniques précises, spécifiques à chaque plante. En deuxième lieu, l’environnement économique facilite l’accès aux instruments de production et aux intrants, tout cela étant rendu possible grâce aux garanties offertes par les sociétés agro-industrielles. En troisième lieu interviennent le cadre et les conditions qui permettent de traduire en messages simples les thèmes techniques, de telle manière que leur maîtrise par les paysans ne souffre d’aucune entrave.

52 Les différents cas observés nous révèlent la complexité du monde rural, qu’il faudrait éviter de réduire à une simple catégorie technique où les stratégies et les rationalités paysannes ne seraient que des épiphénomènes. Ils montrent, s’il en était encore besoin, que dans des circonstances bien précises les phénomènes socioculturels peuvent prendre une ampleur telle qu’ils débordent la traditionnelle rationalité technique et économique. Cela exige qu’à côté du technicien confiant dans la performance de ses paquets technologiques prennent place des spécialistes des sciences humaines et sociales, ceux-là mêmes qui devraient étudier les besoins des paysans, proposer des méthodes pour faire passer les messages et adapter des modèles technologiques trop rigides.

53 Les mutations des systèmes agricoles africains sont une nécessité face aux évolutions et aux défis que posent la démographie galopante, la destruction de l’environnement forestier, la pauvreté, la malnutrition et la famine. Relever ces défis impose que les chercheurs en sciences sociales dépassent les thèses complaisantes et complices de la pauvreté et de la misère rurales, thèses qui, généralement, s’évertuent à magnifier, sans discernement, toutes les pratiques et les réactions paysannes au lieu de franchir le pas décisif du « comment produire plus et dans de bien meilleures conditions ». L’heure est venue d’abandonner « l’anthropologie diplomatique », qui consiste à étudier les milieux ruraux africains en ayant pour objectif de se satisfaire intellectuellement, de ménager les populations, de leur donner bonne conscience, et, par la même occasion, de se donner à soi-même bonne conscience en aidant à maintenir en l’état des peuples qu’on croit heureux de vivre à l’écart des changements techniques parce que trop fragiles pour les supporter. Il est temps de heurter les esprits chagrins. Dans cette optique, peut-on, sous prétexte de l’existence de cohérence, de rationalité dans les sociétés rurales africaines, considérer tout effort d’innovation comme « une agression extérieure » ? À moins que l’on veuille voir les paysans africains réinventer la roue. Depuis la création des instituts de recherche agronomique, connaît-on un seul pays évolué qui lie l’évolution de son agriculture aux tâtonnements et aux hypothétiques inventions des paysans ? En tout état de cause, les paysans africains seront contraints de subir les bouleversements et les chocs auxquels n’ont pu échapper leurs homologues des pays évolués qui, pourtant, sont aujourd’hui intégrés à un système d’agriculture relativement florissante. Tout changement a un prix. L’essentiel est de le rendre le moins lourd possible.

54 Insister sur la nécessité de changement dans l’agriculture ne présuppose pas que tout ce qui est, à ce jour, réalisé par les paysans africains est mauvais, ou que les agriculteurs ont un rôle insignifiant et ne peuvent rien apporter aux efforts des techniciens à résoudre les problèmes de bas rendements, de la faim et de la misère. Personne n’ignore le savoir et les connaissances dont les agriculteurs africains ont fait montre dans le cadre de la transformation de leur milieu. Aussi le débat ne devrait-il point se situer au niveau de la reconnaissance ou de la négation de ce savoir. Il devrait plutôt s’instaurer au sujet du degré de prise de conscience de la réalité déconcertante qui caractérise l’Afrique de la fin du xx e siècle : en dépit de l’existence de ce savoir autonome, l’agriculture marque le pas, et la plupart des pays du continent sont, encore aujourd’hui, condamnés à viser comme objectif prioritaire la satisfaction des besoins en nourriture, l’un des premiers besoins qui ne devraient plus, depuis longtemps, constituer un souci majeur pour l’homme. C’est dire que des efforts importants, plus importants que par le passé, s’imposent à l’agriculture africaine, efforts que la physionomie actuelle de cette activité ne peut permettre d’accomplir. Il faut donc améliorer ou renouveler ce savoir paysan pour le rendre plus opérationnel, car à contexte nouveau, exigence nouvelle !

55 Malgré des efforts relativement importants pour asseoir un environnement technologique favorable au développement de l’agriculture ivoirienne, ce secteur reste dominé par des systèmes de production extensifs peu dynamiques. Pour justifier cette lenteur, l’exemple de la France en particulier est souvent évoqué. L’on oublie que si la France a mis plus d’un siècle pour transformer son agriculture, c’est en raison du contexte de l’époque, caractérisé par le faible niveau scientifique et technologique. Or, de nos jours, les conditions ont radicalement changé : les produits de la science et de la technologie sont nombreux et disponibles ; ils n’attendent que d’être appliqués. Il faudrait pour cela que l’État ait une vision à long terme du développement agricole et, en conséquence, mette patiemment en place des conditions techniques, juridiques et institutionnelles favorables à la production et à la diffusion de l’innovation technique. De leur côté, les paysans devraient prendre conscience de leurs propres potentialités et responsabilités, et se prendre en charge à travers le renforcement de leurs organisations professionnelles. Quant aux spécialistes des sciences sociales et humaines, s’ils ne souhaitent pas voir imposer des modèles techniques trop rigides aux paysans, ils devraient s’investir davantage dans la recherche-développement et exercer leur art en symbiose avec les agronomes et les autres techniciens de l’agriculture.

56 Le débat au sujet de la reconnaissance ou de la négation du savoir paysan est dépassé. La réalité montre que ce savoir n’est plus adapté aux exigences de l’évolution générale du continent africain ; il faudrait le rendre plus opérationnel en l’améliorant ou en le renouvelant. Et cela entraînerait nécessairement des bouleversements. L’essentiel consisterait à rendre ceux-ci le moins dommageable possible pour les paysans.

57 Aujourd’hui plus que jamais, le débat sur l’environnement technologique agricole devrait aller à l’essentiel, c’est-à-dire non seulement chercher à repérer les facteurs qui freinent les progrès de l’agriculture du continent, mais surtout s’intéresser aux voies et aux moyens susceptibles d’aider à trouver un remède aux blocages identifiés.

Bibliographie

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Économiste, chercheur au centre IRD de Petit-Bassam (C. L). IRD – Centre de Petit-Bassam, BP 293, Abidjan 04, Côte d’ivoire.

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9. Environnement technologique de la production agricole : exemple de la Côte d’Ivoire

Questions de méthodes et terrains d’observation

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LE SECTEUR PRIMAIRE

4- les problèmes et solutions de l'agriculture ivoirienne.

LES PROBLÈMES DE L'AGRICULTURE IVOIRIENNE

Les conflits fonciers et les troubles sociopolitiques entravent ce secteur

~ Les aléas et les changements climatiques surtout la sécheresse font chuter les productions.

~ Enclavement de plusieurs régions agricoles rendant difficile l'écoulement des produits

~ L'agriculture ivoirienne est encore extensive avec des techniques et matériels agricoles rudimentaires, archaïques.

~ Difficultés de conservation des produits agricoles surtout les vivriers

~ Faible transformation ou usinage des produits agricoles ivoiriens

~ La chute des prix des matières premières agricoles sur le marché mondial

~ Vieillissement des exploitations agricoles

~ L'impact des maladies des vergers surtout le Swollen shoot

~ Les structures d'encadrement des filières agricoles ont une faible capacité d'action

~ Les détournements de fonds et la mauvaise gestion des structures agricoles surtout dans les filières café-cacao et coton-anacarde

LES SOLUTIONS ENVISAGÉES

** Régler les conflits fonciers et stabiliser le pays

** Désenclaver les régions agricoles

** Moderniser l'agriculture (la rendre intensive)

** Diversifier les productions agricoles et améliorer les techniques de conservation

** Engager la politique de transformation locale des produits agricoles pour les rendre plus compétitifs sur le marché international

** Renforcer les recherches, vulgariser les résultats et aider les communautés agricoles à les mettre en pratique

** Aider les populations agricoles à s'organiser en formations coopératives

** Aider les agriculteurs au renouvellement de leurs exploitations

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Les problèmes sociaux dans l’agriculture ivoirienne

Les problèmes sociaux dans l’agriculture ivoirienne

Les problèmes sociaux ont toujours existé au sein de l’agriculture bien avant l’indépendance de la Côte d’ivoire. Ce sont d’ailleurs ces problèmes qui ont été à l’origine d’un vaste mouvement de revendications syndicales pour l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs. Ces revendications ont contribué à la lutte pour l’indépendance de la Côte d’ivoire.

Aujourd’hui, après soixante années d’indépendance (1960-2020), ces problèmes demeurent et  se posent avec plus d’acuité malgré les plans d’ajustement  et programmes exécutés à coups de milliards de nos francs. En effet, la condition des générations de producteurs n’a pas évolué mais au contraire elle se détériore au fil des ans et des campagnes agricoles. Pourtant, à entendre cet adage: «  Le succès de ce pays repose sur l’agriculture.  », l’on serait tenté de croire que les agriculteurs sont les mieux nantis. Ce qui est loin d’être le cas pour la majorité d’entre eux.

Pour mieux appréhender les problèmes sociaux dans  l’agriculture ivoirienne, ils convient de les analyser à travers les différents groupes sociaux qui s’y retrouvent.

Nous essaierons donc dans cet article de définir la notion de groupe social, puis, sur cette base, d’identifier les groupes sociaux au sein de l’agriculture ivoirienne et les problèmes majeurs auxquels ils font face. Enfin nous proposerons des solutions pour réduire leurs impacts.

Les groupes sociaux au sein de l’agriculture ivoirienne (Définition &  Analyse)

Selon les études de plusieurs sociologues dont l’un des plus célèbres, l’américain Robert King Merton (1910-2003) , les deux principaux critères de définition d’un groupe social sont:

-     l’existence d’une interaction directe ou indirecte entre les personnes constituant le groupe par le bais de codes et us (coutumes ou habitudes) ; (critère objectif)

-     la prise de conscience collective (entre eux-mêmes) et générale (vis-à-vis de la communauté) de leur appartenance commune à ce groupe. (critère subjectif)

A l’analyse de cette définition, il existe donc différents groupes sociaux au sein de l’agriculture ivoirienne. On pourrait citer comme constituant des groupes sociaux : les hommes, les femmes, les jeunes, les filles, les garçons, les autochtones, les allogènes, les travailleurs étrangers, les exploitants agricoles, les commerçants, les négociants, les transformateurs ou usiniers, etc .  Ainsi identifiés, il apparaît qu’une personne peut appartenir à différents groupes sociaux. Ce qui pose le problème de la représentativité exacte d’un groupe social par rapport à un autre ; et de l’identification rigoureuse des critères, problèmes et solutions spécifiques relatifs à chacun des groupes sociaux.

Les problèmes sociaux au sein de l’agriculture ivoirienne (Analyse)

Nous comprenons par « problèmes sociaux », les difficultés majeures qui touchent tous les groupes sociaux et chaque groupe social pris individuellement dans leur recherche de bien-être.

Sur une échelle de grandeur, nous situerons au sommet la précarité des conditions de vie des agriculteurs dans les zones rurales. Ce phénomène touche la quasi-totalité des groupes sociaux au sein de l’agriculture ivoirienne, qui sont majoritairement implantés dans les zones rurales. A la pauvreté, il faut ajouter les difficultés telles que : l’accès à un établissement sanitaire de proximité ou à des soins de santé primaire ; la déscolarisation des enfants plus particulièrement les jeunes filles dans certaines régions ; le manque d’établissements scolaires dans les zones les plus reculées où vivent des milliers d’enfants d’agriculteurs ; la traite illicite et le travail abusif des enfants ; l’exploitation abusive des manœuvres ou métayers ; la discrimination par rapport au genre ; la vente illicite de produits phytosanitaires prohibés, contrefaits et dangereux pour la santé ; l’accès à l’ eau potable et à l’électricité en zones rurales, etc.

Des solutions potentielles aux problèmes sociaux au sein de l’agriculture ivoirienne

L’analyse des problèmes sociaux identifiés au sein de l’agriculture ivoirienne fait ressortir le fait que la résolution de la majeure partie de ces problèmes passe inévitablement par des mesures à prendre pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs ; garantir une plus grande équité et transparence dans la gestion des filières agricoles et les transactions commerciales portant sur les produits agricoles ; former et informer les principaux groupes sociaux sur les problématiques récurrentes auxquelles ils font face et leurs solutions pour en atténuer les impacts voire les éradiquer ; réduire considérablement l’écart entre les producteurs, les transformateurs et les consommateurs des produits agricoles transformés localement par une meilleure promotion de tous les acteurs des chaînes de valeurs ; et assurer un meilleur développement des infrastructures socio-économiques de base en zones rurales.

La problématique finale à laquelle nous devons répondre après cette proposition de solutions potentielles aux problèmes sociaux au sein de l’agriculture ivoirienne  est de déterminer  qui de tous les principaux intervenants dans le secteur agricole ivoirien sont :

-     Responsables de la réalisation ou exécution de ces solutions –

-     Approbateurs pour superviser et approuver la bonne exécution de ces solutions  –

-     Consultés pour une bonne mise en œuvre de ces solutions  –

-     Informés ou sensibilisés sur les bénéfices de ces solutions pour se les approprier.

La réponse à cette problématique fera l’objet d’un prochain article. Toutefois, nous ne saurions conclure cet article sans citer ce passage du livre « Organisation Moderne du Développement Rural » Allen D. JEDLICKA , édition NEA, Abidjan 1985, chapitre introductif page 2  : «  La déclaration la plus pertinente sur ce point est peut-être celle de Gelia Castillo , « Il est indispensable d’entreprendre les investissements nécessaires à l’amélioration de la vie dans les campagnes et ne pas relâcher les efforts tant que la tâche ne sera pas complètement achevée. » Les pouvoirs publics, notamment, doivent s’y employer avec persévérance et ne pas se contenter de discours enflammés. Il faudra procéder à des changements institutionnels profonds pour parvenir à transformer rapidement des zones rurales arriérées et statiques en centres urbains dynamiques dont les habitants pourront accéder à un niveau de vie décent grâce à leurs activités. »

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